LE POP ART
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
1962
Des art ist es fa ce à la profusion des images
LE POP ART
Au printemps de 1962 , qu elques gale
rie s ne w-york ais e s pr és e ntent des
œuvres déroutantes .
Celles - ci ne cher
chent à manifester ni virtuo s ité tech
nique ni choix de sujets nobles ou inté
ressants .
Il suffira pourtant d'un an
pour qu'on reconnaisse autour de le urs
auteurs l'unit é
d'un mouv ement et que
le public s'enthousiasme.
Cet t e émergence du pop art n'est pas conce r
tée, mais elle n'est pas le fruit du hasard.
Elle
s'exp lique par l a relative monotonie de la pein
ture américaine, vouée tout entière à l' expres
sionnisme à la fin des années 50.
L'alternative
est dans le refus de tou te expressivité.
L'origina
lité du pop est d'y parvenir en utilisant un trait
de la socié té américaine : la prolifération des
images (mé dias , publicités).
Si le tableau cesse
d'être l'image d'une chose pour devenir l'image
d'une image banale, il apparaît d'emblée dénué
de toute capacité d'exprimer une émotion nou
velle, puisqu'il représente une forme déjà vue.
Une pure image
La dénomination pop art est rapidement
acceptée par les artistes, car elle exprime un
caractère évident : leu rs œuvres se réfèrent à
des réalités •populaires• (• pop •), c'es t-à-dire
immédiatement identifiables par la société :
produits
de grande consommation, éléments
de la culture de masse.
Cet aspect seul ne ferait du pop art qu'un ava
tar du courant réaliste s'adaptant à un environ
nement nouveau.
Or, la véritable intention des
artistes groupés sous cette dénomination est
de réduire le plus possible tout ce qui pourrait
faire d'une œuvre d'art un obje t singulier.
Au
degré d'effacement de cette singularité se
reconnaît la réussite d'une œuvre pop.
Ainsi, Roy Lichtenstein donne à ses toiles
l'apparence d'agrandissements de bandes des
sinées en vogue, parce qu'il se refuse à ê tre
!'•artis te • au sens traditionnel du terme : celui
Artist's Studio n °1 (Look Mickey ),
Roy Lichten stein , 19 73 (Minneapoli s, Wa lker Art Center).
La bande dessinée et des proc édés de peinture qui imitent l'image publiée, telles sont les caractéri stiqu es des œuvres de Lichtenstein à partir d es années 60.
Deux précurseurs : Jasper Johns et Robert Rauschenberg
Le refus de l'expr ess ionni s me abs trait qui caracté rise l'art américain des
années 60 n aît vers 1955 chez J ohn s et
Raus chenb erg .
L es deux homme s, qui partagent un temp s le même atelier , sont
déco u verts pa r le galeriste Léo Castelli,
appelé à devenir le marchand de tou s les artistes pop e t de Fra nk Stella.
L e s mot ifs que pei nt Jasper John s
r ésulten t d'une consta tation : puisqu'une cible ou u n drapeau sont des images , l'image peinte d' une cible ou d' un dra peau devient une cible ou un drapeau.
L 'image s 'a n nule e n se con st ituant.
Robert Rausch enb e rg est p lu s
pro che des ready -m ade de Duc ha mp : il assemble de s objets banal s et le s recouvre de pe inture .
Cet assemblage - appelé co mbine paint ing - se veu t une critique de la volon té d 'exp ressivité
e t du dog m e de l'ab straction.
Mai s, tout en prépar ant l'art dé s humani sé
d es années 60, les deux artistes demeu rent attachés au style.
En 1960 , Johns
expose des Bo îtes de bière en bron ze
pa t iné et pe int.
Elles sont a u nombr e de deux ; leurs diffé rences, visib les, soulignent l 'aspect ma nuel de leur créatio n : elles s'affirme nt comme des créa t ions artistiques, non comme des objets manuf act urés.
qui livre ses propres visio ns.
Le même refus
caractérise l'œuvre d'Andy Warhol lorsqu'il
repr odu it les boîtes de soupe Campbell's ou
des dollars .
Un autre artiste, James Rosenqui st,
parvient à un résultat identique avec des com
positions juxtaposant des fragments d'affiches
où l'on retrouve les brusques changements
d'échelle propres aux images publicitaires.
Le pop art apparaît donc comme le rêve d'un
effacement permettant à l'œuvre
de se pré
senter comme une pure image , une image ne
renv oyant qu'à elle-même.
Warhol -un
artiste qui a commencé sa carrière comme
dessinateur
publicitaire - est un de ses plus
fameux représentants, parce qu'il s'est appro
ch é au plus près de cet idéa l.
De la création à la production
Pour parvenir à de telles images, il ne suffit
pas de leur ôter toute signification parti culière.
Il faut priver l'acte créate ur de sa spéci ficité .
C'est pourquoi
le mouvement se caractérise
aussi par un bouleve rsem ent des techniques.
Les nouvelles techniques utilisées visent à
déshumaniser la création pour la rapprocher de
la production industrielle.
Lichtens tein imite le
processus de restitution mécanique des couleurs
par une trame de points de grosseu r et de den
sité différentes.
Il applique ces points à travers
un écran perfo ré et n'a ainsi presque plus de
contact avec la toile.
Wa rhol va plus loin grâce à
la sérigraphie.
La composition se fait par projec
tion rép étée d'une photographie sur un écran
enduit d'une couch e photosensible.
À ce degré
de non-intervention, l'absence de l'artiste pen
dant la c réation devient possible : Wa rhol lais
sait simplement des indications à ses assistants,
qui v ivaient avec lui dans un lieu significative
ment dénommé •Factory • (• l'usine •).
L'aboutissement logique de ce travail est la pro
duction d'objets.
En 1964, Warhol fait fabriquer
des boîtes auxquelles il donne l'apparence de
produits de grande consommation.
Remar
quons que ce sont des objets que 11 artiste
fabrique lui-même et non des pièces de récupé
ration, à la manière des ready-made inventés par
Marcel Duchamp en 191 3; prendre des objets
courants et les déclarer œuvres d' art consti tue
rait une singu larité encore trop grande..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Pop-Art.
- Le Pop Art
- Roy Lichtensteinné en 1923Peintre américain né à New York, il est l'une des figures majeures du Pop Art.
- Le Pop art
- Pourrait-on se passer de l’art ?