Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.
Publié le 21/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.. Ce document contient 1063 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
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Texte de la copie
Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il
s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou
d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits.
C'est en cela que
c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée
sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit
tout à fait arbitraires.
Tout à l'opposé de cette tendance, certains critiques contemporains ont dénoncé une
forme nouvelle de critique, c'est-à-dire d'approche d'une oeuvre, qui tend à ne
s'intéresser qu'à l'origine de l'oeuvre, à l'artiste, et à la situer dans un certain contexte
historique, en négligeant son caractère d'oeuvre artistique même.
Aussi peut-on se demander ici si le commentaire d'une oeuvre est utile, ou plutôt dans
quelle mesure il l'est, si la compréhension d'un ouvrage classique et le plaisir esthétique
qu'il dispense sont dus à sa découverte directe par le lecteur ou à l'intermédiaire du
commentaire.
Et cela pose une autre question fondamentale : l'oeuvre littéraire a-t-elle
une existence autonome ?
Je ne crois pas qu'il faille aborder un tableau de Rembrandt Ou de Botticelli par ses
commentaires.
Il est ici bien évident qu'il faut le découvrir, et c'est d'abord par une
émotion d'ordre plastique, c'est-à-dire directement liée à la facture du peintre, que l'on
ressentira la profondeur de Rembrandt, qui est étroitement liée à sa facture picturale, ou
le lyrisme de Botticelli, étroitement lié à sa facture linéaire.
Si le commentaire ici est
utile, c'est pour éclairer par le jugement cette émotion, c'est-à-dire pour la définir.
Aussi
peut-on dire d'une oeuvre d'art qu'avant tout elle « est », comme on écrivait autrefois
sur les frontons des temples des dieux qu'ils « étaient ».
De même il ne faut pas croire
d'une oeuvre littéraire qu'elle n'existe que par notre lecture ; elle a une existence
autonome, elle existe, extérieure à nous-mêmes.
Aussi la « naissance de l'oeuvre » ne
nous intéresse-t-elle pas ici.
Comme on ne peut rendre compte d'une architecture par un dessin, on ne peut sans
doute pas rendre compte d'un livre par des commentaires.
J'entends par là que, dans un
roman par exemple, le lecteur s'identifie au personnage principal ou au romancier par
lequel est ressenti le monde extérieur, découvre la réalité à travers ses actions et ses
sentiments, c'est-à-dire en mouvement, par des images apparentes et, comme l'on dirait
si bien, en perspective, comme dans une cathédrale ou dans un jardin qu'il faut découvrir
en marchant au milieu des piliers ou des haies, de même un roman ne peut se découvrir
qu'en mouvement, c'est-à-dire en suivant celui du personnage principal.
Aussi pourrait-
on considérer un roman comme une architecture où chaque détail a son importance (ce
que montre bien chez Balzac ou chez Stendhal la description) ; on peut donc dire d'une
oeuvre littéraire ce que nous avons dit d'un monument ou d'un tableau, à savoir qu'elle
est « avant tout », et surtout qu'elle s'affirme par là, et que rien ne saurait la remplacer.
Et si l'on considère comme Brecht qu'un roman est «un tempérament vu à travers un
coin de monde», ce que démontre bien ce que nous disions plus haut, on peut se
demander si la biographie de l'auteur ne viendrait pas ici fausser la démarche du roman,
qui est de nous faire découvrir la réalité extérieure par un personnage, donc de nous
faire découvrir une «vie intérieure».
Ainsi, si je «comprends» un roman, c'est parce que
je me suis mis par les pages à la place du personnage central, à la place de Julien dans
Le Rouge et le Noir de Stendhal ; par là je découvre l'univers de sa vie intérieure, son
ambition, sa passion amoureuse, c'est-à-dire le monde extérieur par rapport à un
caractère romanesque.
C'est là la cohérence du roman.
Aussi je pourrais le lire sans
aucun commentaire.
L'oeuvre «est», et il faut la découvrir soi-même.
Je crois aussi que le but de l'art, et donc de la littérature, n'est pas avant tout de porter à
la réflexion que suppose le commentaire, mais de produire une émotion artistique.
Nous
retrouvons par exemple ce caractère dans le théâtre.
Le théâtre est avant tout un
spectacle, il doit être fort pour s'imposer, car ici je ne me mets à la place de personne et
reste spectateur.
Or le théâtre est soumis à la loi du temps, c'est-à-dire que dans une
représentation, il ne laisse pas le temps de réfléchir sur les problèmes qu'il soulève, ni de
l'analyser.
Son but est donc avant tout d'atteindre et de nous donner une émotion de.
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