LE PROBLÈME PHILOSOPHIQUE DE L'ILLUSION :POINTS DE REPÈRE.
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
5
Les faux-semblants du vécu
• L'ILLUSION.
REPÈRES LE PROBLÈME PHILOSOPHIQUE DE L'ILLUSION : POINTS DE REPÈRE.
• Mise au point succincte sur la notion même d'illusion.
Éviter une confusion entre apparence, illusion et erreur.
L'illusion ne s'oppose
pas, comme on le croit, à la réalité.
Elle a une consistance propre (elle n'est pas
irréelle).
De manière générale, l'illusion est une apparence trompeuse.
Dire que
l'illusion est erreur est inexact, car l'illusion a un caractère nécessaire.
Elle ne peut
pas ne pas être, car elle existe en fonction d'un mécanisme particulier qui la pro
duit.
Je ne peux pas percevoir un bâton plongé dans l'eau autrement que comme
une ligne brisée.
Illusion nécessaire, produite
par la différence des indices de
réfraction de l'air et de l'eau.
Mais, muni d'une telle connaissance, je me garde d'af
firmer que le bâton
est brisé.
L'illusion perceptive ou optique n'engendre pas d'em
blée l'erreur.
Elle la suggère, parfois avec une force irrépressible.
L'apparence se joue de moi (ludere : jouer) mais je reste, théoriquement, libre des jugements que je
porte sur elle.
L'identification et la reconnaissance de l'illusion ne la modifient pas.
Elles la déjouent, la réduisent
à un leurre inefficace.
Mais tout serait trop simple si
le problème de l'illusion s'épuisait dans la maîtrise du rapport perceptif.
Si celui-ci
est déterminé par la position du sujet percevant, il est aussi investi par les données
de toute une affectivité, qui engendre un autre type d'illusion.
L'homme, par
exemple, projette dans la nature ce qui lui est familier, ce qui lui rappelle
inconsciemment sa propre vie.
Il pense ainsi la nature par analogie ou par valorisa
tions.
L'illusion géocentrique, finaliste, anthropomorphique que caractérise Spi noza combine ainsi l'illusion perceptive et les effets inaperçus d'une subjectivité qui «fait délirer» la nature avec elle.
Les pièges du langage, les symbolismes de l'ima
gination matérielle déterminent un monde d'illusions avec lequel l'homme doit
rompre s'il veut connaître le réel et s'affranchir de l'apparence
(cf.
Bachelard, expli
cation génétique des obstacles épistémologiques).
Enfin, dans l'activité réflexive
même, la raison ou ce qui en tient lieu se nourrit d'illusions dès qu'elle croit pou
voir s'affranchir des limites que lui impartit l'expérience, saisir comme objets exis
tant réellement de simples contenus de
pensée (cf.
la distinction kantienne du pen
ser et du connaître).
Attribuer la puissance et la fréquence des illusions à la
faiblesse intrinsèque des
«facultés» de l'homme et/ ou à la relativité de sa condi
tion (Pascal) ne semble pas suffisant.
Bien des illusions collectives changent de
nature, de contenu, avec l'évolution historique.
Il en est ainsi des diverses illusions idéologiques que les différentes époques nourrissent sur elles-mêmes.
Ainsi de l'il
lusion, toujours renaissante, qu'une forme de société serait« naturelle».
L'élucida
tion génétique des illusions collectives et des mythologies dans lesquelles elles s'ex
priment relève d'une problématique de type sociologique et historique
(Durkheim,
134.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La dissertation philosophique : sujet et problème
- La dissertation philosophique : sujet et problème
- DM. (noté sur 20 points) - Plaisirs de la narration : l’art du romancier
- Explication de texte philosophique extrait tiré de La psychanalyse du feu, Bachelard
- HLP Philo Question d’interprétation philosophique Esthétique de Hegel