LE SYMBOLISME

« LE SYMBOLISME SON HISTOIRE : — Vers 1884-1885 : Mort de Hugo ; lassitude des excès du naturalisme, de la froideur parnassienne ; succès desdrames de Wagner.

Du monde des formes on se tourne vers celui, nuancé et mystérieux, de l'âme. — Influence de BAUDELAIRE: son sonnet "Correspondances" contient en germe toute la théorie du futur symbolisme: « Les couleurs, les parfums et les sons se répondent...

» — Verlaine, transfuge du Parnasse, publie les Poètes maudits (1884) et Huysmans, dans son roman « A rebours »,attire l'attention sur Mallarmé.

La jeunesse littéraire, enthousiaste, se réunit autour de ces deux poètes. — Les écrivains du groupe reçoivent d'abord le nom de « décadents » (« Je suis l'empire à la fin de la décadence »),puis Moréas lui substitue celui de « symbolistes ». — Le 18 Septembre 1886, Moréas publie le manifeste du Symbolisme dans le Figaro ; création de revues : Lutèce(1884).; Le Décadent (1885) ; Le Symboliste (1886) ; La Plume (1889) ; Le Mercure de France fondé en 1890 est larevue officielle du groupe ; 1891 : La Revue blanche. — On peut ainsi classer les poètes symbolistes: — Un précurseur : BAUDELAIRE. — Les initiateurs : VERLAINE - RIMBAUD - T.

CORBIÈRE - MALLARMÉ. — La génération de la fin du XIXe siècle : Verhaeren, Maeterlinck, Vielé-Griffin, Moréas, J.

Laforgue, H.

de Régnier,Rémy de Gourmont, Louis Le Cardonnel, etc. — La génération du XXe siècle (le néo-symbolisme) : Paul Fort, Francis Jammes, Paul Claudel, Paul Valéry, CharlesGuérin, etc. SES TENDANCES: — Le Parnasse est issu, en partie, du positivisme.

Le Symbolisme procède d'un retour de l'idéalisme : vers 1885-1890, la métaphysique renaît et le spiritualisme contre-attaque le matérialisme (Huysmans, Bourget, etc.). — Passage du monde des formes, rigoureusement définies, à celui de la vie intérieure, complexe, indécise,insaisissable en ses contours fuyants.

Poésie de l'inconscient, du mystère. — D'où, nécessité de ne pas nommer directement ; mais suggérer, évoquer ; utilisation du symbole ; jeu decorrespondances entre le physique et le moral, entre les données des différents sens. — Ainsi se définit un art qui se veut musical et non plus plastique.

Verlaine, Art Poétique. — Assouplissement de la métrique : mépris des règles traditionnelles (l'hiatus) ; tolérance pour là qualité des rimes,liberté dans la place de la césure, enjambements, etc.).

Les mètres sont souvent impairs : 7, 11, 13.

On va même(J.

Laforgue) jusqu'au vers libre : prose rythmée. CRITIQUE: D'un côté : enrichissement du domaine de la poésie, assouplissement de l'expression. Mais : poésie souvent obscure, expression volontairement recherchée ou absconse, discrimination parfois difficileentre la prose et le vers libre, art qui risque de n'être pas celui d'une élite mais d'une étroite chapelle.. »