Le patrimoine
Publié le 14/10/2022
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HGGSP THEME 4 - IDENTIFIER, PROTÉGER ET VALORISER LE
PATRIMOINE : ENJEUX GÉOPOLITIQUES
INTRODUCTION - LA CONSTRUCTION PROGRESSIVE DE LA NOTION DE «
PATRIMOINE »
Programme de l’Introduction :
- La construction et l’élargissement de la notion de patrimoine : de la
transmission entre individus à l’héritage au profit de l’humanité.
- Le « patrimoine mondial » de l’Unesco : une construction des États et de la
communauté internationale, de plus en plus diversifiée mais spatialement
concentrée
La notion de patrimoine est une construction sociale, élaborée par des acteurs et qui évolue au fil
du temps et des sociétés ; ce qui soulève la question des acteurs et de leurs valeurs
culturelles : que choisit-on de préserver ? Que peut-on accepter de détruire ?
Comme pour toute construction sociale, on constate des variations selon les
époques (tel monument détruit au XIX e siècle, car « dépourvu d’intérêt » serait
aujourd’hui sauvegardé) mais aussi selon les cultures qui n’accordent pas la
même importance à tel ou tel objet potentiellement « patrimonial ».
Étymologiquement, le mot « patrimoine » renvoie à l’héritage paternel.
En
latin, patrimonium désigne les biens et droits hérités du père.
À l'origine, le
patrimoine est donc un bien privé qui se transmet d'une génération à l'autre au
sein d'une famille.
D’un point de vue légal, il faut attendre 1972 et la
"Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel" de
l’UNESCO pour voir apparaître l’idée que ces biens communs à tous doivent
être transmis du fait de leur valeur collective exceptionnelle.
Ainsi le
patrimoine se définit aujourd’hui comme un ensemble de biens communs
matériels et immatériels appartenant à l’humanité et donc à protéger au niveau
national et international afin de le léguer aux générations futures.
Le patrimoine
sert à construire une identité collective.
Il est l’objet d’enjeux politiques et géopolitiques
importants et l’Unesco s’est imposée au fil du XX e s.
comme un acteur majeur.
=>Comment s’est construit progressivement le désir de protéger des
biens et pratiques représentatives de notre passé pour les transmettre
aux générations futures ?
Q1 : DE LA TRANSMISSION INDIVIDUELLE A L’HÉRITAGE COLLECTIF QU’EST-CE
QUE LE PATRIMOINE ? Qui en sont les acteurs ? Les objectifs
Q2 : Le “patrimoine mondial“ de l’UNESCO : protéger et valoriser un patrimoine universel ?
I / LA CONSTRUCTION ET L’ÉLARGISSEMENT DE LA NOTION DE
PATRIMOINE :
DE LA TRANSMISSION ENTRE INDIVIDUS À L’HÉRITAGE AU PROFIT DE
L’HUMANITÉ
Travaux de groupes, cf tableau corrigé
A-Le patrimoine, une construction sociale progressive de l’individu au
collectif (de l’Antiquité au 19è)
1
-Dans l’Antiquité, le patrimoine est d’abord une notion juridique concernant
des individus : il désigne la transmission de biens par héritage au sein d’une
famille (
Les premières traces de patrimonialisation (fait de reconnaitre dans certaines
traces du passé un bien commun, une mémoire collective, exigeant sa
conservation) remontent à l’Antiquité dans le domaine RELIGIEUX : les
temples grecs abritaient offrandes et statues considérées comme propriété des
dieux.
Chaque cité gérait ses sanctuaires comme un patrimoine commun à
défendre.
-Au Moyen Âge, l’attention au RELIGIEUX s’affirme : l’Église protège les
biens des églises (reliques des saints, objets précieux) considérés comme un
patrimoine commun à toute la chrétienté.
Le patrimoine s’élargit au POLITIQUE : les emblèmes du pouvoir (couronne,
sceptre), les archives sont conservées, comme fondements et garants du
pouvoir royal d’une dynastie.
Mais les palais sont parfois détruits ou remaniés
pour les besoins d’habitation.
-La Renaissance élargit la notion de patrimoine à des éléments plus lointains,
dans le temps comme dans l’espace :
+PATRIMOINE ANCIEN : En 1462, en plein humanisme, le pape Pie II décide
de protéger les antiquités romaines (considérées comme des modèles par les
artistes d’alors).
+PATRIMOINE LOINTAIN : Les Découvertes entrainent l’intérêt des
Européens pour les civilisations exotiques du Nouveau Monde.
À partir du XVIe siècle, les collections privées, parfois présentées dans des «
cabinets de curiosités », intègrent des objets issus de ces civilisations.
+PATRIMOINE ARTISTIQUE : mécénat des princes et des riches
bourgeois permet la création de collections artistiques majeures, comme
celle des Médicis de Florence (qui abritent leur collection dans le Palais des
Offices, pour les montrer à leurs hôtes autant que les préserver).
BILAN - Il s’agit toutefois toujours d’un patrimoine individuel, familial ou
d’une institution religieuse et seulement un patrimoine culturel.
Au
niveau politique, la patrimonialisation sert à accroitre le prestige de tel ou tel
dirigeant : elle n’est pas encore destinée à un héritage véritablement
collectif.
B-Le tournant du XIXème siècle : prise de conscience collective et premières lois
en Europe et EU
A partir de la Révolution (1789), la PATRIMONALISATION au sens moderne
apparait, visant la transmission des traces d’un héritage commun au plus
grand nombre
➔ La Révolution française inaugure le véritable rôle patrimonial de l’État.
+La Nation a renversé le pouvoir de la royauté et de la religion : les biens de
l’Église et ceux de la noblesse émigrée sont confisqués et deviennent
patrimoine national.
+Le vandalisme, en particulier contre les emblèmes monarchiques,
symboles de l’oppression, cf profanation des tombes royales de la
2
basilique Saint Denis (dénoncé par l’abbé Grégoire) conduit l'État à prendre
les premières mesures de conservation (1793 : le Louvre devient musée
national).
Première fois que l’expression « monuments historiques » est utilisée.
Le sens du patrimoine, s’étend pour la première fois des monuments aux œuvres
d’art.
La notion moderne de patrimoine émerge progressivement à travers le
souci moral et pédagogique.
Deux nouvelles démarches sont alors dictées par les circonstances : l’inventaire
et le musée.
➔ Au XIXe siècle, alors que monuments et paysages sont menacés par
l’urbanisation et l’industrialisation, sont créées les premières institutions
et lois patrimoniales :
+En France, l’État +identifie un patrimoine à protéger
(Napoléon ramène la pierre de Rosette, fouilles en Égypte à
partir de 1800)
(Le roi Louis Philippe fait de Versailles un musée d’histoire de
France en 1837)
+forme des spécialistes (École du Louvre en 1882)
+engage aussi des restaurations de biens architecturaux
(Par les inspecteurs généraux des monuments historiques - fonction
créée en 1830
et de Viollet-le-Duc, architecte).
+Après le Danemark (1861) et le Japon (1871), la France (loi de 1913) pose les
principes du droit du patrimoine : les collections publiques d’œuvres d'art
sont inaliénables (ne peuvent être cédées ou vendues) et imprescriptibles
(en cas de vol, pas de condition limitative de temps ou de lieu pour revendiquer
un élément de patrimoine).
➔La notion de patrimoine s'étend à la nature quand le Congrès des ÉtatsUnis fait de la région de Yellowstone, en 1872, le premier « parc national ».
(Diapo22)
Au PATRIMOINE CULTUREL traditionnel (ensemble des biens matériels construits
par l’homme et considérés comme constitutifs de son identité) s’ajoute donc le
PATRIMOINE NATUREL avec la question de la place des hommes dans ces
espaces naturels protégés (doit-on les chasser ? Les tolérer ? En faire des
acteurs du paysage ?)
Mais la définition européenne du patrimoine forgée au XIXème siècle,
matérialiste, masculine et européanocentrée, est contestée.
En effet, la
notion de patrimoine est différente en Chine (surtout transmission de valeurs
morales et spirituelles, via des textes dont le support matériel importe peu) ou
sur le continent africain (Afrique subsaharienne : le terme pose problème car il
a été défini comme tel après la période de colonisation qui a fait disparaître les
identités
culturelles
qui
avait
produit
ces
objets
patrimoniaux)
(Corpus5+Diapo23-24).
De plus, elle ne tient pas compte des traditions orales,
comme celle des griots (conteur-musicien itinérant) en Afrique.
Par ailleurs, le rôle des femmes est souvent méconnu.
3
C-Au XXème siècle, la notion de patrimoine devient une préoccupation
mondiale et s’élargit au patrimoine immatériel
Les destructions consécutives aux guerres mondiales font de la sauvegarde du
patrimoine une préoccupation internationale : c’est un NOUVEAU TOURNANT qui
fait évoluer la notion de patrimoine
-De nouveaux
mondiale :
acteurs pour
la
mise
en
oeuvre
d’une
gouvernance
+d’abord par l’intermédiaire d’ONG comme l'ICOMOS (Conseil international des
monuments et sites historiques dans le monde) créé en 1965 pour préserver et
promouvoir le patrimoine culturel et naturel à l'échelle mondiale.
+L’UNESCO crée en 1945 a pour objectif la protection du patrimoine mondial de
l’Humanité dont le sens s’est élargi afin de prendre un sens réellement universel
(Corpus5+diapo27à30) + cf II UNESCO.
+La notion de MATRIMOINE est l'héritage culturel légué par les générations de
femmes précédentes.
Bien que le terme existe depuis le Moyen Âge pour décrire
les biens hérités de....
»
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