Databac

Le récit du livre -le slogan du livre

Publié le 04/06/2020

Extrait du document

■ A. Le récit du livre - Exercice oral (sa rédaction est une phase préparatoire). - Tous niveaux, mais sa mise au point nécessite beaucoup d'entraînement. - Durée de la préparation écrite : deux à trois heures après une lecture minutieuse de l'ouvrage. - Temps consacré à l'expression orale : vingt minute à une demi-heure pour « le récit complet » ; cinq à dix minutes pour « le récit partiel ». - Exercice d imagination, de créativité et de diction. - Excellent pour s'entraîner à intéresser un public. OBJECTIF ET DÉFINITION La mise en récit d'une œuvre littéraire a pour objectif essentiel de la rendre attrayante. C'est une invitation à la lecture du texte original. C'est une adaptation du livre qui fait intervenir l'imagination et la créativité ; par choix, on prend la liberté de supprimer ou de résumer certains chapitres que l'on juge peu importants ou moins intéressants ; en revanche, on met en relief l'atmosphère, l'attrait ou le mystère de telle anecdote, la personnalité d'un certain personnage, l'emprise de la fatalité, illustrés par tel autre chapitre. Ainsi, on gonfle d'importance par des détails, des précisions, des citations empruntées a l auteur, des procédés superlatifs, des répétitions, des accumulations, des termes d'insistance... les moments du livre que l'on a jugés les plus captivants. Le récit est un excellent moyen pour s'entraîner à prendre la parole en public, de façon vivante (n'est-ce pas, d'ailleurs, la première qualité de l'expression orale ?). En classe, dans un premier temps, j'autorise mes élèves à se servir largement de la « rédaction » de leur récit (elle est, pour des débutants, la préparation nécessaire au travail de conteur) ; je les entraîne, d'abord, à la lecture expressive : prévoir des silences de deux à trois secondes, lire en anticipant, à la manière des speakers de la télévision, pour regarder le plus sou-vent possible le public ; articuler, s'exprimer tour à tour lentement puis plus rapidement, pour éviter la monotonie. Ensuite, nous passons au récit proprement dit (les notes permises sont les citations empruntées à l'auteur). Le conteur parfait devrait s'exprimer sans la moindre référence écrite, en citant de mémoire les passages empruntés à l'auteur. En tant que communication, le récit est un appel au rêve, à l'évasion : il a, en ce sens, une certaine dimension poétique ; il satisfait les désirs de l'imagination, mais il invite aussi l'auditeur, en sollicitant son intérêt et sa curiosité, à découvrir la signification profonde de l'œuvre racontée, par une lecture personnelle du texte original. Cette mise en récit d'un roman trouve sa place à l'école mais elle peut satisfaire les loisirs en groupe ou en collectivité. Souvenons-nous qu'à tout âge, on aime entendre ou savoir raconter une histoire ou une anecdote extraordinaire. — La réussite de cet exercice est assurée lorsque l'on conditionne physiquement l'auditoire ; en classe on peut pousser les tables au fond de la salle et mettre les chaises en cercle ; ici, on peut allumer un feu dans la cheminée ; là, un feu de camp ; on peut prévoir aussi quelques bougies, quelques coussins... EXEMPLES 1. L’assommoir d’É. Zola. Gervaise est accoudée à une fenêtre de l'hôtel Boncœur, boulevard de la Chapelle, elle a attendu Lantier toute la nuit : « Depuis huit jours, le dîner à peine terminé, il s'en va en racontant qu'il cherche du travail et il réapparaît, tard dans la nuit, à l'aube parfois. » Ce jour-là, les enfants, Claude et Étienne, dorment encore dans la chambre, mais le soleil embrase déjà le ciel, quand Lantier rentre enfin. Gervaise est éperdue d'angoisse : « Je n'ai pas pu fermer l'œil... je croyais qu'on t'avait fait un mauvais coup... Où es-tu allé ? » .../... 2. La perle de J. Steinbeck. « Dans la ville, on raconte l'histoire d'une grosse perle — comment elle fut trouvée, puis perdue à nouveau ; l'histoire de Kino le pêcheur, de sa femme Juana et de leur bébé, Coyotito. Et comme l'histoire a été si souvent racontée, elle est enracinée dans la mémoire de tous. Mais, tels les vieux contes qui demeurent dans le cœur des hommes, on n'y trouve plus que le bon et le mauvais, le noir et le blanc, la grâce et le maléfice — sans aucune nuance intermédiaire. « Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie... » Kino est un jeune pêcheur indien, très pauvre, qui vit en Californie avec sa femme Juana et leur bébé Coyotito. Leur maison est une hutte sans confort, ils vivent chichement. Le petit Coyotito a pour berceau une caisse accrochée au plafond... .../... 3. Le vieil homme et la mer d'E. Hemingway. Nous sommes sur la côte de la Havane, dans un village si petit que son nom ne figure même pas sur la carte de géographie. C'est un tout petit village de pêcheurs, avec ses cabanes, ses filets, et son port où reposent les bateaux. Le soir, les hommes se réunissent dans l'unique bistrot:« La Terrasse »pour parler de lamer, de la pêche et du base-ball (tous les Américains, même les pêcheurs, s'intéressent au base-ball). Parmi eux, le vieux Santiago : un marin qui connaît toutes les ruses de la mer ; il a les cheveux blancs, un visage hâlé, buriné par le sel et le vent du large, un regard plein de rêve, de courage et de bonté. Quand on aperçoit la large silhouette de Santiago, à peine tassée par les ans, il est bien rare de ne pas voir à ses côtés Manolin, un gamin d'une douzaine d'années, à l'allure décidée, au regard vif et tendre. .../... BILAN DES PROCÉDÉS - Reproduire, au début du récit, les détails qui campent les personnages principaux,. et ceux qui situent l'action dans le temps et dans le lieu (cf. ex. 1 : « Gervaise est accoudée à une fenêtre de -l'hôtel Boncœur, boulevard de la Chapelle... » -Ex. 2 : « Kino est un jeune pêcheur indien, très pauvre, qui vit en Californie... » ). - Supprimer les chapitres, les scènes, les personnages accessoires qui risquent de- distraire l'auditeur du thème majeur de l'ouvrage que l'on a choisi de mettre en récit (cf. ex. 1, dans L'assommoir : nous avons à peine évoqué la querelle au lavoir entre Gervaise et Virginie ; nous n'avons pas mentionné la petite Lalie et le père -Bru). - Utiliser largement des extraits empruntés au livre choisi et les mêler directement au texte du récit (dans nos exemples, les extraits du livre sont entre guillemets ; nous avons pris la liberté de mettre certains verbes au présent pour incorporer directement les passages du livre à notre récit ; il ne s'agit pas de plagiat : cette technique est indispensable pour reproduire l'atmosphère de l'ouvrage ; elle fait partie du travail d'adaptation. - Inviter l'auditeur à être le témoin visuel ou auditif de certaines scènes (cf. ex. 1, p. 49 : « Regardez l'Assommoir » - Ex. 3, p. 56 : « Nous sommes sur la côte de la Havane » ). [pdfjs-viewer url="https%3A%2F%2Fdatabac.fr%2Fwp-content%2Fuploads%2F2020%2F06%2Fle-r%C3%A9cit-du-livre.pdf" viewer_width=100% viewer_height=800px fullscreen=true download=true print=true]

Liens utiles