Le naturalisme.
Publié le 09/12/2021
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Le naturalisme est le durcissement et la systématisation du réalisme. Ses ambitions seraient médiocres, si elles se bornaient à choisir « les sujets les plus abjects et les plus triviaux ». Il se fonde sur une philosophie matérialiste et déterministe, qui l'autorise à penser que le comportement humain peut s'étudier scientifiquement. Il croit, selon l'enseignement de Taine, que les méthodes de la biologie et de la physiologie, peuvent s'appliquer au domaine moral, que le romancier peut créer ou du moins imaginer des expériences, étudier comment, dans des circonstances nouvelles, les éléments du caractère se transforment, comment certains actes surgissent en vertu du principe de causalité.
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Le naturalisme.
Le naturalisme est le durcissement et la systématisation du réalisme.
Ses ambitions seraient médiocres, si elles sebornaient à choisir « les sujets les plus abjects et les plus triviaux ».
Il se fonde sur une philosophie matérialiste etdéterministe, qui l'autorise à penser que le comportement humain peut s'étudier scientifiquement.
Il croit, selonl'enseignement de Taine, que les méthodes de la biologie et de la physiologie, peuvent s'appliquer au domaine moral,que le romancier peut créer ou du moins imaginer des expériences, étudier comment, dans des circonstancesnouvelles, les éléments du caractère se transforment, comment certains actes surgissent en vertu du principe decausalité.Ces idées, auxquelles Zola songeait depuis longtemps, devinrent la doctrine commune du petit groupe qui seréunissait chaque dimanche dans sa villa de Médan.
En 1880, le groupe de Médan (ZOLA, HUYSMANS,MAUPASSANT, Alexis, Céard, Hennique) publia un recueil collectif d'histoires militaires, Les Soirées de Médan.
Cerecueil, précédé d'une préface agressive, consacrait officiellement l'existence du mouvement naturaliste.
Vers lemême temps, Zola exposait sa conception du roman expérimental, et dans son étude sur Les Romanciersnaturalistes, il prenait ses distances avec les Goncourt, qu'il jugeait trop artistes et avec « le chef de l'écoleréaliste, M.
Champfleury,...
chef sans soldats », auquel il reprochait de n'admettre que « les peintures de la viequotidienne, l'étude patiente des humbles de ce monde », en somme de se cantonner « dans un monde troprestreint ».La belle époque du naturalisme se situe dans les années qui suivent 1880.
C'est alors que paraissent JacquesVingtras de Jules Vallès, Une vie et Bel-Ami de Maupassant, Germinal de Zola.
Mais en 1887, la publication de LaTerre fournit à cinq jeunes écrivains naturalistes lassés de leur rôle de disciple et d'ailleurs, comme le dit Huysmans,« sourdement excités par les grands rivaux de Zola », l'occasion de se désolidariser de leur maître.
Dans LeManifeste des Cinq, ils lui reprochent sa méthode, trop orientée vers les explications physiologiques et son « violentparti pris d'obscénité ».Cette scission marque le déclin du naturalisme et met en évidence le manque de cohésion du groupe.
Même parmiles non-signataires du Manifeste, une volonté d'indépendance se faisait jour depuis longtemps.
L'esthétique deMaupassant diffère de celle de Zola.
Jules Vallès ne songe qu'à crier sa révolte contre la famille, la bourgeoisie, lasociété.
Alphonse Daudet se penche sur le sort des humbles avec « une sorte de paternalisme bienveilllant » (R.-M.Albérès), et semble avoir voulu imiter Dickens, qu'il est d'ailleurs loin d'égaler.
En 1884, Huysmans a déjà pris letournant qui le conduira vers le roman mystique.Compte tenu de ces divergences, il existe un esprit naturaliste dont tous ces écrivains furent animés et qui a laissédes traces durables dans notre littérature.
« L'observation exacte, écrit Remy de Gourmont, est indispensable à larefabrication artistique de la vie.
Ce besoin d'exactitude, le naturalisme nous l'a mis dans le sang : tel est son rôle etson bienfait.
».
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