Le shintô
Publié le 15/05/2020
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Le shintô
Au milieu du VI• siècle de notre ère, un souve
rain d'un petit royaume coréen envoyait une lettre
au souverain de Yamato.
Dans cette lettre,
il expo
sait les principes du bouddhisme et en faisait l'élo ge.
Afin de donner du poids à ses affiiiilations, il envoyait également des lettrés et des religieux
bouddhistes qui pouvaient expliquer au souverain
japonais
le contenu des rouleaux de l'Ecriture sain te du bouddhisme.
Ainsi, la religion du vénéré
Bouddha faisait officiellement son entrée dans les îles japonaises.
Introduction officielle, car, bien
avant ce moment, la doctrine de l'Illuminé avait
fait son apparition au Japon, grâce à des réfugiés
coréens ou des Japonais ayant séjourné eux-mêmes
en Corée.
Cependant, cette nouvelle religion man
quait d'un support officiel, elle
ne pouvait se propa
ger.
Elle ne comptait donc qu'un nombre très res
treint de fidèles.
A la suite de la mission des ambassadeurs du
souverain coréen, quelques clans locaux acceptè
rent
de se convertir à la nouvelle croyance venue
du continent.
Ces nouveaux adeptes avaient décou
vert dans cette doctrine un facteur
de progrès.
Mais
d'autres s'opposèrent fermement à l'adoption du bouddhisme comme religion d'Etat, considérant
qu'il s'agissait d'une ingérence étrangère dans les affaires proprement japonaises.
Les réformes que
proposaient les partisans du bouddhisme n'étaient
elles pas de nature
à transformer les problèmes
internes, en les amalgamant à la civilisation chinoi se? La conversion du Japon ·à la nouvelle doctrine ne devait-elle pas fmalement transformer le pays en
une colonie chinoise ?
L'apparition du bouddhisme eut au moins
l'avantage de réveiller, et peut-être même d'organi
ser la religion populaire nippone : le shintô.
Origi nairement, celui-ci, appelé également la « voie des
kami», n'était qu'un ensemble informel de croyan
ces et de pratiques, plus ou moins animistes.
L'homme essayait de se concilier les forces de la
nature, qu'il ne pouvait dominer et auxquelles il attribuait des pouvoirs surnaturels.
Le sens du sacré
La notion de sacré, de divin, est rendue par le terme japonais de kami, qui désigne tout ce qui
apparaît supérieur à l'homme.
Ainsi, les forces de
la nature, le Soleil, la Lune, le typhon ; mais aussi,
tout ce que l'homme peut redouter : les vents, les animaux sauvages, les fleuves et les mers ; tout ce qui peut s'opposer à l'action de l'homme sur cette
nature : les rochers, les montagnes, les arbres.
L'univers entier est comme rempli de la puissance
incontrôlable de divinités qui sont susceptibles
de s'irriter et de s'opposer à l'homme.
Toutefois, les
kami peuvent également être des
hommes, vivants ou morts.
Est appelé kami tout ce
qui peut inspirer le respect, et surtout la crainte.
Les ancêtres peuvent être kami, sans l'être néces
sairement : il ne saurait donc être question d'identi
fier le culte de ces kami à un culte des ancêtres.
Les
kami seraient ainsi des puissances supérieu
res sans fonction divine explicitement définie, ne constituant pas davantage un système représentatif
d'un panthéon strictement organisé.
Ils devraient
s'apparenter aux
numina de la religion romaine
antique.
Aucun d'entre eux n'a une existence pro
pre, personnelle, mais
il manifeste la présence
d'une réalité supérieure indéfinissable.
C'est pour
quoi,
ils sont innombrables : un texte ancien donne
d'eux un nombre symbolique, celui de huit cents
myriades, définissant ainsi l'impossibilité radicale.
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