Le tribunal pénal international pour l’ex yougoslavie
Publié le 05/02/2024
Extrait du document
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En 1945, le communiste croate Josip Broz, dit Tito, prend progressivement le
pouvoir.
La République fédérative socialiste de Yougoslavie est alors composée de six
États : Serbie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie, Macédoine et Monténégro.
En
1980, après la mort de Tito, les Etats de la fédération réclament leur indépendance.
En 1991, des incidents entre la Serbie et la Croatie, où vivent d'importantes minorités
serbes, sonnent le début de la guerre.
Dès 1992, l’ONU déploie les Casques bleus
dans la région, mais ils ne parviennent pas à empêcher les massacres.
Toutefois l’ONU
crée en mai 1993, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
L'objectif est
de lutter contre l'impunité, c’est-à-dire de juger et de sanctionner les responsables
ayant ordonné des massacres.
Il ne poursuit pas des organisations, des partis
politiques, des unités militaires ou d'autres entités morales, mais plutôt des personnes
physiques.
Les débuts du tribunal, installé à La Haye aux Pays- Bas, sont toutefois
difficiles, les poursuites sont lancées alors que la guerre continue en ex-Yougoslavie.
Nous pourrons alors nous demander dans quelle mesure le tribunal pénal
international a permis de contribuer à apaiser les tensions en ex-Yougoslavie.
Dans un
premier temps nous aborderons le sujet des contributions positives du tribunal et
ensuite ses limites et critiques.
Tout d’abord, nous allons voir les contributions du tribunal à l’apaisement des tensions
dans la région.
Le TPIY a établi de manière incontestable les faits essentiels relatifs aux crimes
commis en ex-Yougoslavie.
Les juges du Tribunal ont analysé les témoignages
oculaires, les récits des survivants, ainsi que les aveux des auteurs de ces crimes.
Ces
jugements ont permis de consolider la vérité historique, de s'opposer aux tentatives
de nier les faits et d'ouvrir la voie à une justice transitionnelle.
À mesure que le TPIY
avance dans son travail, il révèle des pans entiers de l'histoire des conflits.
Les
déclarations de plusieurs accusés ayant reconnu leur culpabilité ont grandement
contribué à établir la vérité.
Par exemple, dans un jugement concernant les crimes
commis à Prijedor, les juges se sont appuyés sur les témoignages des victimes ainsi
que sur les déclarations d'un accusé confessant sa culpabilité, Duško Sikirica, un serbe
de Bosnie accusé de génocide et de crime contre l’humanité, il sera condamné à 15
ans de prison.
Grâce à l'action du TPIY, la question n’est plus de savoir si les
dirigeants doivent être tenus responsables de leurs agissements, mais comment
assurer qu’ils le soient.
Le Tribunal a également permis à des milliers de victimes d’être entendues et
de décrire leurs souffrances.
Leurs témoignages sont conservés dans les comptes
rendus écrits et les enregistrements audiovisuels des audiences du Tribunal.
Comme
par exemple, le témoignage d'une jeune fille musulmane de Bosnie, qui raconte les
viols et les sévices sexuels qu’elle a subi pendant les neufs mois où elle était détenue
par des soldats serbes.
Parallèlement, de nombreuses victimes jouent un rôle crucial
pendant les procès et contribuent, par leurs témoignages, à établir la vérité.
Au 1er
janvier 2011, plus de 4 000 témoins avaient déjà témoigné devant le Tribunal.
Enfin, le TPIY est le premier tribunal à utiliser comme objets de poursuites
devant une juridiction internationale les crimes de guerre, les crimes contre
l’humanité, les crimes de génocide.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de tribunaux
internationalisés qui existent comme le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, le
tribunal spécial pour le Cambodge, et bien d’autres.
Mais celui de la Yougoslavie
marque une étape fondatrice du point de vue du droit.
Le TPIY a ainsi rendu des
décisions sur l’utilisation du viol comme arme de guerre et en l'intégrant aux crimes
contre l’humanité.
Le Tribunal....
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