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Le temps (cours )

Publié le 29/04/2021

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« Cours 7. Vivre dans le temps Nous distinguons l’éternité de la temporalité. Eternité : existence nécessaire, existence non définie par le temps, à distinguer d’une durée illimitée (que serait l’immortalité) Te m p o r a l i t é : déploiement d’une existence dans une durée, indéterminée. Les hommes sont mortels et ont conscience d’être mortels. Nous n’avons pas connaissance de la durée de notre existence, mais nous savons qu’elle est limitée. Nous nous orientons dans la vie à partir de la conscience de ce cadre temporel. Ce temps définit la façon dont nous vivons. Il est à la fois ce qui passe et ce qui dure. Il est insaisissable, et il détermine le sens de notre existence. Si le temps de vivre est un certain temps, ce temps est-il ce qui rend possible la vie ou ce qui la délimite ? Le temps est-il ce qui nous éloigne de l’éternité ou bien ce qui ouvre la possibilité de notre existence ? I.

Le problème de l’existence du temps 1.

Le temps n’a pas la réalité d’une chose matérielle. Nous recourons à des images pour le concevoir. - Le sablier : idée d’un écoulement ; mais ce qui s’écoule est ici du sable et non du temps ; or le temps n’a pas de matérialité sensible. De plus, on peut retourner le sablier ; le temps est irréversible. Le temps en outre n’a pas de commencement ni de fin. - Le fleuve : écoulement d’un cours en sens unique. Pourtant, le temps n’est pas perceptible. Surtout, la totalité du fleuve existe en même temps, ce n’est pas le cas pour les parties du temps. - Le changement des choses naturelles : en particulier, nous comptons le temps à partir des révolutions des phénomènes célestes. Nous ne parvenons à saisir le temps qu’à travers les traces qu’il laisse dans l’espace. Nous appréhendons le temps à partir de l’expérience du changement. En lui-même, le temps semble insaisissable. Le temps semble pourtant avoir des propriétés : - Une direction : le futur se change en passé et non l’inverse. - Le passé et le présent sont nécessaires, le futur est contingent. - On distingue un temps long/ un temps court. Problème : si le temps en tant que tel n’est jamais, a-t-il une existence objective ? Aristote rencontre le problème. Le passé et le futur semblent appartenir au temps, en être les parties, mais ils n’existent pas, l’un n’est plus, l’autre n’est pas encore. Le présent, le « maintenant » est seulement une limite entre le passé et le futur. Peut-il être le temps n’existe pas ? Aristote, Physique, IV, 11 Le temps n’est pas sans le changement. En effet, quand nous ne changeons pas de pensée, ou que nous ne voyons pas que nous changeons, nous ne sommes pas d’avis que du temps s’est écoulé, comme il ne s’est pas écoulé pour ceux qui, selon la fable, dorment auprès des héros en Sardaigne, quand on les réveille ; en effet ils joignent au « maintenant » antérieur le « maintenant » postérieur et n’en font qu’un, supprimant l’entre-deux du fait de leur absence de sensation ? De même donc, que si le « maintenant » n’était pas autre mais le même et unique il n’y aurait pas de temps, de même aussi, si on ne voit pas qu’il est autre, on n’est pas d’avis qu’il y a un temps intermédiaire.. »

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