LE SOCIALISME
Publié le 15/05/2020
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LE SOCIALISME
Le socialisme s'est principalement développé en réaction contre les conséquences souvent dramatiques du libéralisme économiqueconsidéré comme dérivant nécessairement vers l'« exploitation capitaliste ».
Contrairement au « chacun pour soi » de l'individualismelibéral qui n'est, selon lui, que la liberté laissée au plus fort d'écraser le plus faible, le socialisme accorde la priorité à l'intérêt collectif.Mais, au-delà de cette simple réaction de défense, le socialisme affirme que, grâce à la mobilisation de toutes les forces productives et àla rationalisation de leur mise en oeuvre, les régimes socialistes pourraient faire bénéficier les agents économiques d'une plus grandeprospérité.
Les socialistes, en effet, veulent éviter les « crises cycliques », le chômage et l'injustice sociale qui caractérisent, selon eux, lecapitalisme.
Le marxismeLes théories socialistes sont extrêmement nombreuses (cf.
au XIXe siècle : Fourier, Proudhon, Bakounine, etc.).
Mais c'est la penséemarxiste qui a principalement marqué, au XIXe et surtout au XXe siècle, le courant socialiste, notamment dans le monde ouvrier.Rappelons brièvement quelques éléments essentiels de la pensée marxiste :• La lutte des classes, selon les' marxistes, est le moteur essentiel de l'histoire.
Elle oppose les capitalistes, propriétaires des moyens deproduction (terre, usines, commerces, banques, etc.), aux prolétaires qui ne disposent que de leur force de travail, louée, moyennant unsalaire, aux patrons.• La révolution socialiste est inévitable en raison des contradictions du capitalisme.
En effet, les lois implacables de la concurrencecapitaliste doivent nécessairement conduire à la concentration des entreprises entraînant, par là même, la prolétarisation des petitspropriétaires victimes de cette concurrence.
Il doit donc arriver un moment où les prolétaires constitueront l'énorme majorité de lapopulation.
Prenant conscience de son exploitation et de sa force, le prolétariat pourra, par la révolution, s'emparer du pouvoir et instaurerle socialisme, c'est-à-dire remplacer la propriété privée des moyens de production par une appropriation collective.
Les marxistes divisésLe courant marxiste s'est divisé, au début du XXe siècle, en plusieurs tendances rivales, principalement la social-démocratie et lemarxisme-léninisme.• La social-démocratie, sous l'influence allemande (Bernstein), s'est orientée vers le réformisme.
Sensible aux aspects positifs dulibéralisme politique, la social-démocratie entendait respecter les règles de la démocratie parlementaire et attendre que le prolétariat soitmajoritaire dans le pays, pour entreprendre — tout en conservant les libertés politiques — une révolution économique et l'appropriationcollective des moyens de production.
En attendant cette révolution, les sociaux-démocrates voulaient, soit par l'action politique légale, soitpar l'action syndicale, arracher au capitalisme des concessions, des réformes profitables aux travailleurs.
Cette position qui cherche àconcilier socialisme et liberté fut celle, notamment, des travaillistes anglais, des socialistes allemands sous la république de Weimar toutcomme celle de la SFIO dirigée par Léon Blum.• Le marxisme-léninisme.
Marxiste convaincu, Lénine s'oppose, dès avant la Première Guerre mondiale, aux sociaux-démocrates sur latactique révolutionnaire.
Lénine insiste tout particulièrement sur le rôle du Parti révolutionnaire qu'il considère comme l'avant-gardeéclairée du prolétariat Le parti doit :— faire la révolution le plus rapidement possible : il peut y parvenir grâce à la discipline de ses membres qui compensent leur inférioriténumérique par leur énergie révolutionnaire ;— conserver le pouvoir après la révolution et mener le prolétariat vers le socialisme, puis vers le communisme.
Mais il faut que le partiimpose sa dictature au nom du prolétariat.Le conflit entre les courants marxistes depuis la guerre Les deux courants marxistes s'opposèrent violemment après la Première Guerremondiale et la naissance du Komintern (cf.
les SD et les spartakistes en Allemagne, le congrès de Tours en France).
Une communehostilité au fascisme devait cependant les rapprocher provisoirement (cf.
Front populaire).
Mais l'ancienne hostilité est réapparue, plus vigoureuse encore, dans les années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale.Les divers partis socialistes d'Europe occidentale reprochent, en effet, aux communistes et au « socialisme » tel qu'il est pratiqué dans lesdémocraties populaires et en URSS :• D'avoir accédé au pouvoir à la suite d'élections où toutes les garanties démocratiques n'avaient pas été respectées et, par la suite,d'avoir éliminé brutalement les socialistes et les autres partis démocratiques comme en Tchécoslovaquie notamment, après le « Coup dePrague » de 1948.• De ne pas respecter les libertés les plus élémentaires dans les pays dont ils ont pris le contrôle et de maintenir, au nom du « rôledirigeant » dévolu au « parti » dans la doctrine marxiste-léniniste, les populations sous la coupe d'une dictature policière malgré lesnombreux signes, allant jusqu'à l'insurrection, qui démontrent l'insatisfaction de la majorité de la population, les masses ouvrièrescomprises.• D'avoir échoué sur le plan économique.
Les privations qui sont encore imposées aux habitants des pays de l'Est expliquent ledécouragement des travailleurs qui se traduit par un abstentionnisme élevé et l'insuffisance des progrès de la productivité.
De leur côté,les communistes reprochent vivement aux socialistes ou à leurs dirigeants :• D'avoir trahi le prolétariat international en s'associant aux capitalistes et impérialistes américains, dans le cadre, par exemple, del'Organisation atlantique.• D'avoir trahi le marxisme en abandonnant toute réelle volonté révolutionnaire au profit d'un réformisme qui, selon eux, n'est qu'unepolitique de collaboration de classe avec les capitalistes.De nouvelles orientations socialistesLes « frères ennemis » du marxisme sont eux-mêmes, chacun de leur côté, contestés :• Le modèle stalinien a été récusé après le XXe Congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS), à l'instigation deKhrouchtchev, mais sans toutefois que le rôle du Parti soit remis en question, que le régime soit libéralisé ou que le système économique,autoritaire et centralisé, soit sensiblement modifié.• Le modèle soviétique, d'une façon plus générale, est contesté par ceux qu'on appelle les « gauchistes ».
Le maoïsme, en particulier, aconnu un réel prestige au temps de la Révolution culturelle, vers 1966.
Il entendait changer non seulement les structures économiques etsociales, mais encore modifier radicalement l'homme en favorisant la contestation systématique de toute hiérarchie politique (y compriscelle du Parti qui tendrait à sécréter une nouvelle classe dominante) ou une hiérarchie socioprofessionnelle (la supériorité des citadins oudes ouvriers sur les paysans, par exemple).
Toutefois, les difficultés que connut la Chine à la suite de la Révolution culturelle et les vivesrivalités opposant les dirigeants entre eux (cf.
la lutte contre la « bande des quatre ») ont sérieusement entamé le prestige du «communisme à la chinoise ».• Le socialisme démocratique est également l'objet de débats animés.
Citons, par exemple, au sein du socialisme français, la tendanceautogestionnaire qui refuse de concevoir le socialisme comme une simple appropriation collective des moyens de production et entendpromouvoir le pouvoir de décision des travailleurs au sein de l'entreprise, des citoyens dans leur lieu de résidence, etc..
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