Le Moi et la mémoire collective dans Les Années d'Annie Ernaux
Publié le 23/06/2021
Extrait du document
«
3/04/21 Dissertation herméneutique Jules Dubi
« On peut donc comprendre qu’il est impossible de dissocier le moi de l’époque à
laquelle il appartient.
Annie Ernaux parle d’un moi « palimpseste » autrement dit
composé de différentes couches en fonction des périodes de l’histoire qu’il a
traversées » Anne-Marie Cazanave.
Dans cette citation, Anne-Marie Cazanave explique que l’individu et l’époque à
laquelle celui-ci a vécu sont intimement liés.
Anne-Marie Cazanave fait ensuite référence au moi « palimpseste » d’Annie Ernaux tel
qu’elle le défini dans son autobiographie.
Nous verrons que ce moi palimpseste
contient une dimension individuelle, avec l’unification de toutes les parties d’elle-
même liées à son histoire, mais aussi une dimension collective, qui englobe toutes les
personnes partageant le vécu de cette époque.
Nous allons explorer comment Annie Ernaux a su transmettre les concepts ci-dessus
dans son autobiographie « les Années ».
Dans son autobiographie, Annie Ernaux a su mettre en place plusieurs éléments qui
lui permettent de se distancer de sa propre identité, son propre moi.
Pour se remémorer son histoire, Annie Ernaux utilise 12 photos, allant de sa petite
enfance à la femme qu’elle est au moment du récit.
Il y a donc un écart entre le temps
actuel, et le temps auquel ces photos ont été prises.
Ce processus est très différent
que celui de se plonger dans sa propre mémoire, ou l’on se remémore les choses à
travers notre vécu.
Les Photos la poussent à se voir de l’extérieur, comme si elle était
une personne ordinaire.
D’observer tous les détails qui entourent cette personne.
Cela lui permet de créer une certaine distance entre son « moi » présent sur la photo,
et le « moi » qu’elle est maintenant, et de s’analyser de manière très objective.
Au
lieu de voir son « moi », elle voit une « petite fille », « une femme », « une femme
d’un certain âge »…
Un autre procédé qu’elle utilise pour se distancier de son identité, est le fait que le
récit se fait sans l’utilisation du pronom « je », ou moi.
Annie Ernaux parle
constamment d’elle-même à la troisième personne du singulier.
Par exemple, à la
page 146 : « Elle est l’épouse et mère de ce petit groupe familial (…) ».
Ici, la
narratrice se voit elle-même en tant qu’épouse et mère, mais garde la une grande
distance avec sa propre identité.
Elle observe cette photo sans s’associer à la « mère »
ou à la « femme », qui sont toutes deux des grandes parts de son identité à ce.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Annie Ernaux écrit : « c'est une scène que j'arrive à sentir, la terre sèche du chemin, les cailloux affleurant, l'odeur de la campagne au début de l'été. Mais ce n'est pas ma mère.» En vous appuyant sur les textes du corpus, les oeuvres que vous avez étudiées en classe et sur vos lectures personnelles, vous direz si, pour vous, la photo constitue un repère fiable pour celui qui entreprend une autobiographie et si d'autres éléments peuvent l'aider dans une telle entreprise. Vous pourre
- Annie Ernaux Passion simple
- Etude linéaire Annie Ernaux « La femme gelée »
- Ernaux La femme gelée, Annie: éducation et genre
- Rédiger un axe: La femme gelée, la romancière Annie Ernaux