Le saccage du Palatinat:Le vandalisme de Louvois.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Le saccage du Palatinat
Le vandalisme de Louvois 1688-1689
En 1688, l'Electorat du Palatinat est
vacant.
Louis XIV revendique, pour le duc d'Orléans, époux de la sœur du
Grand Electeur, une part à cette succes sion.
Il envoie un ultimatum à l'empe reur; mais, sans attendre sa réponse, le 25 septembre 1688, il fait entrer ses
troupes en territoire allemand.
Le grand
dauphin en a le commandement nomi nal; il est assisté du maréchal de Duras
et de Vauban.
Celui-ci met le siège devant Philippsburg qui se rend le 29 octobre.
Sourdis et Asfeld occupent les places de l'Electorat de Cologne; Huxel les et Boufflers entrent, le premier à Spi re, le second à Kaiserslautern; Mann heim capitule le 12 novembre; Franken thal, le 19.
En deux mois, la plus grande
partie du Palatinat est conquise et toute
la rive gauche du Rhin moyen.
L'empe reur se prépare à envoyer une armée de 20000 hommes contre les Français:
c'est le signal de la guerre générale.
Elle va durer neuf ans, entraînant les signa taires «de la Ligue d'Augsbourg»:
l'Espagne, la Suède, l'Angleterre, la
Hollande et l'Autriche; Louis XIV est
seul contre tous.
Cette situation contraint la' France à se défendre puissamment: Louvois imagine de créer face à l'ennemi un glacis pro tecteur en transformant en zone déser tique la province récemment conquise.
Il exige que son ordre soit exécuté avec la
plus extrême rigueur.
De grandes villes,
comme Worms, Spire, Mannheim, sont
brûlées, rasées sans laisser pierre sur
pierre.
Jusqu'aux caves, aux fondations,
tout est anéanti,
les ponts, les demeures
riches ou pauvres, même les églises.
A Heidelberg,
on
ne sauve que les por traits des ancêtres de la belle-sœur du
roi, la princesse Palatine, qui, à Versail les, se désole en vain du saccage de son
pays natal.
Pas un bourg, pas un village
qui ne soit mis à sac; les campagnes
sont ravagées; les habitants, chassés de
leurs maisons incendiées, errent dans le plus complet dénuement; on traque tous
ceux qui essaient de s'établir sur les rui nes; on punit de mort toute tentative de
reconstruction.
Au sein de cette popula tion en détresse apparaissent des bandes
de pillards, les Schnapphahn (chena pans), ou de vengeurs, qui massacrent les soldats isolés.
Ceux qui parviennent
à s'enfuir propagent les récits de leurs
souffrances.
Certains officiers généraux, comme
Mé lac tristement célèbre, s'acharnent dans
leur brutale besogne; d'autres grands
chefs, comme Tessé, Duras, Monclar,
n'obéissent qu'avec répugnance;
ils sont
tancés de leurs hésitations.
Quant à l'Europe, elle est indignée et exaspérée
par les exactions françaises; elle songe à une .
vengeance éclatante.
Averti de
l'effet désastreux de sa politique, Louis
XIV s'emporte contre Louvois et pré vient, «in extremis», une seconde vague
de dévastations.
Trèves est ainsi sauvée.
Quelques églises sont rebâties.
Il n'empêche que le saccage du Palatinat restera longtemps dans les mémoires
allemandes.
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