Le poujadisme.

« 1 / 2 Le poujadisme Mouvement de commerçants et d'artisans, le poujadisme doit son nom à son inspira­ teur, Pierre Poujade.

JI reposait avant tout sur le mécontentement populaire et n'avait pas de véritable programme en dehors de revendications immédiates.

Après un succès électoral inattendu en 1956, le mouvement ne résista pas à la montée du gaullisme.

L'année du mécontentement Né en 1920 à Saint-Céré, dans le Lot, Pierre Poujade était libraire-papetier dans sa ville natale.

Il fonda en 1953 l'UDCA (Union de défense des commerçants et artisans), un organisme qui rassemblait au début surtout des indépendants excédés par une fiscalité qu'ils jugeaient excessive et par les contrôles économiques.

Il faut savoir qu'à cette époque la France devait faire face à de graves difficultés sociales.

Le gouvernement avait instauré une politique de restriction des crédits et des investissements ; les viticul­ teurs protestaient dans le Midi, les agricul­ teurs faisant de même dans le Centre et l'Ouest, le secteur public était en grève, et le taux de chômage n'avait jamais été aussi élevé depuis la seconde guerre mondiale (environ 100 000 chômeurs).

C'est dans ce climat de mécontentement général que Pierre Poujade lança son mouvement de pro­ testation, qui se fit connaître à la France entière par quelques actions "musclées" comme l'occupation de la Chambre de com­ merce de Cahors.

Le "parti" des mécontents Le mouvement rallia rapidement des mécon­ tents de tous bords : des communistes à l'ex­ trême droite en passant par des gaullistes déçus par le RPF.

Il touchait surtout les 1953- 1957 petits commerçants et les artisans, mais aussi des paysans, des fonctionnaires ; d'une façon générale, c'était le mouvement des "petits" contre les "gros", des provinciaux contre l'État parisien et des oubliés de l'expansion économique.

La protestation fut encore ren­ forcée par une maladresse du gouvernement Mendès France, qui adopta une loi (1954) permettant de condamner à une peine de pri­ son tout citoyen qui s'opposerait à un contrô­ le fiscal.

Dans le même temps, le mouve­ ment affirmait des tendances nettement réactionnaires.

En 1956, aux élections légis­ latives, à la surprise générale, les poujadistes emportèrent Il % des suffrages ; ils purent ainsi, grâce à leurs 52 députés, former un groupe au Parlement : Union et fraternité françaises.

Mais, en l'absence d'idées vrai­ ment constructives et mobilisatrices, face à la montée du gaullisme et à cause de dissen­ sions internes, le poujadisme sombra à partir de 1957.

Repères chronologiques 1953 : René Coty élu président de la République (décembre) - 1954 : loi ins­ tituant la TV A ; Mendès France, prési­ dent du Conseil et ministre des Affaires étrangères - 1955 : chute du ministère Mendès France, remplacé par celui d'Edgar Faure- 1956 : Guy Mollet, pré­ sident du Conseil. 2 / 2. »