Le maréchal de Mac-MahonUn soldat fourvoyé.
Publié le 17/05/2020
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Un soldat fourvoyé
Comme Hindenburg, Pétain ou Eisen
hower, Mac-Mahon offre l'exemple
d'une carrière à la
fois militaire et politi
que.
Issu d'une famille irlandaise, il
entre dans l'armée en 1827 et participe à
l'expédition d'Alger.
Sous Louis-Phi
lippe, il se fait remarquer lors de la con
quête
de l'Algérie par une bravoure
entêtée que l'on retrouve pendant la
campagne
de Crimée, où il s'empare de
la tour de Malakoff, prononçant son
fameux «J'y suis, j'y reste!».
En 1859, il
remporte la victoire de Magenta et il est
fait maréchal et duc par Napoléon III.
En
1870, Mac-Mahon est moins heu
reux.
Battu en Lorraine au début d'août,
encerclé à
Sedan et grièvement blessé, il
doit céder son commandement et est fait
prisonnier.
Après sa libération,
il ac
cepte
de commander l'armée chargée
d'écraser la Commune, ce qui lui vaut la
reconnaissance de l'Assemblée.
Deux ans plus tard, son rôle politique
commence.
Les monarchistes comptent
utiliser l'inexpérience du vaillant soldat,
légitimiste convaincu, pour restaurer la
monarchie.
A la chute
de Thiers, Mac
Mahon est élu président
de la Répu
blique (24 mai 1873) et annonce son
intention
de travailler au «rétablisse
ment de l'ordre moral».
En fait, la tenta
tive de restauration échoue, au cours de
l'été de 1873, devant l'obstination du
comte
de Chambord à rétablir le dra
peau blanc.
Déçus,
les monarchistes se
résignent à une solution d'attente.
Le
20 novembre 1873, une loi prolonge les
pouvoirs du président pour sept ans.
Il
1808-1893
gardera ainsi la place et réalisera peut
être la monarchie.
L'espoir s'effondre là encore.
Le prési
dent doit faire face à la montée des ré
publicains, qui triomphent aux élections de 1876.
A son corps défendant, Mac
Mahon confie le gouvernement à
Dufaure, puis à Jules
Simon.
Bientôt, un
conflit éclate entre
le chef de l'Etat et la
nouvelle majorité.
Le 16 mai 1877,
Mac-Mahon oppose sa responsabilité à
celle du «chef de cabinet» et remplace
Simon par de Broglie.
Devant les pro
testations de la majorité républicaine, il prononce la dissolution de la Chambre,
en accord avec le Sénat.
Tout au long de l'été de 1877, il s'engage à fond dans la
bataille électorale, sans pouvoir empê
cher une victoire des républicains.
Il ne
reste plus, selon le mot de Gambetta,
qu'à
«se soumettre ou se démettre».
Renonçant à un nouveau 2-Décembre, il
se plie aux règles parlementaires, appelle
le républicain Dufaure et s'engage à lais
ser au président du Conseilla responsa
bilité gouvernementale.
Deux ans plus
tard, la victoire des républicains
au Sé
nat consacre la défaite de l'ordre moral
et donne à Mac-Mahon l'occasion
de
démissionner et de laisser la république
aux républicains.
Il meurt le 17 octobre
1893.
IJiustration: Mac-Mahon, par Horace Vernet Versailles/Photo Tallandier © 1980, Edito-Service S.A., Genève, et Lib.
J.
Tallandier, Paris Imprimé en Italie A 16 305 02-03
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