LE PIRANHA

« Règne animal En dépit de sa petite taille et de son aspect inoffensif, le piranha d'Amérique du Sud s'est forgé la terrifiante réputation du plus cruel et du plus dangereux de tous les poissons d'eau douce.

L a férocité du piranha est légendaire.

Dans toute l'Amérique du Sud des histoires rela­ tent les mésaventures de baigneurs attaqués par des bancs de piranhas assoiffés de sang.

Ainsi, l'une des plus courantes rapporte qu'un banc de piranhas ayant attaqué un cheval et son cavalier, les a dévorés en quelques minutes, ne laissant que les squelettes.

Des bancs de prédateurs La plupart de ces récits font référence au serrasal­ mus, une des quatre espèces considérées comme dangereuses pour l'homme.

Il existe en tout 18 espèces de piranhas, toutes rencontrées dans les rivières d'Amérique du Sud telles que l'Ama­ zone, l'Orénoque et le Parana.

En réalité, ces poissons sont capables de vivre et de se reprodui­ re dans toutes les eaux courantes, des eaux pro­ fondes aux courants étroits.

Ils chassent fréquem­ ment dans les marais et les lacs, tant qu'ils y trou­ vent du poisson en abondance pour se nourrir.

Pris individuellement, les piranhas ne sont pas plus dangereux que n'importe quel autre petit poisson prédateur.

En effet, si certains spécimens de l'espèce Serrasalmus peuvent atteindre des tailles supérieures à 30cm, la plupart sont beau­ coup plus petits et ont des appétits tout à fait nor­ maux.

Le danger vient de leur habitude de s'asso­ cier pour attaquer une proie isolée.

De tels bancs effectuent des rondes dans les cours d'eau et atta­ quent tout ce qui bouge.

Chaque poisson est sti­ mulé par l'odeur du sang et la présence de ses congénères qui l'entourent, ce qui le plonge dans un état de frénésie alimentaire.

Des expériences ont révélé qu'il suffisait d'une vingtaine de pois­ sons pour parvenir à cet état.

Adaptés à leurs fonctions À première vue, les piranhas n'ont rien de préda­ teurs terrifiants.

Le corps est étroit et fin, la gueule est relativement petite, mais elle est dotée d'une puissante mâchoire inférieure très révélatrice de leurs habitudes alimentaires.

Bien que leur mor­ phologie semble incompatible avec une nage rapide, ce sont toutefois d'excellents nageurs.

La nageoire ventrale est mue par des muscles très puissants, capables de propulser l'animal avec une force extraordinaire, en particulier lorsque ce dernier est en situation d'attaque.

Pour repérer ses proies, le piranha met en œuvre plusieurs moyens: il possède de grands yeux, orientés vers l'avant et offrant une vision binoculaire pour permettre l'évaluation des dis­ tances.

De plus, les moindres mouvements de l'eau, l'approche d'une victime potentielle par L'alimentation des animaux p.

105 L "instinct animal p.

2007 Les poissons osseux p.

3263 Les prédateurs p.

3369 LE SAVIEZ-VOUS? • Il semble qu'en eau claire le piranha, pour­ tant poisson carnivore, ne se nourrisse que de poissons.

Les autres animaux ne seraient donc menacés que dans les eaux troubles et boueuses, où, quand le piranha est attiré par la présence de sang chaud, il ne distingue pas la physionomie exacte de sa proie.

• Le plus gros des piranhas mesure jusqu'à 60 cm de longueur.

Les espèces plus petites sont toutefois tout aussi dangereuses.

• En Amérique du Sud, les piranhas sont appréciés pour la qualité culinaire de leur chair.

On est obligé de les pêcher avec des cibles en acter.

......

Il est facile de reconnaÎtre un piranha.

En effet, celui-ci est caractérisé par une puissante mâchoire Inférieure armée de nombreuses dents qui viennent s'emboÎter dans la mâchoire supérieure, le tout étant recouvert par des lèvres relativement épaisses.

' Les dents triangulaires des piranhas ont des pointes très acérées permettant de percer la peau.

Les bords des dents sont tranchants comme des lames de rasoirs.

exemple, génèrent des vibrations qui se propa­ gent comme des ondes sonores jusqu'au piranha.

Celuki les détecte grâce à des cellules nerveuses latérales sensibles aux différences de pressions.

Cependant, le plus important -et le plus effica­ ce- de ses modes de repérage est celui qu'il a développé grâce à des organes sensoriels chi­ miques situés entre les yeux sur des protubé­ rances nasales et qui lui permettent de «flairer" la moindre trace odorante dans l'eau.

Comme tous les poissons carnivores, le piranha est en effet très sensible à l'odeur du sang.

Elle l'attire et le rend extrêmement agressif.

De plus, comme à mesure que la victime est blessée, elle perd de plus en plus de sang, une véritable frénésie s'empare des poissons en train de se nourrir.

L'abondance de sang en attire également d'autres.

D'après de nombreuses observations, il semble que la faim pousse parfois les piranhas à manger leurs congé­ nères ou d'autres poissons de la même famille qu'ils dévorent en quelques secondes.

Les petits. »