LE PETIT POISSON ET LE PÊCHEUR (FABLES DE LA FONTAINE) - COMMENTAIRE

« LE PETIT POISSON ET LE PÊCHEUR (FABLES DE LA FONTAINE) - COMMENTAIRE A La portée de la moralité C'est ici une moralité terre à terre, bien dans la tradition ésopique : leçon pratique de prudence et de prévoyancequi est le grand message du premier recueil de La Fontaine, morale de bon sens populaire, morale paysanne qu'onpeut rapprocher notamment de celle du Berger et la Mer (IV, 2) : Un sou, quand il est assuré,Vaut mieux que cinq en espérance ou encore de la fable Le Loup, la Chèvre et le Chevreau (IV, 15): Deux sûretés valent mieux qu'une,Et le trop en cela ne fut jamais perdu. Bien entendu, il faut prendre cette morale pour ce qu'elle vaut : ce n'est pas le dernier mot de la sagesse de LaFontaine; c'est un conseil réaliste et concret qu'il ne faut sans doute jamais perdre de vue, mais qu'il convient denuancer pour le concilier avec l'esprit d'entreprise et d'initiative. B La vivacité du récit Narration très rapide : l'exposé des circonstances tient en deux vers, et tout le reste n'est qu'un dialogue entre lepêcheur et le carpillon.

Ce dialogue est rempli de traits savoureux : la façon dont le carpillon se fait tout petit et seréduit, à l'entendre, à une demi-bouchée, l'allusion au gros partisan (c'est-à-dire riche financier, mais aussiPersonnage corpulent et gourmand : La Fontaine joue sur les deux sens de gros), le naturel de la réplique dupêcheur (reprise de rien qui vaille) et son ton de jovialité réjouie et ironique (Poisson, mon bel ami, qui faites leprêcheur), tout concourt à égayer cette fable qui est un petit chef d'oeuvre de vivacité alerte et enjouée.. »