Le Nylon
Publié le 18/05/2020
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La découverte du Nylon
Lorsque le chimiste américain Wallace H.
Carothers réussit en
1935 à fabriquer les premières fibres synthétiques, il se
serait exclamé: "Now, you lousy old Nipponese" ("Maintenant, à
nous deux, bande de misérables Nippons!").
Les initiales de
ces mots donnent le nom du nouveau produit: le Nylon.
Même si les choses ne se sont pas passées exactement comme
cela (selon une autre théorie, le mot viendrait de no run, ne
file pas), l'esprit de l'époque s'exprime néanmoins à travers
cette histoire.
Le monopole des vers à soie d'Extrême-Orient
est terminé.
En termes de résistance, de facilité d'entretien,
d'élasticité, de longévité et d'absorption de l'humidité, le
Nylon est supérieur aux fibres naturelles telles que la soie,
la laine et le coton, mais également aux fibres artificielles
déjà connues, à base de matériaux naturels (ligno-cellulose).
D'un point de vue pratique, les vêtements en Nylon présentent
également l'avantage d'être quasi infroissables.
La première
fibre entièrement synthétique peut être produite à l'échelle
industrielle.
Aucune limite ne semble entraver son utilisation
et ses ventes.
À l'origine de cette révolution, un événement peu
spectaculaire, dans l'histoire de la recherche fondamentale,
et sans utilité pratique directe.
C'est au laboratoire de la
société DuPont de Nemours, à Wilmington, que Carothers
travaille, à partir de 1929, à la synthèse des polymères,
longues chaînes de molécules simples.
Il veut en étudier les
propriétés.
Une utilité pratique de ce travail ne se révèle que trois ans
plus tard.
Carothers réussit à tirer de la fusion d'un
condensé polymérisé des fils qui, refroidis, présentent des
propriétés analogues aux fibres naturelles.
Ils ne sont
toutefois pas encore utilisables, car leur point de fusion est
trop bas, c'est-à-dire au-dessous de 100°C.
Ce n'est qu'en
1934 que Carothers synthétise un polyamide, une matière
synthétique qui ne fond qu'à une température de 210°C.
On réfléchit désormais aux matériaux bruts, facilement
abordables, dont il est possible de poursuivre l'exploitation
à l'échelle industrielle.
DuPont de Nemours synthétise cette
fibre par condensation à chaud d'acide adipique avec une
diamine: il s'agit de substances extraites du goudron de
houille ou du pétrole et qui sont disponibles à un coût
faible, en quantité illimitée.
En 1935, Carothers synthétise
le polyamide 6,6, dont la température de fusion se situe
autour de 250°C.
Trois ans plus tard, on prévoit chez DuPont
de Nemours une installation pour une production de grande
envergure; et c'est en mai 1940 que les premiers bas en Nylon
arrivent sur le marché.
Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les fibres en
Nylon représentent la presque totalité de la production
mondiale de fibres synthétiques.
Par la suite, d'autres fibres
synthétiques comme l'Orlon (obtenu par polymérisation de
l'acrylonitrile), le Dacron (obtenu par combinaison de l'acide
téréphtalique avec de l'éthylène-glycol), etc., vont conquérir
de plus grosses parts de marché.
Carothers n'assistera
1.
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