« Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. »
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
Dissertation
« Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme.
Car il s'agit
bien du même monde.
La souffrance est la même, le mensonge et l'amour.
Les héros ont notre langage, nos
faiblesses, nos forces.
Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si
bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion.
»
La citation de Camus, extraite de son essai L’Homme révolté, propose une définition assez classique de l’univers
et des personnages de roman : un monde accordé au « désir profond de l’homme », qui reflète certes les
souffrances, les forces et les faiblesses de l’humanité ordinaire mais dont les héros qui « courent jusqu’au bout de
leur destin » et « vont jusqu’à
l’extrémité de leurs passions » ont de quoi exalter et bouleverser le lecteur.
La question posée dans le sujet invite à illustrer la définition de Camus à partir d’exemples puisés, notamment,
dans les grands classiques du genre romanesque, puis à la nuancer ou à la contester en se fondant sur l’évolution
moderne du roman et sur certaines caractéristiques des « antihéros » romanesques.
I.
Les héros romanesques, des êtres fictifs qui vont au bout de leurs passions et de leur destin
1.
Des héros pleins d’énergie et de passion…
a.
Un héros romanesque est souvent conçu comme un personnage doté d’une forte
personnalité, en bien ou en mal, et incarnant des grandes valeurs ou des passions extrêmes.
Le roman a ainsi
longtemps assumé l’héritage du genre épique et la tradition du roman de
chevalerie médiéval.
b.
Parmi les textes du corpus, Michel Strogoff figure au mieux ce type de héros sans peur et sans reproche, tandis
que la Bérénice d’Aragon incarne le rare et exigeant « goût de l’absolu ».
c.
La mort sacrificielle de Gavroche, dans Les Misérables, fait de « cette petite grande âme » le symbole du peuple
et de la liberté assassinés.
d.
Vautrin figure un fascinant héros du mal dans plusieurs romans de Balzac, dès son apparition dans Le Père
Goriot.
2.
… dont les romans retracent le destin exemplaire…
À partir du xviiie siècle, de nombreux romans occidentaux adoptent le schéma d’un récit d’apprentissage où les
héros, au travers de leurs épreuves, comprennent non seulement le sens de la vie mais découvrent qui ils sont
réellement.
Le roman viserait ainsi à raconter comment l’on devient ce que l’on est.
a.
À l’origine du roman de formation, particulièrement développé au xixe siècle, se trouve le roman picaresque à la
mode au xviiie siècle : Lesage dans son Histoire de GilBlas de Santillane, raconte ainsi comment son héros
parviendra à un idéal de sagesse et de mesure.
b.
Si Julien Sorel, héros du Rouge et Le Noir, est déçu dans ses désirs d’ascension sociale, il mourra en accord
avec
lui -même et ses véritables sentiments..
»
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- « Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Le héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. » Commentez cette citation.
- Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme. Car il s'agit bien du même monde. La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est même jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. Commentez ce propos.
- Parlant du monde romanesque et de ses personnages, Albert Camus écrit dans L'Homme révolté : les personnages ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le notre. Mais eux du moins,courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. Commentez. Objets d'étude (extraits) : La Princesse de Clèves de La Fayette, Histoire du Chevalier Des Grieux et de
- Parlant du monde et de ses personnages, Albert Camus écrit dans l'Homme révolté : Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau, ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversant héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leurs passions. Vous expliciterez et illustrerez ce point de vue à partir de vos lectures romanesques et vous le discuterez si cela vous semble
- "Le monde romanesque, a écrit Albert Camus, ce n'est que la correction de ce monde-ci suivant le désir profond de l'homme". Expliquez et commentez cette affirmation.