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Le parti pris des choses: fiche de lecture

Publié le 27/04/2022

Extrait du document

) La vision de l’Homme est plutôt dévalorisante dans ces poèmes. « Le gymnaste » l8 : comparaison à un singe « moins…que »l’homme est infériorisé, considéré comme inférieur aux animaux l10 et 11 : comparaisons à des animaux qui sont peu intelligents, laids, gras et rampantspéjoratifsurprenant : la vision que l’on a du gymnaste est plutôt celle d’un homme gracieux, fin et tonique l12 à 13ce sont les hommes idiots qui applaudissent le gymnaste Ici l’homme est décrit de façon dévalorisante, l’homme ne montre pas sa vraie nature et il la dissimule. Cette vision est aussi teintée d’humour par le décalage entre la chenille et le gymnaste qui sont complètement opposés ou encore le jeu de mots avec la forme de la lettre « Y » par exemple. Le gymnaste est vaniteux et ne réfléchit pas : « front bas », il « interroge l’air » et surtout, constitue un modèle « adulé de la bêtise humaine ». « R. C. Seine n° » Ici, l’Homme est décrit comme misérable, soumis à la société, au travail, à ses supérieurs. L’Homme est un animal. Ici l’Homme n’est pas du tout individualisé on le décrit comme « une foule » Champ lexical de la saleté (mots entourés dans le texte) Champ lexical de l’animal (mots encadrés dans le texte) Champ lexical de l’horreur (mots soulignés dans le texte) l11 à13 : l’homme n’est pas libre contrairement à ce qu’il croit, il se ment à lui-même l 11 : la société fait souffrir l’Homme : il se croit libre mais c’est une illusion. Le travail exerce une contrainte sur l’Homme. Champ lexical de la fuite dans le dernier paragraphe L’Homme semble moins important que ce qu’il produit : les objets sont au centre du poème « Le Restaurant Lemeunier de la Chaussée d’Antin »  Champ lexical de la richesse associé à des termes négatifs, dévalorisants qui exprime le fait que cette richesse soit feinte : « dorure », « pitchpin », « faïence », « métal mystérieux », « coûteuses », « aristocratiques » en contradiction avec « fadeurs et fadaises », « singe », « frivolité », « vanité » Champ lexical du bruit (mots soulignés dans le texte) : idée d’un luxe tapageur dont s’enorgueillit l’Homme Dans ce poème, les hommes sont décrits comme prêts à tout pour paraître riche. Ils sont décrits comme bruyants et insupportables. Le poète nous fait comprendre qu’il est simple de distinguer ces faux- riches des vrais. La société force en quelque sorte ces gens à vouloir paraître riche. C’est un recueil qui s’intitule le parti pris des choses mais cela ne veut pas dire que posséder des choses rend riche : c’est savoir les observer, prendre conscience de leur diversité qui enrichit. Les véritables monuments sont ceux produits par la nature et non pas ceux que produit l’Homme en quantité. « Notes pour un coquillage » Dans ce poème, le poète critique la taille des monuments construits par l’homme. Pour lui, l’homme en fait trop. Pour le poète, l’homme devrait faire des monuments à sa taille. Pour lui, les coquillages sont beaucoup plus jolis et honorables que les bâtiments humains qui sont disproportionnés. Il utilise le champ lexical du squelette pour décrire les villes et les considère donc comme des éléments morts, vides de sens. Il dénonce, une fois de plus, la vanité de l’homme. 7) « L’huître » A) Dans ce poème il y a une évolution. Le poète commence par décrire l’extérieur de l’huître (l1 à 3) puis il explique comment l’ouvrir, la difficulté de cette tâche (l3 à 8). Donc dans le premier paragraphe, c’est l’huître fermée qui est représentée. Ensuite, il décrit la beauté intérieure de l’huître (l9 à 15). Dans le paragraphe 2, il évoque l’intérieur de la coquille et la partie comestible de l’huître. Dans le paragraphe 3, il évoque la perle, en une phrase. La progression de la description est logique. La taille des paragraphes est inversement proportionnelle à la préciosité de l’huître. B) Le poète décrit d’abord l’extérieur de la coquille : elle paraît ingrate (laide, friable et trop résistante). Cette coquille a « une couleur moins unie, brillamment blanchâtre), elle change d’aspect lorsque l’on cherche à ouvrir l’huître : de nouvelles caractéristiques apparaissent. Le couteau fait des marques sur cette coquille en forme de « ronds blancs ». Néanmoins, le poète révèle une certaine beauté dans cette laideur par l’oxymore « brillamment blanchâtre » ou encore à travers l’évocation des « ronds blancs » assimilés à des « halos ». Ensuite, l’intérieur de l’huître est à la fois beau et laid. L’intérieur de la coquille n’est pas du tout de la même couleur que l’extérieur : « nacre » (l10). De plus, la partie comestible de l’huître est coloré différemment : « noirâtre », « verdâtre ». C’est comme si ces couleurs étaient délavées. Mais le nacre plus valorisant reste présent : il est évoqué pour la perle à la ligne14. Outre la diversité des couleurs on perçoit aussi celle des consistances. Tout d’abord il y a la dureté de la coquille proche de celle du galet puis la viscosité du corps de l’huître et enfin la dureté de la perle. Le poète souligne aussi le contraste entre le vivant à l’intérieur (« flue et reflue ») et la coquille rigide mais résistante. En effet, le corps de l’huître est « visqueux et verdâtre » mais il « flue et reflue » ce qui rappelle la mer. Ce qui constitue la diversité de l’huître c’est aussi la présence d’éléments précieux (« dentelle », « perle », « nacre ») aux côtés d’éléments sans valeur (coquille rugueuse, sachet visqueux »…). C) Différents sens sont mis en jeu dans ce poème. De manière étonnante, puisque c’est aliment, le sens du goût n’est pas vraiment exploré. On trouve le sens de la vue. Ce sens est utilisé tout au long du poème car le poète y décrit l’huître. A la ligne 13, on trouve le mot « vue ». Il la regarde comme si c’était tout un monde. Il la regarde de si près que l’on change d’échelle : ce petit aliment devient immense sous les yeux du poète. On trouve l’odorat. En effet, aux lignes 12 à 13, le poète fait appel à l’odorat « flue et reflue à l’odeur ». C’est une odeur de marée qui selon le point de vue peut être agréable ou non. Le sens du toucher est sollicité. On trouve par exemple l’adjectif « rugueuse » à la ligne 2. Le toucher est aussi évoqué des lignes 5 à 6. En effet, le poète y évoque ce que l’on ressent au niveau des mains lorsque l’on ouvre une huître. Toutes ces sensations sont désagréables. Il en va de même pour le « sachet visqueux » à la ligne 12. En revanche, la dentelle connote la finesse sous les doigts. La perle représente quelque chose d’ »aussi lisse qu’un galet » comme au début. Le goût est aussi indirectement évoqué, suggéré à la ligne 9 avec « tout un monde, à manger et à boire ». C’est l’inconsistance en bouche qui est évoquée. L’ouïe est évoquée à l’occasion de l’ouverture de l’huître. L’odeur fait entendre les bruits du couteau à travers l’allitération en [k] aux lignes 6 et 7. C’est donc une description complète qui fait appel à tous les sens. D) « L’huître de la grosseur d’un galet moyen » l1 comparaison en apparence au profit du galet : cela nous permet de bien nous représenter l’huître, sa taille et sa texture « C’est un monde » l3 métaphore filée : cela rend l’huître grandiose, à part : huître comme un monde : - « d’une sorte de halos » l8métaphore : donne un aspect un peu mystérieux, changeant à la coquille de l’huître, connotation sacrée - « tout un monde » l9  métaphore : place l’huître comme un monde à part, à explorer - « sous un firmament […] cieux d’en-dessous » l10 à 11  métaphore : magnifie l’huître : on se représente l’huître comme un beau ciel étoilé - « qui flue et reflue » l12  métaphore : magnifie de nouveau l’huître car elle est alors comparée à la mer - « ne plus former qu’une mare » l 12 métaphore : l’huître perd ici de sa beauté : l’image que l’on a des mares n’est pas positive mais la « mare » c’est aussi « mare » en latin qui veut dire « mer »… « frangé d’une dentelle noirâtre » l12  métaphore, personnification : donne un côté précieux, raffiné à l’huître, cela suggère un être humain E) « sous un firmament (à proprement parler) de nacre » l10  normalement cette expression est utilisée au second degré mais ici le poète nous fait comprendre qu’elle ne l’est pas : cela magnifie encore une fois l’huître+ jeu avec l’étymologie « firmare » qui veut dire « soutenir » : sans cette coquille l’huître ne se tiendrait pas « tout un monde » expression « c’est tout un monde » qui signifie « c’est incroyable, bizarre ». Mais ici, il décrit vraiment l’huître comme un monde « à boire et à manger » expression négative mais ici c’est bien un éloge de l’huître F) « frangé d’une dentelle noire » l13  sorte de personnification : seuls les êtres humains portent de la dentelle : cela rend l’huître plus importante, plus touchante car elle rappelle un être humain Il évoque la détermination de l’huître, son aptitude à résister « opiniâtrement clos » (l3). Après c’est comme une parodie de combat entre les doigts et l’huître. G) Ce poème fait exister, vivre cet animal en même temps qu’il en analyse l’existence. En effet, il fait vivre l’huître en décrivant ses mouvements, son aspect, sa beauté. Il fait de l’huître un être important : ce poème lui est dédié et elle y est magnifiée voire même personnifiée. Il la fait exister en nous faisant saisir toutes ses caractéristiques. Mais il analyse aussi son existence : ici on voit l’huître qui se fait ouvrir et pourrait être mangée. Le poète ne la décrit pas dans son élément naturel mais au moment où elle va mourir en quelque sorte. Pourtant il termine sur l’image de la perle, comme si l’essentiel était là, dans cette découverte. H) Ce poème va du paraître à l’être. En effet, le poète commence par décrire l’aspect extérieur de l’huître. Cet aspect paraît sans vie. L’huître est comparée à un élément minéral : le « galet » à la ligne 1. Mais ensuite elle va paraître vivante : cela commence dès qu’elle résiste, au moment de l’ouverture dans le paragraphe 1. Ensuite, à la ligne 12, le poète évoque les mouvements de l’huître ce qui prouve qu’elle est vivante. On peut aussi remarquer qu’au début du poème, le poète présente l’huître comme un être qui paraît laid, peu raffiné. Mais à la fin, il montre l’huître comme un être magnifique, notamment dans les deux dernières lignes. Le poète défend la beauté intérieure : l’apparence est trompeuse, c’est l’essence de l’huître et non son apparence qui importe. Le poète recherche le mystère de cette huître : elle est pour lui un « monde » à explorer. Ainsi l’évocation de la perle représente en quelque sorte le trésor à découvrir, mais ce trésor est « rare ». Et en réalité, le trésor de l’huître est l’huître toute entière, dans toute sa diversité. I) Les deux dernières lignes font référence à l’écriture. « Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre » : le mot « perle » est ici le verbe de la phrase. Il signifie « naître », « surgir », et ce qui surgit de l’huître, c’est la « formule », c’est-à-dire une petit énoncé efficace : c’est le poème dans son ensemble. Le poème est né de l’huître. Ce jeu de mot nous invite à relire le texte de manière métaphorique : en parlant de l’huître, le poète parle de son activité d’écriture et de l’activité de lecture. Francis Ponge nous indique donc que l’acte d’écriture est long et difficile. En effet, si on relit le poème à la lumière de ces deux derniers lignes on peut se rendre compte que l’huître est dans ce poème, une sorte d’allégorie de la poésie. Par exemple, le poète dit que l’huître est difficile à ouvrir : c’est comme si le poème était difficile à écrire. Ce processus d’écriture est le fruit d’un lent travail reposant sur la réécriture : le poète n’a pas pu écrire un tel poème spontanément. Il s’y est repris « à plusieurs fois », a sans doute fait des ratures, qui étaient comme les cercles laissées par le couteau sur l’huître. Mais, cela peut aussi vouloir dire que les poèmes sont parfois difficiles à lire : parfois un poème peut paraître insipide comme l’extérieur de l’huître mais une fois que l’on réussit à le comprendre il paraît magnifique comme la perle de l’huître. Le sujet du poème annoncé par le titre peut paraître repoussant, mais le texte est finalement étonnant… 8) Grâce à la poésie, le poète veut nous faire voir les objets d’une façon différente. Ces poèmes transforment des objets laids, la boue, en des objets beaux, intéressants, importants : « l’or ». Tout d’abord, le fait que ces objets soient décrits dans des poèmes les magnifie car la poésie est en soi un genre d’écriture noble, car très travaillé. La poésie est souvent associée à l’esthétisme. Ensuite, pour faire de ces objets de l’or, le poète les fait vivre. Il donne à chaque objet un mouvement, un son, une odeur… et surtout leur donne en quelque sorte la parole en leur dédiant un texte poétique. Ainsi, l’objet paraît vivant et donc plus touchant, ou en tous cas, il nous parvient de manière neuve, inédite. Le poète personnifie même certains objets. C’est bien une écriture « alchimique » car il réconcilie en quelque sorte l’art et la science, le regard artistique et le regard scientifique. Le poème progresse de manière logique, méthodique, qualités souvent associées à la science, mais il est constitué d’images, de jeux de mots, ce qui relève de la maîtrise du langage propre à l’écrivain. En transformant notre perception de l’objet par les mots, c’est comme si l’auteur faisait en quelque sorte de la magie, de l’alchimie. Le caractère étonnant de ce qui résulte d’une transformation alchimique tient aussi aux effets de décalage humoristique. 

« 1) Le recueil est paru en 1942.

La parution a été retardée à cause de la guerre.

En effet, Francis Ponge a et mobilisé près de Rouen alors que le recueil était près depuis 1939.

De plus, il avait confié tous ses poèmes à Paulhan afin que ce dernier les ordonne avant leur parution.

Francis Ponge n’a donc plus les textes.

En 1940 et 1941 il croit même que les poèmes sont définitivement perdus. Avant la guerre, Francis Ponge a une position paradoxale : il se veut loin de toute idéologie mais il adhère au parti communiste en 1937, qu’il va d’ailleurs soutenir pendant 10ans.

Cette même année, il est aussi licencié de chez Hachette à cause de sa position de syndicat. Pendant la guerre, Francis Ponge est très engagé : il est résistant.

En 1942, il s’engage dans la Résistance en temps qu’agent de liaison. 2) Dans ce recueil, le poète décrit des objets, des saisons, des personnes, des végétaux, des animaux, des minéraux… Objets : « Le cageot », « La bougie », « La cigarette » Animaux et dérivés : « L’huître », «Le mollusque », « Escargots », « Le papillon », « Le morceau de viande », « Notes pour un coquillage », « Faune et flore », « La crevette » Végétaux et dérivés : « Rhum des fougères », « Les mûres », « L’orange », « Les arbres défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard », « Le pain », « La mousse », « Faune et flore », « Végétation » Saisons : « Pluie », « La fin de l’automne », « Le cycle des saisons », « Bords de mer » Les 3 éléments : « Le feu », « De l’eau », « Le galet » Personnes : « Pauvres pêcheurs », « Le gymnaste », « La jeune mère » Lieux : « Les plaisirs de la porte », « R.

C.

Seine n° », « Le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée d’Antin », « Les trois boutiques » Aliments : « L’Huître », « Le Pain », « L’orange », « Le morceau de viande » Oui, on semble retrouver en quelque sorte les saisons : de « La pluie » à « Les mûres » on a l’automne, de « Le cageot » à « Le feu » on a l’hiver, de « Le cycle des saisons » à « La mousse » on a le printemps et de « Bords de mer » à « Le galet » on a l’été. 3) Ces poèmes sont en prose et de longueur variable.

Certains sont très courts comme par exemple le poème « Pauvres pêcheurs » qui fait 6 lignes et certains sont très longs comme « Le galet » qui fait 232 lignes. On peut donc dire que le poète n’a pas choisi d’écrire des poèmes de longueur régulière.

La forme du poème en prose paraît adaptée au sujet abordé par l’auteur : des « choses ».

L’écriture en prose est plus commune, c’est celle que l’on pratique d’ordinaire.

Mais, en réalité, c’est une illusion : l’apparente banalité de l’écriture en paragraphes, en lignes (plutôt qu’en strophes et en vers rimés) cache en réalité un très grand travail d’écriture.

On peut établir un parallèle entre les « choses » qui paraissent banales mais dont le poète révèle la richesse cachée et cette écriture en prose qui paraît spontanée mais est en réalité très travaillée.. »

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