Le temps
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Depuis le début de ce mémoire nous tentons de décrire les phénomènes par lesquels
l'être humain conçoit l'écoulement du temps, sans avoir réellement pu donner une définition
satisfaisante de cette notion.
En effet, le temps s'écoule en permanence autour de nous, mais
nous serions bien incapables de le décrire concrètement.
Saint Augustin, dans Les Confessions ,
dit à ce sujet : "Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais.
Mais si
on me le demande je ne le sais plus." Cette remarque illustre parfaitement le sentiment de
frustration qui nous emplit lorsque l'on tente de définir, en vain, une notion que nous utilisons
pourtant quotidiennement.
Cette incapacité à décrire efficacement le temps s'explique de différentes manières.
Dans un premier temps, le temps est immatériel.
Il est aisé de décrire quelque chose grâce à ses
caractéristiques physiques, puisque l'homme a tenté de nommer tout ce qu'il lui est possible de
voir, de manière à pouvoir en rendre compte à ses semblables.
Ce qui n'est pas le cas pour tous
les concepts psychologique ou intellectuels, ainsi bien plus compliqués à définir.
Ensuite, le temps, dont nous n'avons connu ni le début -si début il y eut- ni la fin, nous semble
nécessairement infini et universel.
En effet, il nous est assez simple de concevoir que le monde
matériel tel que nous le connaissons est "né" un jour, mais pour ce qui est du temps, il nous
semble ne pas avoir de début.
Avant l'apparition de la matière, le temps se serait déjà écoulé
comme il le fait aujourd'hui, puisqu'il n'a à priori pas de lien direct avec une quelconque entité
physique.
Déjà, cette conception d'un temps antérieur à la matière pourrait poser problème,
dans la mesure où nous mesurons le temps exclusivement en observant l'évolution de
phénomènes matériels ou psychiques, ayant tous débuté après la naissance de la matière.
D'ailleurs, cette propension à traduire le temps en termes spatiaux pour le mesurer est
également gênante lorsqu'il s'agit de le définir dans la mesure où sa nature propre a tendance à
nous échapper au profit de l'acception spatiale que nous en avons conçu.
De plus, nous serions tentés de définir le temps comme la succession des trois parties que
l'homme a conceptualisé, le passé, le présent et le futur.
Or, Ces trois entités semblent, comme
l'explique Saint Augustin dans son œuvre, passer successivement de l'existence à la non
existence.
En effet, nous pourrions dire que l'on vit dans l'instant "présent", qui deviendra par la
suite "passé", afin de laisser place à un nouveau "présent", précédemment futur.
Or, comment
concevoir l'existence du passé et du futur, dans la mesure où le premier n'existe plus, et le
second n'existe pas encore.
De plus, le présent, qui serait dans cette configuration le seul temps
existant réellement et en permanence, ne serait-il pas une sorte d'éternité? Or pour qu'il soit
considéré comme présent, il est nécessaire qu'il finisse passé et ait été futur auparavant, nous
ne pouvons donc pas non plus le définir comme éternel..
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