«Le National»Un clairon libéral.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
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Un clairon libéral
La formation du ministère Polignac en 1829 va à l'encontre des aspirations du
pays.
La presse s'indigne.
Le journaliste
Thiers ne
se sent pas libre de combattre le gouvernement aussi vigoureusement qu'ille souhaiterait dans les colonnes du Constitutionnel auquel il collabore de
puis 1821.
Le 3 janvier 1830, il fonde Le National avec Mignet et Armand Car
rel.
Le nouveau journal demande inlas
sablement que le pouvoir respecte la
Charte.
Il souhaite une vraie monarchie
représentative avec «un roi qui règne
mais ne gouverne pas».
Le National n'a guère d'illusions sur la capacité du régi
me de Charles X à se réformer et, dans les faits, il prépare 1 'alternative orléa
niste.
«Puisqu'il ne manque au régime
constitutionnel qu'un roi qui s'y rési
gne, gardons le régime et changeons le roi», dit Thiers qui sait que l'aveugle
ment de Charles X et des ultras est son
meilleur
atout: «Enfermez les Bour
bons dans la Charte, fermez les portes;
ils sauteront immanquablement par la fenêtre», prédit-il.
La publication des Ordonnances de juil
let
1830 apparaît comme un coup d'Etat dont la presse est la première victime.
L'épreuve de force s'engage.
Dans les
bureaux du
National, Thiers et Rému
sat, journaliste au Globe, rédigent une
proclamation: «Le régime légal est in
terrompu ...
L'obéissance cesse d'être
un
devoir», et ils appellent leurs lecteurs
à résister à
«l'autorité qui s'est dépouil
lée du caractère de la loi».
La proclama
tion est publiée le 27 juillet par quatre
journaux, dont Le National.
Paris se
1830-1851
soulève et Charles X doit abdiquer.
Le
National s'emploie désormais à écarter
la République et à plaider en faveur du
duc d'Orléans,
«un honnête homme,
plein de vertus, de dignité, de mo
destie».
Devenu roi, Louis-Philippe appelle
Thiers et Mignet au gouvernement.
Car
rel devient rédacteur en chef du journal.
Le régime du
«roi citoyen» le déçoit
rapidement et Le National retourne à
l'opposition.
En 1832, le journal se dé
clare républicain.
Les condamnations
pleuvent.
Mais la mort de Carrel laisse
Le National désemparé jusqu'à ce que
Marrast en prenne la direction en 1840.
Le journal attaque sans relâche le pou
voir et fait campagne en faveur de réfor
mes.
Son influence dans l'opinion con
tribue largement à la chute de Louis
Philippe.
Marrast est appelé au gouver
nement provisoire de la Il< République.
Soutien inconditionnel du nouveau
pouvoir,
Le National perd beaucoup
d'audience.
Lors des élections à la prési
dence de la République,
il soutient Ca
vaignac, mais Louis-Napoléon Bona
parte l'emporte.
Le National rejoint
encore une fois l'opposition et doit ces
ser de paraître quelques jours après
le coup d'Etat du 2 décembre 1851.
En ef
fet, pendant les seize années qui vont
suivre, les journaux politiques seront
soumis à une censure très rigoureuse.
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