LE MONDE MODERNE ET LA LIBERTÉ DE L'ESPRIT: Pensez-vous, comme Valéry, que la vie moderne «a pour conséquence (... ) une diminution réelle de la véritable liberté de l'esprit »?

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« Une ou deux lectures du texte permettent de dégager l'idée directrice, très simple: le monde moderne met en péril la culture et la liberté d'esprit. La progression logique de la pensée de l'auteur est, elle aussi, facile à dégager. 1er paragraphe La culture et la civilisation sont un capital qui se forme, s'utilise, augmente et diminue. 2e paragraphe Ce capital est fait : — de livres, tableaux, outils, .. — du besoin des hommes de développer leur culture et leurs aptitudes, — de leurs capacités intellectuelles et pratiques à utiliser les acquis du passé. 3e paragraphe J'affirme que ce capital est progressivement et diversement dilapidé. 4e paragraphe C'est la vie moderne qui met la culture en péril, en la soumettant à des excès d'agitation, à la fièvre de la communication... 5e et 6e paragraphe ... à la tyrannie du nouveau, aux pressions du superficiel, de la vitesse et de l'éphémère. 7e paragraphe L'artiste sent que la facilité de diffusion de l'art recouvre une confusion des valeurs. 8e paragraphe S'il consacre du temps à son travail, c'est qu'il souhaite qu'on lui accorde de l'attention. 9e paragraphe Or nous sommes assaillis de lectures imposées par l'actualité, submergés de livres. 10e paragraphe L'heure quotidienne qu'un travailleur peut consacrer à la lecture est occupée de faits divers ou de bêtises. 11e paragraphe Notre homme est fatalement perdu pour le livre. 12e paragraphe Conséquences: — le capital culturel diminue, — ainsi que la liberté de l'esprit, qui implique une distance à l'égard des sollicitations de la vie moderne. On voit que Valéry part d'une définition de la culture en tant que capital (§ 1 et 2), puis qu'il énonce une affirmation sur ce capital (§ 3) pour, ensuite, l'expliciter (§ 4, 5 et 6). Il donne ensuite le point de vue de l'« artiste » (il semble, en fait, que cet artiste soit surtout un écrivain, puisque le texte se resserre peu à peu sur la question de la lecture) (§ 7 et 8) et montre comment il s'oppose aux circonstances (§ 9, 10 et 11). Et le texte développe enfin les conséquences de cet état de fait. Ce n'est qu'aux dernières lignes que le thème de la liberté d'esprit apparaît, mais il est essentiel pour compléter l'idée de Valéry sur la diminution du capital culturel et sur ses conséquences. ...»