Le souci de vérité dans l’écriture autobiographique interdit-il mise en scène, détour, masques littéraires ?
Publié le 15/05/2020
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Bérénice Lefebvre 1°L
Le souci de vérité dans l’écriture autobiographique
interdit-il mise en scène, détour, masques littéraires ?
« L’autobiographie, qui parait au premier abord le plus sincère de tous les genres, en
est peut-être le plus faux » disait Albert Thibaudet dans Gustave Flaubert en 1922.
Le mot
« autobiographie » a été inventé en 1800 suite à la publication des Confessions de
Rousseau ; il est d’origine grec « graphein » (écrire), « bios » (vie), « autos » (soi-même),
ainsi une autobiographie est une biographie écrite par celui qui en est le sujet.
L’écriture
autobiographique représente aussi bien l’autobiographie, que les mémoires (événements de
la vie de l’auteur liés à l’Histoire), le journal intime (texte écrit quotidiennement, sans
objectif de publication)… Le but est de raconter sa vie de manière chronologique (en
général) afin de se justifier, de témoigner de son époque, ou tout simplement de vouloir
laisser une trace de sa vie.
Le genre autobiographique sous-entend sincérité et transparence,
avec l’identité entre auteur, narrateur et personnage.
Nous pouvons nous demander si dans
le genre autobiographique, l’auteur par souci de transparence a-t-il interdiction d’utiliser des
êtres fictifs, des mises en scène ou des détours dans son récit rétrospectif ? Pour répondre à
cette question, étudions en premier lieu la sincérité et la transparence dans les écritures
autobiographiques, puis l’usage de personnages et de mises en scènes dans ces écrits et
pour finir si l’auteur a pour but premier d’être transparent vis-à-vis du lecteur.
Dans de nombreux écrits autobiographiques, l’auteur fait un pacte avec le lecteur.
Il
est défini en 1975 par Philippe Lejeune comme étant « un récit rétrospectif en prose qu'une
personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en
particulier sur l'histoire de sa personnalité ».
En effet, après avoir fait ce pacte l’auteur se
doit d’y être fidèle, et donc d’être totalement transparent vis-à-vis du lecteur.
Généralement, ces pactes sont présents dans les préambules des œ uvres comme chez
Rousseau dans Les Confessions « je veux montrer à mes semblables un homme dans toute
la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi » ; l’auteur exprime son désir de sincérité
au lecteur.
De même, dans les Essais , Montaigne au début de l’ œ uvre confie toute sa
franchise au lecteur « C’est ici un livre de bonne foi, lecteur » ; cette première page
d’autobiographie fut rédigée après avoir écrit les deux premiers livres, on peut donc croire
que son œ uvre est totalement transparente.
Par ailleurs, certaines écritures autobiographiques ont comme résultat une meilleure
connaissance de soi et de sa vie passée.
Il est donc inutile de mentir, ou omettre de
nombreux faits, autrement, la rédaction de l’ œ uvre n’aura eu aucun intérêt.
Montaigne dans
les Essais pratique une introspection, et cherche alors à connaître tous les sentiments,
impressions, opinions qu’il a ressentis auparavant ; cela afin d’avoir une meilleure
connaissance de soi..
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