LE ROMANTISME : ARTS PLASTIQUES (1815-1840)
Publié le 09/12/2021
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Au Salon de 1827, deux tableaux symbolisaient les deux tendances qui s'opposaient alors dans la peinture : l'Apothéose d'Homère, de Jean-Dominique Ingres, et le Christ au jardin des Oliviers, d'Eugène Delacroix. Ingres conseillait à ses élèves, devant les tableaux de Rubens : «Saluez, mais ne regardez pas», alors que Delacroix disait : «Voyez un enfant de Rubens : c'est [...] la vie sortant à pleins bords de la toile.»
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LE ROMANTISME : ARTS PLASTIQUES (1815-1840)
Au Salon de 1827, deux tableaux symbolisaient les deux tendances qui s'opposaient alors dans la peinture :l'Apothéose d'Homère, de Jean-Dominique Ingres, et le Christ au jardin des Oliviers, d'Eugène Delacroix.
Ingresconseillait à ses élèves, devant les tableaux de Rubens : «Saluez, mais ne regardez pas», alors que Delacroix disait :«Voyez un enfant de Rubens : c'est [...] la vie sortant à pleins bords de la toile.»
Malgré son jeune âge et son caractère réservé, Delacroix (1798-1863) faisait déjà figure de chef d'une tendancenouvelle qui réagissait contre l'académisme issu de l'école de David, elle-même issue de l'engouement né vers la findu XVIIIe siècle pour l'Antiquité et cultivé sous la Révolution et l'Empire.
Dès 1800, un petit poète, Berchoux, avaitexhalé cette plainte : «Qui me délivrera des Grecs et des Romains ?» Un peu plus tard, dans l'atelier même de David,un mouvement de fronde avait éclaté, précurseur de la révolte que serait le Romantisme et qu'on voyait, en 1808,percer dans Atala portée au tombeau, de Girodet (1764-1824).
Gros (1771-1835), élève de David, se complaisait,malgré les objurgations du maître, dans le rendu réaliste des batailles de l'Empire, avec des audaces de compositionet de couleur où son génie lyrique s'exprimait.
Son Champ de bataille d'Eylau (1808) enthousiasmait le jeuneGéricault (1791-1824), à qui le Radeau de la «Méduse» (1819) apportait la célébrité.
Peut-être, s'il eût vécu, eût-ilété le chef de file des Romantiques : le rôle échut à Delacroix, son cadet, dont le Dante et Virgile aux Enfers (1822)souleva des clameurs d'admiration ou d'indignation.
La guerre entre les deux écoles fut encore plus vive pour lesMassacres de Scio (1824).
Bien qu'il soit à lui seul la peinture romantique, Delacroix eut des émules plus ou moinsheureux : Scheffer, Devéria, Boulanger, etc.
qui, de 1825 à 1840, imposeront l'histoire nationale, le Moyen Agemodelé sur l'actualité, l'exotisme récemment découvert, le paysage non apprêté.
Moins sensible, mais non moins réelle, une révolution analogue fut apportée dans la sculpture par Préault (1809-1879), Rude (1784-1855), David d'Angers (1788-1856), Barye (1795-1875) ; ils s'attachèrent, avec destempéraments différents, à rendre la vie.
En architecture, l'intérêt pour le Moyen Age suscita un mouvement : en1832, Guizot créa le Comité des monuments historiques, Lassus (1807-1857) et Viollet-le-Duc (1814-1879)restaurèrent la Sainte-Chapelle et Notre-Dame de Paris.
L'oeuvre de Viollet-le-Duc, qui voulut non seulementrestaurer des édifices anciens, mais «les rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un momentdonné», suscita des polémiques non encore éteintes..
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