le nouveau visage de la résistance palestinienne
Publié le 22/04/2022
Extrait du document
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Le mouvement “Boycott, Désinvestissement, Sanctions” (BDS), le
nouveau visage de la résistance palestinienne face à Israël
La Cour de Cassation française a condamné le 22 octobre 2015 quatorze militants du
mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) à 28 000 € de dommages et intérêts
pour avoir appelé au boycott de produits israéliens dans le département du Haut-Rhin.
Le 11
novembre 2015, l’Union Européenne a décidé de rendre obligatoire l’étiquetage de produits
israéliens produits dans les territoires palestiniens occupés.
Ces deux exemples montrent que le mouvement BDS entraîne à la fois des avancées
significatives mais aussi des condamnations juridiques.
Le BDS, lancé le 9 juillet 2005 par 171
organisations de la société civile palestinienne, vise à inciter au boycott des produits israéliens,
au dévinstessisement des entreprises présentes en Israël et à la mise en place de sanctions
contre ce pays.
Cette forme de résistance n’est pas nouvelle en Palestine.
En effet, des
sanctions ont déjà été adoptées par des pays solidaires de la cause palestinienne au moment
de la création de l’Etat d’Israël en 1948.
De plus, le boycott a été utilisé par les Palestiniens
pour dénoncer l’occupation britannique dans les années 1920 puis lors de la première Intifada
(1987-1993).
Néanmoins, le mouvement BDS a pris dix ans après sa création une ampleur tout
autre réussissant à s’installer dans la durée et à atteindre une envergure internationale comme
l'illustre les exemples cités plus haut.
Fort de ce constat, il est légitime de se poser les questions suivantes : est-ce que ces actions
sont efficaces ? quelle est la réaction des autorités israéliennes ? quels sont les problèmes
soulevés par cette nouvelle forme de lutte ? Ces interrogations invitent à réfléchir de manière
globale au sujet suivant : dans quelle mesure le mouvement BDS est-il une nouvelle forme
de résistance pertinente dans le cadre du conflit israélo-palestinien ?
Bien que le mouvement BDS ait émergé progressivement jusqu’à obtenir une efficacité avant
tout symbolique (I), il est possible que cette campagne réussisse à aller plus loin dans le cadre
d’une nouvelle forme de résistance palestinienne (II).
I- La montée en puissance progressive du BDS, mouvement à l’efficacité surtout
symbolique pour le moment
A/ La genèse du mouvement BDS
1.
Une naissance liée à la frustration des palestiniens
Le mouvement BDS émerge et prend forme dans une contexte socio-économique déliquescent
rendant la vie des palestiniens de plus en plus difficile.
En effet, la crise économique des années 1980 est un prélude à la 1ère Intifada (1987), les
palestiniens veulent se libérer du joug du régime militaire israélien.
Les accords d'Oslo (1993)
n'auront pas d'effets réels sur le terrain car toutes les questions relatives au partage de la terre,
à la définition de la frontière, au statut de Jérusalem ont été remises à plus tard.
Ce qui était
considéré comme un pas vers la reconnaissance de l’état palestinien s’est transformé, dans les
faits, en une occupation accrue de la cisjordanie, qui en plus de la construction du mur crée une
situation qui rend impossible la viabilité d’un état palestinien.
Les accords d’Oslo sont
définitivement mis à mort par Ariel Sharon, en 2001, lors de la réoccupation complète des.
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