Le retour des BourbonsUn triomphe de Talleyrand.

« 1 / 2 Le retour des Bourbons Un triomphe de Talleyrand 6 avril-3 mai 1814 Tandis que les armées alliées envahis­ sent la France et que l'Empire se lézarde sous leurs coups, les royalistes manœu­ vrent pour rétablir les Bourbons sur le trône.

Mais les Alliés n'ont pas renoncé à traiter avec N~poléon; ils n'estiment guère les Bourbons et ne veulent à aucun prix les imposer aux Français de peur de provoquer un sursaut révolu­ tionnaire; ils n'agiront pas en faveur d'une Restauration de la monarchie sans être convaincus que l'opinion y adhère.

En janvier 1814, le comte d'Artois, frère du roi, le duc de Berry et le duc d'An­ goulême quittent l'Angleterre et s'effor­ cent de provoquer des soulèvements royalistes dans l'ouest, l'est et le sud de la France.

En vain! Vingt-cinq ans d'exil ont fait oublier jusqu'au nom des Bour­ bons.

Battus froid par les Alliés, les princes sont réduits à l'impuissance.

Cependant, lors de l'occupation de Bor­ deaux par les Anglais le 12 mars, l'orga­ nisation secrète des «Chevaliers de la foi» parvient à provoquer une manifes­ tation en faveur de la monarchie: l'idée de Restauration y trouve quelque crédit.

Mais les Alliés approchent de Paris et l'effondrement de l'Empire se précise.

Conformément aux instructions de l'ex­ Empereur Napoléon, le gouvernement de la régente Marie-Louise s'enfuit, lais­ sant ainsi le champ libre aux royalistes et à Talleyrand.

Ce dernier, tout en étant membre du Conseil de régence, a envoyé Vitrolles plaider auprès des Alliés la cause des Bourbons.

Après la capitulation de Paris, il persuade le tsar que la Restauration de la monarchie est désormais la seule solution satisfaisante; il se fait fort d'obtenir du Sénat une déli­ bération qui légitimera le rappel de Louis XVIII.

Le lendemain 1•r avril, le Sénat nomme un gouvernement provi­ soire dont Talleyrand est membre; le 6 avril, une Constitution est adoptée, qui, tout en bridant les Bourbons, les rappel­ le sur le trône.

Le roi n'a pas encore quitté son exil anglais et, le 12 avril, c'est son frère, le comte d'Artois, lieutenant général du royaume, qui entre triomphalement dans Paris en arborant la cocarde blan­ che.

Au nom de la légitimité, Artois refuse de prêter serment à la Constitu­ tion; un compromis, proposé par Fou­ ché, règle provisoirement la situation .

Le 3 mai, Louis XVIII entre en grande pompe à Paris.

Il s'est refusé à accepter la Constitution sénatoriale, mais s'est engagé à octroyer une Constitution libé­ rale; il le confirme dans une proclama­ tion dont les premiers mots: «Louis, par la grâce de Dieu ...

» préservent le princi­ pe de la monarchie de droit divin. 2 / 2. »