Le Paris de Zazie

« 1 / 2 Le Paris de Zazle La ville qui sert de cadre au roman ne donne pas lieu à une description tra­ ditionnelle, mais est évoquée de façon humoristique, selon les points de vue de Zazie, des Parisiens ou des touristes.

D Le Paris des touristes 1 Zazie est une petite provinciale qui vient passer deux jours à Paris, ville qu'elle ne connaît pas.

Comme dans Nadja d'André Breton, l'œuvre surréaliste de référence, les personnages du roman de Queneau ne cessent de se dépla­ cer dans Paris.

1 Mais l'auteur s'amuse à brouiller les clichés touristiques énoncés par Gabriel, tout d'abord avec Charles, l'ami chauffeur de taxi, puis avec le guide­ conducteur d'autocar, Fédor Balanovitch.

En effet les principaux lieux et monuments touristiques sont cités mais avec une constante ambiguïté sur leur véritable identité : est-ce le Panthéon ou la gare de Lyon, les Invalides ou la caserne de Reuilly, le Panthéon ou les Invalides ( dans le deuxième trajet, le lendemain vers la Tour Eiffel) ou le Sacré-cœur? Gabriel semble se tromper à chaque fois, corrigé par Charles ou Fédor.

Il est pourtant «kidnappé» par les touristes qui l'admirent pour sa culture, en particulier sur la Sainte Chapelle, «ce joyau de l'art gothique» ( p.

139 ) .

Ces confusions comiques désacralisent les monuments et ridiculisent l'admiration qu'ils déclenchent.

1 Le film montre toujours le même monument -l'église Saint-Vincent-de­ Paul -devant lequel le taxi de Charles passe et repasse mais que les person­ nages identifient différemment à chaque fois jusqu'à avouer : « Ça, on sait pas!».

Gabriel est un admirateur de Paris et ce n'est pas seulement pour détourner Zazie de la déception du métro en grève, qu'il l'encourage à appré­ cier le spectacle : «Ah! Paris, qu'il profère d'un ton encourageant, quelle belle ville.

Regarde moi ça si c'est beau.

» ( p.

17) .

1 La tour Eiffel et la Sainte-Chapelle font l'objet d'un traitement particulier , mais Gabriel a confondu cette dernière avec le Tri­ bunal de commerce! ( p.

156 ) .

Les lieux festifs comme la place Pigalle ou Saint-Germain-des-Prés sont également présentés.

C'est le Paris « b�9>>/ A(bK/ » que Fédor Balanovitch ne fait plus visiter.

Ces lieux complètent un tableau assez banal du Paris touristique, sorte de carte postale sans origina lité . 2 / 2. »