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Le travail est-il nécessaire à l'homme ?

Publié le 22/05/2024

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« Le travail est souvent perçu comme une corvée pour l'homme, un effort physique et intellectuel exigé en échange d'une rémunération.

Dans notre société actuelle, il représente un moyen de subsistance, nécessitant parfois un échange de rémunération contre des biens et des services pour satisfaire nos besoins fondamentaux.

Toutefois, pour beaucoup, le travail est synonyme de contrainte, de privation de liberté, d'effort consenti à contrecœur.

L'étymologie latine du mot "travail", évoquant un "instrument de torture", renforce cette perception de l'activité comme source de souffrance.

Malgré cette vision négative, le travail revêt également une importance capitale dans la vie humaine, offrant des opportunités de développement personnel et d'accomplissement.

Ainsi, il est nécessaire de remettre en question l'idée que le travail est nécessairement une peine pour l'homme et d'explorer sa capacité à être une source de réalisation et d’épanouissement.

Pour traiter le sujet, nous envisagerons dans un premier temps les raisons qui montrent que le travail est une corvée.

Puis, dans un second temps nous étudierons les autres aspects du travail à savoir : peut-il être autre chose, peut-il être considéré positif? Premièrement le travail est synonyme de corvée, et cela, dès son origine. Depuis ses origines jusqu'à nos jours, le travail a souvent été perçu comme une contrainte imposée aux individus par des autorités supérieures. Actuellement, ce sont les employés qui exécutent leur travail sous la direction de leurs supérieurs hiérarchiques.

Bien que des évolutions aient eu lieu au fil des siècles, la structure de hiérarchie entre employés et patrons persiste.

Dans cette dynamique, la majorité de la population occupent des postes d'employés et sont soumis aux décisions et règles de leurs employeurs, limitant ainsi leur liberté.

On retrouve cette dimension dans de nombreux récits religieux ou le travail possède la caractéristique de ne pas être naturel mais d'être imposé par un élément externe.

C'est le cas dans la religion chrétienne.

La Bible présente 'homme d'abord comme un être vivant dans le jardin d'Eden, où il peut vivre sans travailler car ce lieu lui offre naturellement une existence agréable. Néanmoins, lorsque qu'Adam et Ève commettent le péché originel, ils sont punis par Dieu qui les envoient sur terre ou l'homme doit travailler pour survivre.

Dans ce cas, le travail est une punition sacrée imposée aux humains pour leur punir de leur désobéissance.

Le travail est ici vu comme une malédiction et son aspect pénible et douloureux est ainsi exprimé dans cet exemple. Dans l'Antiquité l'homme qui travaille est l'esclave.

Et ce travail est bien conçu comme une sorte de douleur, de malheur qui vient torturer le corps de l'esclave, et même l'empêcher d'être pleinement humain.

Le maître par opposition à l'esclave ne travaille pas.

Hannah Arendt dans La Condition de l'Homme Moderne explique que ce n'est pas parce que le travail étaient réservé aux esclaves qu'il était méprisé, mais c'est parce qu'il était considéré comme méprisable qu'il était réservé aux esclaves.

Mais qu'est-ce qu'il y a de si douloureux dans le travail ? C'est la soumission à la nécessité biologique des besoins.

L'esclave en travaillant produit des biens qui disparaissent dans la consommation.

L’esclave contrairement à l'artisan ne peut jamais admirer une œuvre qu'il a fabriquée et qui a une certaine permanence.

Le travail est différent de l'œuvre.

Il est seulement ce processus vital de production et de consommation et le travailleur est réduit à la vie animale sans pouvoir atteindre à la liberté de pouvoir choisir son existence.

Ainsi Hannah Arendt remarque que le travail s'accomplit dans la maison (oikos, mot qui a donné l'économie), par opposition à l'agora, la place publique qui n'est accessible qu'au maître.

Dans la maison règne la nécessité et la soumission aux besoins. Sur l'agora la liberté et la scholê, c’est-à-dire le loisir.

Ce loisir qui permet à l'homme libre de prendre soin de lui.

Et le plus grand malheur de l'homme est bien de ne pas pouvoir prendre soin de lui- même: voilà le supplice que constitue le travail, car quel malheur plus grand peut-il y avoir que de ne jamais pouvoir s'occuper de soi. Ainsi, la société et le désir des hommes nous montrent le caractère contraignant du travail.

Il est avant tout essentiel pour l'homme de subvenir à ses besoins vitaux et ses désirs et cela passe par un travail souvent long et pénible.

Le travail signifie ainsi l'effort, la fatigue, la douleur la contrainte.

Le travail peut donc être qualifié de peine.

Les objections concernant le caractère aliénant du travail, héritées des idées de Marx et d'autres philosophes, ont suscité une reconnaissance grandissante des conséquences déshumanisantes du travail dans sa forme capitaliste. Dans la célèbre « dialectique du maître et de l’esclave »présentée par Hegel, le travail émerge comme un élément crucial dans la quête de la liberté et de la reconnaissance de l'individu exploité.

Initialement, le maître semble avoir l'avantage sur l'esclave, bénéficiant à la fois du travail de ce dernier et de sa propre liberté.

Cependant, l'esclave, tout en étant privé de propriété et de liberté, aspire lui aussi à la reconnaissance.

Hegel souligne que tant le maître que l’esclave désirent être reconnus, mais leur dynamique relationnelle est asymétrique : le maître est reconnu par un individu qu'il a soumis, tandis que l’esclave recherche la reconnaissance à travers son travail pour le maître.

Cette situation initiale, en apparence déséquilibrée, suggère une réflexion plus profonde sur la nature du pouvoir et de la liberté.

Selon Hegel, l’esclave est en partie responsable de sa propre situation, ayant choisi la soumission plutôt que de risquer sa vie pour la liberté.

Cependant, le travail effectué par l’esclave pour le maître crée un changement progressif dans leur relation.

Alors que le maître devient dépendant de l'esclave pour son travail, il glisse progressivement dans la passivité et l'oisiveté, perdant sa capacité à agir de manière autonome.

Pendant ce temps, l’esclave, par son labeur constant, acquiert un savoir-faire et une connaissance pratique du monde qui l'entoure. En s'engageant activement avec la réalité à travers son travail, l’esclave élève sa conscience jusqu'à revendiquer le pouvoir sur sa propre existence.

Ainsi, dans la « dialectique du maître et de l’esclave », le travail est révélé comme un instrument d'émancipation pour l'esclave.

Sans travail, le maître a fini par devenir « esclave de son esclave ».

Cette perspective offre un regard critique sur le travail en tant que catalyseur de la prise de conscience et de la quête de liberté de l'individu opprimé. Ensuite, le travail représente un terrain privilégié pour le développement intégral de l'homme, permettant l'exploration et.... »

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