LE VÉNÉZUELA AU XXe SIÈCLE
Publié le 30/09/2020
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«
Article encyclopédique
LE VÉNÉZUELA AU XXe SIÈCLE
« J’ai labouré la mer », se lamente sur son lit de mort le père de
l’indépendance du Vénézuela, Simón Bolívar (1783-1830).
De fait, après la
disparition, en 1830, du « Libertador » dont les rêves d’unification d’une
Amérique andine inspirée du siècle des Lumières ont échoué, le pays est livré à
l’anarchie et à la férule de petits tyranneaux.
À l’« autocrate civilisateur »
Antonio Guzmán Blanco (1870-1888) succède en effet un cycle de dictatures venues
des Andes - celles de Joaquín Crespo en particulier jusqu’en 1897.
En 1908
parvient au pouvoir Juan Vicente Gómez qui dirigera le Vénézuela pendant
vingt-huit ans comme son hacienda personnelle.
Mais un événement va bouleverser
l’histoire du pays : la découverte des premiers gisements de pétrole en 1922.
Cela provoque une véritable ruée vers l’or noir dont la population ne perçoit
guère les dividendes, cependant que les grandes compagnies pétrolières
étrangères et l’élite politique locale s’enrichissent sans scrupules.
Après la
chute du dernier dictateur Marcos Pérez Jiménez (1950-1958), le rétablissement
de la démocratie au début des années 1960 et l’installation du bipartisme ne
font qu’accentuer cette césure.
Bipartisme COPEI - AD.
Les sociaux-démocrates de l’Action démocratique (AD) et les démocrates-chrétiens
du COPEI se partagent en quelque sorte le butin en engrangeant en l’espace de
vingt ans quelque 250 milliards de dollars, dont près de la moitié «émigre » à
l’étranger sur les comptes bancaires des dirigeants des deux partis.
Deux
figures charismatiques - les derniers « caudillos » vénézuéliens - dominent ces
quarante années, celles de Carlos Andrés Pérez (AD) et de Rafael Caldera
(COPEI).
Élus l’un et l’autre deux fois à la présidence de la République à la
fin des années 1970 et dans la dernière décennie du siècle, ils négocient
habilement, chacun de leur côté, deux des virages essentiels dans l’histoire
politique et économique du pays.
R.
Caldera, au cours de son premier mandat en
1968, neutralise la guérilla procastriste implantée au Vénézuela en offrant à
ses chefs d’être réintégrés dans l’honneur au sein de la vie politique.
Cette
amnistie donne naissance à une troisième force, le MAS (Mouvement vers le
socialisme), sans pour autant mettre en péril la prédominance du bipartisme.
Quant à C.
A.
Pérez, il nationalise le pétrole - lui aussi au cours de son
premier mandat, le 1er janvier 1976 - en prenant garde toutefois de ne pas
rompre avec les États-Unis, qui restent les premiers importateurs de l’or noir
du Vénézuela et leur premier partenaire commercial.
Leurs seconds mandats, en
revanche, constituent peut-être, pour l’un comme pour l’autre, le combat de
trop.
C.
A.
Pérez est destitué en 1993, accusé de malversation relative à des
fonds publics.
R.
Caldera, pour sa part, à près de quatre-vingts ans, se fait
réélire en 1994 pour finalement ne (mal) gérer que l’écroulement du système
bancaire qui ruine des millions de petits épargnants, sur fond de corruption.
Ces deux événements engendrent l’effondrement annoncé des sociaux-démocrates et
des démocrates-chrétiens.
Dès 1992 en effet, deux tentatives de coup d’État, en
février notamment, menées par un lieutenant-colonel de parachutistes Hugo
Chávez, ébranlent les fondements du bipartisme.
C.
A.
Pérez n’échappe que de
justesse à la mort, pour être, in fine, écarté du pouvoir par les siens.
Le « style Chávez »..
»
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