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Le socle de l’humaine condition : le sujet conscient.

Publié le 05/03/2024

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« Le socle de l’humaine condition : le sujet conscient. « Le pire état de l’homme, c’est quand il perd la connaissance et le gouvernement de soi » Montaigne. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.

Ils sont doués de conscience et de raison et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

» Déclaration universelle des droits de l’homme « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant.

» Pascal « Je pense donc je suis » Descartes La conscience est, pour ce qui concerne la pensée comme pour la conduite de la vie, promue au rang de ce qu’il y a d’essentiel dans l’humain -ce dont chacun doit prendre le plus grand soin s’il veut conserver son statut d’humain digne de ce nom.

Pourtant, cette possession de la conscience est loin d’être évidente et d’aller de soi.

Pas seulement parce qu’elle est la résultante d’une conquête, mais aussi parce que son unité et sa constance sont toujours problématiques. Jusqu’à quel point « possédons»-nous notre conscience et dans quelles limites tend-t-elle à nous échapper ? En quoi notre conscience relève-t-elle de notre individualité et comment peutelle être considérée comme profondément marquée et déterminée par les contextes socio-culturels et historiques ? I. Nature et fonctions de la conscience Tentative de définition : La conscience peut se définir comme la connaissance qu’a l’homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes 1.

La conscience comme une relation immédiate à soi et au monde Dans la réalité, nous ne saurions rien si nous n’en avions pas conscience.

La conscience de soi, d’autrui et du monde, sont d’abord puissance, capacité à prendre connaissance. Etre conscient, c’est conformément à l’étymologie latine du mot (cum scientia), être présent à son savoir, être accompagné du savoir.

Il faut cependant distinguer divers degrés, de la conscience.

De la conscience « naïve », qui enregistre passivement ce qu’elle vit -et parfois y réagit- sans l’interroger, à la conscience plénière, qui donne à l’existence l’ouverture sur toute sa richesse, sa complexité voire sa noblesse. Lorsque Descartes par exemple fait du cogito ergo sum (« Je pense donc je suis ») la première certitude du sujet méditant, il affirme par-là que c’est à partir de notre pouvoir de penser que se constitue ce qu’il y a d’essentiel en nous et que se construit notre expérience du monde.

A travers le cogito, c’est l’espace de ma subjectivité qui, dans un premier temps, s’affirme à moi comme plus certain que le monde avec lequel elle est en rapport.

C’est, à sa façon, ce que signale Blaise Pascal, lorsqu’il oppose l’immensité du monde à la petitesse de l’homme (« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature »), mais qu’il affirme néanmoins la supériorité de celui-ci : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable ; un arbre ne se connaît pas misérable.

» Kant : « Toute notre connaissance comporte une double relation ; d’abord une relation à l’objet, ensuite une relation au sujet.

Au premier point de vue, elle se rapporte à la représentation ; au second, à la conscience, une condition universelle de toute connaissance en général.

» Bergson : « Qui dit esprit dit, avant tout, conscience ». 2.

La conscience comme pouvoir de réflexion La conscience est comme un miroir (réfléchissant) me renvoyant simultanément mon image et celle du monde et me donnant ainsi la possibilité d’en retoucher, d’en retravailler activement la figure.

Elle ouvre sur une vie intérieure (intériorité) qui, d’un même mouvement, simultanément, révèle la fragilité, la réactivité et la saveur de l’existence. En nous détachant du monde, elle nous en dégage de lui et le soumet partiellement à notre emprise.

C’est en effet grâce à la conscience que ce monde devient notre monde, au sens figuré comme au sens propre. Nos représentations du monde ne sont cependant jamais neutres : son sens est plus ou moins clair selon l’expérience que nous en avons, ou non, déjà faite.

La conscience s’inscrit dans une épaisseur de durée (« Toute conscience est anticipation de l’avenir » (Bergson). « L’avenir est là ; il nous appelle, ou plutôt il nous tire à lui : cette traction ininterrompue, qui nous fait avancer sur la route du temps, est cause aussi que nous agissons continuellement. Toute action est empiètement sur l’avenir.

» (Bergson) « Retenir ce qui n’est déjà plus, anticiper sur ce qui n’est pas encore, voilà donc la première fonction de la conscience.

Il n’y aurait pas pour elle de présent, si le présent, si le présent se réduisait à l’instant mathématique.

Cet instant n’est que la limite, purement théorique, qui sépare le passé de l’avenir ; il peut à la rigueur être conçu,.... »

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