«Le roman est mensonge, quoi qu’on fasse, et d’autant plus mensonge qu’il cherche à se donner pour image authentique de ce qui est»
Publié le 29/11/2021
Extrait du document
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18/10Rym Abichou LS 2 Ç Un roman est un miroir qui se promne sur la grande route È dÕaprs Stendhal.
Faisant allusion au ralisme, lÕauteur exprime que le roman re ßte la ralit au mme titre quÕun miroir mais de manire dynamique puisquÕil est en mouvement.
Mais pourtant une autre vision du roman apparat au XXme sicle avec lÕavnement du surralisme, mouvement dit Ç anti-littraire È car il repose sur le domaine artistique et sur le refus de construction logique de lÕesprit.
Julien Gracq, auteur des Lettrines crit entre 1967 et 1974, exprime dans son recueil le jugement quÕil porte au sujet du roman : Ç Le roman est mensonge, quoi quÕon fasse, et dÕautant plus mensonge quÕil cherche se donner pour image authentique de ce qui est È .
Cette citation appartient au discours de condamnation prouv par le ton accusateur de la citation.
LÕauteur soutiendrait que le roman serait lÕoppos de la vrit puisque il entretient une illusion de la ralit par le mensonge, il remet galement en cause la relation entre le roman et la retranscription de la ralit . Un paradoxe se cre entre ces deux vision du roman et de la ralit, lÕune nous exprime une continuit des deux termes et lÕautre nous indique une opposition total. Ainsi, peut-on dire que le roman retranscrit la ralit en sachant que cÕest un genre dont lÕessence est la Þction ? CÕest ce que nous verrons en considrant dans un premier temps que le roman nÕest que mensonge.
Puis dans un deuxime temps, nous verrons que le roman ne diffre pas de la ralit.
Et en Þn, nous verrons que la ralit dans le roman nÕa pas pour but dÕtre Þdlement retranscrite. Un genre dont lÕessence est de lÕordre de la Þction ne peut retranscrire la ralit.
En effet le roman a pour d Þnition propre Ç oeuvre frictionnelle crite en prose È or la Þction signi Þe une cration de lÕimagination donc lÕinverse mme de la ralit.
Le roman oblige le recours au mensonge et le puise dans ses origines.
DÕaprs lÕanalyse de Pierre Grimal, le roman dcoule de quatre composantes (le mythe, lÕpope, le thtre et le rcit historique) dont la grande partie tisse un lien troit avec la Þction et donc lÕirrel.
Suite a ces origines le roman se les re approprie notamment avec le romanesque qui suscite les sentiments et lÕimagination par les pripties amoureuses.
De plus le roman romanesque nÕa pas pour but de restituer la vrit il a dÕautre ambition notamment lÕapprentissage et lÕinitiation.
Mais le roman ment car souvent il prtend dtenir la vrit et la retranscrire a travers lÕoeuvre or que ce nÕest quÕun mensonge.
Par exemple dans La vie de Marianne de Marivaux crit entre 1731 et 1738, lÕauteur assure quÕil sÕagit dÕune rel autobiographie or que celle ci nÕest que Þctive.
Cette pratique de lÕillusoire et du ludique se pratique fortement dans le roman, lÕauteur se joue du rel et trompe le lecteur et lui ment.
Il y a donc une ncessit de dissimuler la vrit a Þn de faire un roman par lÕimagination et aussi par le mensonge, mais cela peut aussi sÕappliquer par la stylisation des personnages.
Le roman trahit le rel par la simpli Þcation lÕextrme voir au clich de ces personnages paraissant donc irrel, par exemple le personnage de la princesse de Clves, dans La Princesse de.
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