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Le soft power, l’autre versant de l’expression de la puissance des États

Publié le 01/04/2023

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« Le soft power, l’autre versant de l’expression de la puissance des États : la langue, la culture sous toutes ses formes et les technologies comme leviers d’influence à travers le monde. La puissance d’un Etat est sa capacité à imposer sa volonté, à contraindre et à influencer les autres pays.

Cette puissance dépend de plusieurs critères et s’est longtemps exprimée de façon directe : les pays démontrent leur puissance en ayant recours à la force militaire ou au pouvoir économique.

On parle alors de hard power.

Les Etats qui affirment leur puissance de façon indirecte mobilisent le soft power.

Celui-ci se base sur l’influence plutôt que sur la dissuasion.

Mais comment les Etats peuvent-ils montrer et user de leur puissance par le biais du soft power ? Afin de répondre à cette problématique, nous commencerons par exposer l’impact de la diffusion de certaines langues dans le monde.

Nous parlerons ensuite de l’influence des nouvelles technologies sur la puissance de certains pays.

Nous terminerons par illustrer l’impact de la maîtrise des réseaux de communication avec les nouvelles routes de la soie chinoises. Tout d’abord, l’une des formes indirectes majeures du soft power est la transmission de la culture par la langue.

Aujourd’hui, certaines langues sont de réels outils de pouvoir et sont la preuve d’une grande influence de la part d’un ou plusieurs Etats. Sur près de 7 000 langues, 70% de la population mondiale en emploie 21 d’entre elles.

Les langues les plus parlées sont le mandarin, l’espagnol et l’anglais.

Parmi toutes ces langues, certaines sont considérées comme langues internationales (dans la majorité des cas, elles résultent de la colonisation).

C’est le cas de l’anglais qui est aujourd’hui la troisième langue la plus parlée au monde avec 350 millions de locuteurs.

Résultat d’une imprégnation linguistique due à la colonisation, cette langue est désormais la langue internationale par excellence. À notre époque, elle est utilisée dans presque tous les domaines et est un moyen de communication universel.

Les échanges internationaux se font dans cette langue et sa diffusion passe notamment par la diffusion de la culture (la musique, le cinéma, etc…).

C’est aujourd’hui la langue universelle du monde de l’entreprise parce que c’est une langue qui s’apprend facilement et qui ne comporte pas beaucoup d’exceptions : on peut parler et se faire comprendre même sans avoir beaucoup de vocabulaire.

Dans notre société, il est impératif d’apprendre et de savoir parler anglais, surtout quand notre emploi a un rapport avec les affaires.

C’est ainsi que les Etats qui ont pour langue administrative l’anglais imposent leur puissance.

En effet, le langage permet la diffusion de la culture anglo-américaine à travers le monde sans même que nous nous en apercevions.

Par exemple, de nombreux mots de la langue anglaise font aujourd’hui partie de notre vocabulaire.

C’est également le cas de la langue française qui est elle aussi une langue internationale mais secondaire. Effectivement, le français est aussi une langue qui a ses propres enjeux.

La francophonie est un terme qui date du XIXe siècle et qui apparait en raison de la diffusion de la langue dans les colonies françaises.

Afin d’étendre encore plus ce phénomène de diffusion, l’Alliance française est créée en 1883 dans le but d’exporter la langue et la culture françaises à l’extérieur du pays.

L’organisation ne sera efficace que plusieurs années après la Seconde Guerre mondiale. L’Alliance française fait partie de la Francophonie, c’est-à-dire l’ensemble des pays ayant le français comme l’une des langues officielles.

L’institutionnalisation de la francophonie est un processus qui dure depuis plus de 50 ans.

En 1969, 21 Etats francophones se réunissent à Niamey afin de créer l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui sera fondée un an plus tard et qui va permettre d’institutionnaliser la francophonie.

17 ans après, en 1986 est organisé le premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement francophone qui deviendra par la suite un évènement annuel.

Le 20 mars 1988 est instaurée la journée internationale de la Francophonie.

Le fait d’accorder une journée à la langue française la rend plus importante, c’est une façon de la célébrer.

La loi Toubon qui vise à la préservation de la langue française est votée en 1994.

Elle stipule que le français est la langue utilisé dans tous les domaines et que celle-ci est ce qui relie entre eux les Etats francophones.

Plus récemment, en 2005, Madagascar adopte la charte de la francophonie ce qui souligne le fait que la langue française est un outil de puissance.

Cette dernière participe à la diffusion des valeurs françaises ainsi que les échanges commerciaux/de coopération avec les pays membre de l’OIF.

Ainsi, par le biais du soft power, la France est l’une des grandes puissances mondiales.

Cependant, l’avenir du français dépend de plusieurs critères, notamment par un enseignement qualitatif de la langue dans les zones francophones (majoritairement l’Afrique) ainsi que la démographie des pays francophones.

Afin d’assurer cet avenir, le développement du français dans les institutions internationales est impératif mais le gouvernement doit également prévoir un budget pour sa diffusion sur les autres continents.

La France n’est pas le seul Etat ayant recours à cette méthode de transmission de la langue, c’est également le cas de la Chine. Les instituts Confucius sont des établissements ayant pour objectif de transmettre la culture de la Chine, sa langue et sa philosophie en dehors de frontières.

En enseignant le chinois à travers le monde, davantage de populations s’intéresseront à la culture et les idées de l’Empire du Milieu seront mieux comprises et mieux transmises.

Ces instituts se développent très vite depuis leur création en 2004, ce qui est notamment dû à la place de la Chine dans les relations internationales.

En mai 2019, 548 instituts sont répartis dans 154 pays.

Le mandarin est enseigné à près de 2.67 millions d’élèves (810 000 d’entre eux suivent les classes en ligne) à la même période selon un article de Nashidil ROUIAÏ sur le site « Géoconfluence ».

Les classes sont ouvertes à tous les niveaux et dans tous les types d’écoles.

C’est en Amérique que le nombre de classes est le plus élevé.

Cette stratégie a beaucoup plus de succès que l’Alliance française puisque le nombre d’élèves des instituts est 4 fois plus important.

Ils sont ainsi un atout parfait pour la Chine qui alors de sa capacité d’influence.

En effet, si la culture des pays concernés est mieux connue, leur image n’en sera que meilleure.

De plus, si les étudiants sont capables de parler leurs langues alors certains pourraient poursuivre leur scolarité dans les Etats en question en obtenant des bourses.

Ainsi, savoir parler la langue chinoise sera un atout dans les prochaines années puisque celle-ci prend de l’ampleur dans les milieux professionnels.

Mais l’affirmation de leur puissance par le soft power ne suffit parfois plus à ces pays pour être influents, surtout depuis les années 2000 avec l’essor de certaines entreprises que l’on appelle les « géants du numérique ». La puissance des Etats est aujourd’hui concurrencée par les grandes firmes transnationales, notamment par les géants du numérique. Les géants du numériques sont des entreprises exerçant une forte influence due à leurs profits et à leurs services.

Parmi ces entreprises, les plus puissantes sont d’origines américaines.

Elles sont appelées GAFA ou GAFAM, reprenant ainsi les noms de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.

Mais en raison de la censure mise en place dans le pays, la Chine a développé des puissances équivalentes qui se nomment BATX pour Baidu (moteur de recherches), Alibaba (site de commerce en ligne), Tencent (entreprise spécialisée dans les services internet et mobiles) et Xiaomi (marque de produits électroniques et informatiques).

Ce modèle chinois bénéficie alors d’un marché exclusif bien qu’il se développe de plus en plus à l’internationale.

La puissance de ces géants du numérique est exprimée de plusieurs façons, notamment par le fait qu’ils polarisent les investissements mais aussi par la rapidité à laquelle ils se sont développés (certaines de ces firmes n’ont qu’une vingtaine d’années).

Les géants chinois du numérique ont cependant un train de retard puisque la place de ces entreprises (par exemple sur le commerce en ligne) est juste en dessous des GAFAM.

Aussi, la puissance de ces derniers est marquée par leur poids politique et l’importance qu’ils ont dans notre quotidien.

En effet, aujourd’hui des plateformes comme Amazon ou Google sont des outils indispensables et dont nombreux se servent tous les jours.

Economiquement parlant, ce sont également de grandes puissances.

Les revenus de ces entreprises sont colossaux (ils dépassent le P.I.B.

de certains pays) et ne font qu’augmenter.

Les géants du numérique américains réussissent à convaincre l’Union Européenne de l’utilité de leurs entreprises par le biais du lobbying (selon le site « blog.orsys », le lobbying commercial « consiste à représenter et défendre les intérêts commerciaux d’un produit, service ou entreprise auprès des décideurs d’autres entreprises »).

Cette pratique renforce l’idée de nécessité de ces entreprises dans la vie de tous les jours ainsi que l’emprise qu’elles exercent sur nous qui est un élément important de leur puissance.

Mais ces nouvelles firmes.... »

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