Le sort qui de l'honneur nous ouvre la barrière, Offre à notre constance une illustre matière, Et comme il voit en nous des âmes peu communes, Hors de l'ordre commun, il nous fait des fortunes. Par ces vers qu'il place dans la bouche du jeune Horace, Corneille ne vous paraît-il pas définir l'essentiel de sa conception de la tragédie?
Publié le 19/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Le sort qui de l'honneur nous ouvre la barrière, Offre à notre constance une illustre matière, Et comme il voit en nous des âmes peu communes, Hors de l'ordre commun, il nous fait des fortunes. Par ces vers qu'il place dans la bouche du jeune Horace, Corneille ne vous paraît-il pas définir l'essentiel de sa conception de la tragédie?. Ce document contient 1601 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
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Le sort qui de l'honneur nous ouvre la barrière,
Offre à notre constance une illustre matière,
Et comme il voit en nous des âmes peu communes,
Hors de l'ordre commun, il nous fait des fortunes.
Par ces vers qu'il place dans la bouche du jeune Horace,
Corneille ne vous paraît-il pas définir l'essentiel de sa conception de la
tragédie?
Dans son premier discours sur le poème dramatique, Corneille soutient qu'une tragédie,
pour être belle, doit aller « au-delà du vraisemblable ».
Voilà pourquoi il place en face de
situations extraordinaires ides êtres exceptionnels par leur clairvoyance et par leur
énergie.
Devant des « fortunes » « hors de l'ordre commun », La place des âmes peu
communes.
I.
Les situations extraordinaires
Les situations dans lesquelles s'affrontent les personnages cornéliens sont « hors de
l'ordre commun ».
Dans Le Cid, pour venger l'honneur de sa famille, un jeune homme se
voit contraint de se battre en duel contre le père de celle qu'il aime.
Dans Horace, trois
frères affrontent trois autres frères auxquels ils sont unis par des liens de famille et
d'amitié, en un combat qui décidera du sort de deux nations.
Dans Cinna, trois êtres
s'unissent pour comploter la mort de celui qui les a comblés de ses bienfaits.
Dans
Polyeucte enfin, un homme favorisé par la vie, qui possède un haut rang en même temps
que la fortune et qui vient d'épouser une femme tendrement aimée, renonce librement à
tous ces biens terrestres pour briguer la palme du martyre.
II.
Les êtres exceptionnels
Or les personnages sont à la hauteur des circonstances.
Et ces situations extraordinaires
où ils se trouvent placés leur fournissent l'occasion de révéler leur exceptionnel mérite.
Lucides, ils ont tôt fait de prendre un parti en pleine connaissance de cause.
Volontaires,
ils conformeront leur conduite à leur décision, quoi qu'il leur en coûte.
Lorsque Rodrigue
vient d'apprendre l'affront fait à son père, il analyse clairement, malgré son désarroi, les
éléments du conflit qui le déchire, envisage et pèse les solutions qui se présentent et
finalement choisit celle qui lui paraît la plus raisonnable, pour sauver tout ce qui peut
être sauvé d'un grand naufrage où son honneur a failli périr avec son amour.
Sans
hésitation désormais, il ira provoquer le Comte et, l'irréparable accompli, jamais il ne
désavouera son geste.
De son côté, Chimène, une fois qu'elle a clairement compris que
son devoir lui impose de poursuivre le meurtrier de son père, s'applique constamment à
cette tâche, le coeur déchiré mais sans faiblir : à deux reprises elle réclame du Roi
l'application de la loi contre le meurtrier, et devant son échec s'en remet à Don Sanche
du soin de la venger.
Pas plus que le jeune Horace, Guriace ne se dérobera à son devoir
de soldat.
Il mesure clairement sa propre peine et la détresse de sa fiancée, mais sa
décision reste inflexible.
Auguste fait comparaître devant lui les coupables, ne laisse rien
dans l'ombre de ce qui manifeste leur ingratitude et leur fourberie ; et c'est alors qu'il
décide de pardonner.
Mais s'il pardonne en définitive, c'est surtout pour se prouver à lui-
même la toute-puissance que sa volonté exerce sur ses sentiments.
Enfin Polyeucte,
quand il a décidé de mourir pour sa foi, résiste victorieusement aux assauts de ses
proches qui tentent de le dissuader de son dessein.
Il reste sourd même aux
supplications d'une femme tendrement aimée et, dans un effort de détachement
suprême, veut léguer son épouse à son ancien rival.
Conclusion.
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- «j'aime à suivre les règles, écrit quelque part Corneille, mais loin de me rendre leur esclave, je les élargis et resserre selon le besoin qu'en a mon sujet. » Ce que vous savez de ses principales pièces vous paraît-il prouver que Corneille aime, comme il le dit, à suivre les règles ? Ne prend-il pas à chaque occasion des libertés avec elles? Dans quelle mesure ces libertés s'expliquent-elles par sa conception de la tragédie ?
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