Le Temps Sommes-nous prisonniers du temps ?
Publié le 22/06/2024
Extrait du document
«
(dé
Le Temps
Sommes-nous prisonniers du temps ?
Nous nous sentons souvent impuissants
face au temps, au sens où nous ne pouvons pas lui échapper ni le modifier ;
quand il ne passe pas assez vite, nous voilà
impatients et quand il s’écoule trop rapidement, c’est le regret ou la nostalgie qui
nous guettent.
Pourrait-on vouloir échapper au temps ?
Horloge du musée d’Orsay – Paris – 2011
Source : ArtDot
I.
Le temps des horloges et le temps de la conscience
II.
La réalité du temps
III.
Le temps de la vie
IV.
Le moment présent
V.
L’irréversibilité du temps
VI.
Le temps historique est-il celui du progrès ?
Citations.
Pascal et Sartre
Texte canonique.
Épicure
1
Question
Repères.
Absolu / Relatif, Formel / Matériel, Objectif / Subjectif / Intersubjectif
Les 8 points clés
Gros plan.
Les trois faces du temps
Vidéo.
Le temps domine-t-il l’existence ?
Pour poursuivre.
Étienne KLEIN
Le mot temps provient du latin tempus, de la même racine que le grec ancien temnei, couper, qui fait
référence à une division du flot du temps en éléments finis.
Source : Petit vocabulaire de la langue philosophique – Armand Colin (1946)
En philosophie, le temps est la succession des changements dans la réalité.
Cette succession peut être
appréhendée subjectivement par l’expérience ou mesurée de manière objective par des instruments.
Elle est aussi l’objet d’une expérience spécifiquement humaine.
Mais savons-nous réellement ce qu’est le
temps ?
I.
Le temps des horloges et le temps de la conscience
Considéré comme une dimension de l'univers, le temps se distingue de l'espace.
Il est, pour la physique
classique, une sorte de cadre temporel dans lequel se déroulent les événements successifs.
Le temps peut être mesuré ; on peut l'évaluer quantitativement, selon des unités de mesure diverses,
comme les heures, les minutes ou les secondes.
Source : 123RF
De ce point de vue objectif, le temps est mesurable et spatialisé : on peut ainsi faire avancer ou reculer
les aiguilles d'une montre.
2
Une même équation mathématique permet de calculer les événements (une éclipse par
exemple) qui ont déjà eu lieu
dans le passé comme ceux qui se
produiront dans le futur.
Source : Semantic Scholar
Toutefois, une heure ne
peut-elle pas nous paraître plus ou moins
longue suivant que nous
sommes plus ou moins investis dans ce que nous
faisons ? Le temps des
horloges ne dit rien de
notre manière subjective
d'en faire l'expérience.
Le temps de la science
est abstrait.
La durée,
quant à elle, est l'expérience de la temporalité
vécue par la conscience.
Source : Trucsweb
Mais celle-ci est-elle une succession indivisible et continue d'éléments hétérogènes (de sentiments, de
sensations, d'odeurs...
qui se mélangent et constituent notre vie intérieure) ou un ensemble d’intuitions
séparées d'instants remarquables, les événements marquants de notre vie ?
Source : Je suis papa – 09/2013
3
II.
La réalité du temps
Du point de vue de la science classique, le
temps est une réalité objective sur laquelle
nous n'avons pas de prise.
Défini par Newton comme un absolu, il « coule » uniformément sans relation à rien d'extérieur ; il s’oppose au temps relatif qui consiste dans une
mesure physique ou astronomique en rapport avec un mouvement (celui des astres
par exemple) qui permet de fixer les heures,
les jours, les mois, les années.
Source : Culture à Levallois – 9/11/2020
Toutefois, selon Kant, le temps n’est
peut-être pas une réalité objective extérieure à l'homme, mais la condition
même de son expérience sensible des
phénomènes, au même titre que l'espace (Texte 3.1.
Emmanuel KANT (1781)
Critique de la raison pure, Le temps est la
forme de ce qui apparaît en notre âme).
Il serait, en ce sens, la condition formelle
à priori de tous les phénomènes en général, c’est-à-dire ce par quoi des objets
nous sont donnés.
Source : Philosophy Now – Issue 49
Enfin, pour la science moderne, depuis le début du XXe siècle, le temps n’est peut-être ni un cadre objectif
absolu ni un sens interne au sujet, mais plutôt une donnée fondamentale de la réalité, orientée selon un
sens qui distingue clairement le passé du futur ; c'est ce qu'on appelle « la flèche du temps ».
La flèche du temps est une expression introduite en 1928 par Arthur Eddington pour décrire le phénomène selon lequel le temps semble s'écouler toujours dans la même direction.
Cette expression recouvre
un ensemble de théories qui explique pourquoi le temps s'écoule de manière unidirectionnelle.
La flèche
du temps peut être appliquée à plusieurs domaines, notamment dans ceux de la physique, des statistiques et de la cosmologie.
Elle possède également un lien très fort avec la philosophie et la psychologie
car elle est indissociable des perceptions humaines.
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Pour Stephen Hawking, la première flèche du temps est la flèche
thermodynamique : le désordre universel augmente nécessairement à mesure que le temps s’écoule, raison pour laquelle les
éclats d’un vase brisé ne se rassemblent jamais pour reformer un
vase intact.
Il s’agit là d’une loi de toute éternité.
Source : Gallimard
La deuxième flèche du temps est la flèche psychologique : notre
perception du temps est elle–même unidirectionnelle, raison
pour laquelle nous nous souvenons du passé mais pas du futur.
La mesure que fait notre cerveau du temps est fondée sur la perception de l’augmentation du désordre universel, faute de ne jamais être témoin de l’inverse (les éclats se rassemblant pour former un vase).
Par conséquent, la flèche psychologique du temps
compénètre la flèche thermodynamique.
La troisième flèche du temps est la flèche cosmologique : l’univers observable est en expansion, et
pas en contraction.
Hawking pense que notre conception des deux premières flèches du temps n'est
possible que parce que l’univers était initialement extrêmement ordonné.
Ce n’est que parce que l’univers est en expansion que le désordre augmente, raison pour laquelle la flèche cosmologique du temps
est cohérente avec la flèche thermodynamique.
Toutefois, si l’univers est effectivement un espace fini mais illimité, sans bord, la théorie prédit qu’une
contraction suivra l’expansion.
Or, il est inimaginable qu'à partir de ce point de rupture le temps recule,
cependant que l’univers, lui, retournerait à un état extrêmement ordonné.
À la question de savoir
pourquoi les êtres humains ont l’impression que les trois flèches du temps pointent dans la même
direction, Hawking postule que c’est parce qu’ils existent dans la phase d’expansion de l’univers.
Selon lui, aucune forme de vie intelligente – et a fortiori la vie humaine – n’aurait pu exister dans une
phase de contraction universelle, et la phase expansionniste de l’univers n’est propice à la vie intelligente que grâce à la flèche thermodynamique.
Hawking appelle cette théorie « principe anthropique
faible ».
Une nouvelle question se pose alors, laisser passer le temps, est-ce passer à côté de sa vie ?
III.
Le temps de la vie
Ces questions théoriques sur le temps se doublent
de difficultés très concrètes, voire existentielles.
Nous faisons tous les jours l'expérience de contraintes qui nous pèsent et que nous ressentons
comme des obstacles à une dimension plus heureuse de notre existence ; il n'est ainsi pas toujours facile de vivre au moment présent.
« Le présent d'ordinaire nous blesse », dit Pascal.
Il nous arrive alors parfois de nous tourner avec
nostalgie vers le passé, regrettant sa fuite, ou à
l'inverse, de nous projeter avec impatience vers le
futur pour échapper à ce qui nous pèse, ici et
maintenant.
Source : Courier International – 21/12/2018
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IV.
Le moment présent
Mais est-il bien raisonnable de laisser passer le temps en se projetant ainsi dans le passé ou l'avenir ?
Montaigne préconise de « ménager » son temps, c'est-à-dire de savoir s’adapter au présent, en laissant
passer les moments désagréables et en apprenant à savourer ceux qui sont plaisants.
Le temps ne s'écoule pas uniformément dans nos expériences quotidiennes et s’il ne nous est pas possible
d’arrêter sa fuite, il nous est cependant permis de profiter pleinement des moments agréables de notre
existence.
Cette attention donnée au moment présent
conduit à une forme de sagesse heureuse qui,
selon Épicure (Texte 3.2.
Épicure (IIIe s.
av.
J.C) Lettre à Ménécée, Pourquoi craindre ce dont
on ne fait pas l’expérience ?), ne minimise pas
la perspective de la mort, mais qui parvient à
donner toute sa valeur à l’existence.
Or, étonnamment, les modes de vie contemporains ont
tendance à négliger cette épaisseur donnée au
présent en privilégiant la rapidité ; selon Hartmut Rosa, nous assistons à une forme d’accélération de la société.
Avec les nouvelles technologies notamment, la durée du présent s’est
comme rétrécie ou comprimée.
Alors, le temps
a-t-il un sens ?
Source : Bell & Ross
V.
L’irréversibilité du....
»
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