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Le Mihrab

Publié le 16/05/2020

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« Le Mihrab Boussole du monde musulman et matérialisation de la qibla, le mihrab est aussi une innovation architecturale. D'étymologie complexe – balcon, palais, pièce –, le mihrab s'est peu à peu dépouillé de ses multiples attributs pourne plussignifier que "rentrant", "niche de prière" ou "absidiole" Il fut institué au VIIIe siècle, sans doute à Damas, lorsqu'ilfallut marquer sur le bâtiment de la mosquée l'orientation de La Mecque (qibla). Déjà, en exil à Médine, le Prophète dut se tourner vers la ville sainte de Jérusalem, mais aucun document ne permetd'authentifier l'existence physique du mihrab dès cette période.

Les historiens arabes quant à eux reconnaissent à‘Othman ibn ‘Affan, troisième calife de l'islam, d'avoir pris l'initiative d'ajouter un mihrab à la mosquée.

Pourtant lemihrab ne s'est imposé que progressivement dans le plan de la mosquée, car l'islam primitif, outre qu'il ne faisait pasune place de choix aux symboles "transposés visuellement", comme c'est le cas par exemple dans une église,répugnait à en créer en raison de l'épouvante que cela suscitait chez les fidèles habitués à une stricte orthodoxiereligieuse. Il est pourtant un des rares symboles de l'islam au sens plein car il exprime de manière physique l'orientation de LaMecque qui, elle, demeure une abstraction.

Essentiel à la mosquée, le mihrab est l'une des figurations symboliquesqui a essaimé.

On le trouve en effet gravé dans le marbre, dans certains panneaux muraux décoratifs et même aurevers de pièces de monnaies islamiques de la période la plus ancienne. Avec le développement de l'islam, la disposition du mihrab, et dans le même temps de la mosquée qui l'abrite, estdevenue capitale pour la validité de la prière qui y est rendue.

La complexité que requiert l'établissement du mihrabest à la mesure des enjeux philosophiques et théologiques posés par l'islam, religion qui prêche l'unicité absolue deDieu.

Quel sens donnerait-on, en effet, à une mosquée qui ne serait pas orientée vers La Mecque ? Aussithéologiens, architectes, mathématiciens et astronomes arabes ont-ils beaucoup spéculé sur les axes possibles quipeuvent – qui doivent – gouverner l'emplacement et la matérialisation de la qibla.

Le mihrab constitue la réponsearchitecturale admise par le collège des savants musulmans intéressés par la question.

Depuis les VIII-IXe siècles,aucune entorse à la norme n'est tolérée par la doctrine musulmane et il y va de la réputation des bâtisseurs d'enrespecter la lettre. De très beaux mihrabs parsèment l'aire islamique.

Ils constituent le summum du raffinement d'une mosquée : certainssont ainsi enrichis d'ors fastueux, de bordures de lumière et de stalactites en stucs qui donnent une impression demouvement.

D'autres sont plus sobres et ne reçoivent aucun ajout particulier.

Il est même parfois fait mention demihrab de bois, comme c'est le cas de celui de la mosquée Tachoun Pacha (Turquie), une mosquée dont laconstruction remonte au XIIIe siècle.

De l'avis de nombreux architectes, les plus remarquables niches se trouventdans les mosquées suivantes : – la mosquée al-Aqsa à Jérusalem (VIIIe s.) ;– la grande mosquée de Cordoue (la Mez-quita), (Xe s.) ;– les grandes mosquées d'Ispahan et de Yazd, le premier mihrab est enchâssé dans un décor végétal tout en stuc(vers 1310), le second, datant de 1375, est en faïence ;– le mausolée de Sayida Rukkayya au Caire, (XIIe s.) ;– la mosquée de Konya (Turquie), avec son mihrab en faïence, située au Sedrettin Konevi (vers 1274). Enfin, deux autres niches de prière méritent d'être signalées, car elles comptent parmi les plus originales del'architecture islamique : – la mosquée Sidi Oqba, à Kairouan (IXe s.), dont le mihrab reflète un art authentiquement arabo-musulman ;– la mosquée Ahmed al-Boudaïni, au Caire, où le mihrab date de 1628 et présente des incrustations de marbre dedifférentes couleurs. Toutefois, une telle liste ne peut être considérée comme exhaustive, étant donné que le goût des experts, s'il estsûr quant à l'histoire objective de la construction des mosquées – et aussi de leurs niches de prière – ne l'est pasquant aux aspects esthétiques.

Il n'est donc pas suffisant pour établir une hiérarchie entre elles.

Au planesthétique, la niche d'orientation célèbre l'art des artisans qui l'ont imaginée et conçue.

Mais elle est aussil'expression de la "personnalité" d'une mosquée, elle reste le meilleur reflet du goût d'une époque et, parfois, de celuide la région musulmane où elle se trouve. En définitive, sans le mihrab, la mosquée est un bâtiment dépourvu d'aimantation et du même coup de gravitéliturgique, en proie à une sorte d'aveuglement spirituel.. »

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