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"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie." Pascal, Pensées, 1669. Commentez cette citation. ?

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie." Pascal, Pensées, 1669. Commentez cette citation. ? Ce document contient 2413 mots soit 5 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« L'infinité du monde était une découverte récente au xviie siècle.

Giordano Bruno y avait laissé sa peau.

La théorieofficielle de l'Église penchait pour un univers fini, l'infini devant rester l'attribut exclusif de Dieu et la coexistence dedeux infinis apparaissant par trop abracadabrantesque.

Ce cadre étroit craque petit à petit à partir de laRenaissance.

La lunette astronomique, ancêtre de nos télescopes, lance le regard au-delà des étoiles visibles.Pour dire l'infinité de l'univers, Pascal reprend la formule que Nicolas de Cues avait lui-même reprise du Livre desXXIV philosophes écrit au Moyen Âge: une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part.

Cetteinfinité dit deux choses d'un coup: la grandeur de Dieu, la petitesse de l'homme.Mais si l'homme est petit, il ne l'est pas infiniment.

D'abord, il connaît sa misère et peut ainsi prendre sur elle unerevanche symbolique: l'homme est plus noble que tout cet univers qui l'écrase car il connaît sa faiblesse, alors quel'univers ignore tout de sa propre grandeur.

Mais si l'homme n'atteint pas le fond de l'infime, c'est parce que sous luiil y a un autre infini qui, de ce fait, le place au milieu. PRESENTATION DES "PENSEES" DE PASCAL Pascal (1623-1662) rédige les Pensées durant les dernières années de sa vie ; il collectionne sur de petitspapiers les éléments d'une oeuvre à visée apologétique.

Le texte sera publié une première fois de manièreposthume par ses proches de l'abbaye de Port Royal, foyer de la pensée janséniste, et ne cessera d'êtreremanié par des éditions successives (nous choisissons ici le classement établi par Lafuma).

L'oeuvre estoriginale tant par les aléas éditoriaux qui la caractérisent que par la préoccupation qui l'anime ; on est loin desopuscules scientifiques et de leur argumentation proprement démonstrative.

Grand lecteur de Saint Augustin,Pascal est aussi marqué par la lecture de Montaigne, dont il gardera des leçons de scepticisme.

Mais ici, lescepticisme se réduit en fait à une arme critique censée ébranler ce que l'on croyait sûr, par exemple, latoute-puissance de notre raison à établir le vrai.

De ce point de vue, les Pensées représentent un contrepointphilosophique majeur à la métaphysique cartésienne qui prétend fonder tout l'édifice du savoir, l'existence deDieu y compris, par l'examen rationnel. Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie. C'est un Pascal janséniste, et non plus savant, qui écrit cette phrase.Génie scientifique d'une précocité surprenante et grand représentant del'essor extraordinaire des sciences, Pascal se détourne de ses recherchesmathématiques et physiques pour se consacrer à un christianismeintransigeant et austère, qui refuse tout compromis avec le monde : ildevient janséniste.

Cette phrase se situe dans la partie consacrée à « Lamisère de l'homme sans Dieu » (206).« Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » sonne comme uncri de détresse et d'angoisse.

Ce qui cause ce frisson n'est d'autre que ladisproportion entre le sujet et l'éternité, l'infinité du monde.

Devant unsilence éternel, devant des espaces infinis, comment ne pas sentir savanité ? Non seulement l'univers n'a rien à m dire, mais il me terrasse et ilme plonge dans la désolation.

Il se dégage de cette phrase un sentimentd'abandon, de déréliction.

L'homme y est seul ; c'est toujours un moisingulier qui est effrayé : seul mais confronté à la richesse de l'infini etde l'éternel.

La frayeur ici résulte de ce que ce monde glacé ne parle plusà l'individu qui s'y trouve englouti.Cette angoisse, cet abandon définit la condition de l'homme sans Dieu. Pascal veut montrer que le monde, la nature, ne sont plus pour nous un refuge, ne nous entretiennent plus deDieu ni de la communauté humaine, mais nous renvoient à une solitude accablante, à une perte d'orientation etde sens :« Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, unmilieu entre rien et tout […] Que fera-t-il sinon d'apercevoir quelque apparence au milieu des choses, dans undésespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? »Ce qu'entreprend Pascal dans les « Pensées », c'est de montrer la gloire du christianisme et les insuffisancesde la raison à comprendre l'homme et le monde.

Pascal est l'homme qui désespère de la raison, et qui,comprenant au mieux les découvertes et les méthodes scientifiques de son temps, s'en détourne en pensantqu'elles nous sont inutiles pour comprendre ce qui nous concerne au plus près : ce que nous sommes et quelleest notre place dans le monde.En parlant des « espaces infinis », Pascal prend d'abord acte des progrès de la science de son temps.Avec les découvertes de Galilée, on commence à comprendre l'univers comme infini : l'espace qui nous entouren'a pas de frontières, et le monde entier est compris comme un espace indifférent offert aux lois de laphysique, au calcul mathématique.Mais Pascal est aussi contemporain du microscope, c'est-à-dire de la découverte de l'infiniment petit.

Lalunette astronomique avait ouvert la voie de l'infiniment grand de l'espace, de l'univers ; le microscope nousouvre la voie, tout aussi merveilleuse, de l'infiniment petit.

L'homme se voit confronté à un double infini, dont iltient le milieu, il est inscrit dans un monde dont « le centre est partout et la circonférence nulle part ».Un chrétien comme Pascal comprend immédiatement que cet univers est vide de Dieu.

L'univers des. »

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