Le Quattrocento

« 1 / 2 L a Renaissance est un mou­ vement si considérable et si complexe, qu'il n'est pas possible d'en fournir une défmition suc­ cincte.

On en a pourtant essayé beaucoup, mais aucune d'elles ne couvre toutes les données, car la Renaissance est avant tout un nouvel esprit transformant les arts, les lettres, les sciences et tous les modes de pensée.

Ceci se passa au quinzième siècle, le Quattrocento des Italiens.

La grande vague artistique qui ·avait déferlé sur l'Europe go­ thique du treizième siècle avait alors perdu toute sa puissance.

Déjà au quatorzième siècle, il y avait eu une sorte de ressac, puis le ret~ ur d'un certain calme.

L'art reprenait haleine.

La Renaissance ne fit pas à proprement parler table rase du passé.

La période gothique, qui produisit l'encyclopédiste Vin­ cent de Beauvais, le savant Roger Bacon et le philosophe saint Thomas d'Aquin, n'avait pas été une époque barbare, même si les hommes du quin­ zième siècle la ressentirent comme telle.

La véritable diffé­ rence entre le Moyen Age et la Renaissance réside dans une nouvelle orientation de l'esprit, des idéaux et des forces créa­ trices.

L'Italie étant· parsemée de vestiges romains, ceux-ci n'avaient )arnais cessé d'exercer une certaine ünfluence sur son art.

U suffit de citer les co­ lonnes corinthiennes de la ca­ thédrale de Pise ou la sculp­ ture de Niccolo Pisano.

Mais jusqu'à la fm du quatorzième siècle, ces réminiscences ro­ maines avaient été instinctives.

Or cette fois, ce fut une résur­ rection consciente du passé, les Italiens retournant délibérément à la période classique considérée comme la source de la civilisa­ tion.

Ce mouvement se mani­ festa d'abord par l'étude de la littérature classique et par l' acti­ vité fébrile des érudits recher­ chant des manuscrits anciens.

Ceux-ci leur permirent de 2 / 2. »