Le low-cost aérien
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
- Ryanair a été fondée par Tony Ryan en 1985 à Dublin.
En raison de difficultés financières,
cette compagnie aérienne a été restructurée en 1994 par son dirigeant actuel, Michael
O'Leary.
En s’inspirant de la compagnie pionnière Southwest Airlines, elle a utilisé les lignes
qu’elle exploitait jusqu’ici traditionnellement avec une réduction de ses coûts et ses prix.
Le
groupe irlandais fonde son expansion sur des aéroports secondaires parfois situés à plus de 50
kilomètres des métropoles desservies en raison de taxes plus faibles.
Ainsi, les aéroports
« parisiens » de la compagnie sont Beauvais-Tillé ou Chalons-Vatry.
Ryanair est une
compagnie en pleine expansion avec 1400 vols quotidiens, 164 destinations desservies, 8896
employés et plus de 73 millions de passagers transportés dans le monde en 2010 (Figure 3).
C’est la 3ème principale compagnie aérienne en France (3 millions de passagers/ an dans
l’hexagone).
Ses méthodes de promotion sont souvent provocantes (publicités « osées »
mettant en scène des jeunes filles en bikini devant un avion de la flotte, utilisation de l’image
16
du président de la république française : «Avec Ryanair, toute ma famille peut venir assister à
mon mariage » … qui a coûté 60 000€ de dommages et intérêts à la compagnie).
Figure 3.
Nombre de passagers (millions/ an) transportés par la compagnie low cost
Ryanair entre 1994 et 2010.
(source : http://www.ryanair.com/fr/about)
- EasyJet, a été créé en 1995 par Stelios Haji-Ioannou, fils d'un armateur grec fondateur
de l’ensemble du groupe Easy (Easy Car, Easy Money …).
Son siège social se situe à
l'aéroport de Londres, Luton.
Bien que la compagnie aérienne britannique soit dirigée
actuellement par Caroline McCall, Stelios Haji-Ioannou reste son actionnaire
majoritaire à 38%.
Cette compagnie est plus orientée vers le monde des affaires (18%
de ses clients sont qualifiés de « business ») contrairement à son concurrent Ryanair.
La stratégie d’EasyJet est simple : elle s’implante au coeur de grandes plates-formes
comme Orly et Roissy-Charles de Gaulle, vient mettre de la concurrence sur des lignes
17
où il n’y avait qu’un seul opérateur et met fin au monopole.
EasyJet est en plein essor
avec 8200 employés dont 1900 pilotes et 5000 navigants.
La compagnie dessert 29
pays essentiellement en Europe, ainsi que le Maroc, la Jordanie, Israël et l’Égypte.
Sur
le territoire Français, la compagnie est implantée sur 15 aéroports (Ajaccio, Bastia,
Biarritz, Bordeaux, Brest, Grenoble, La Rochelle, Lyon, Marseille, Montpellier,
Nantes, Nice, Roissy-Charles de Gaulle, Orly et Toulouse).
En 2010, EasyJet a
transporté 50 millions de voyageurs et son chiffre d’affaires a culminé à 3,4 milliards
d’euros, 19% de celui-ci provenant des revenus annexes (bagages, embarquement
prioritaire …).
2006 2010
Nombre de passagers transportés 33,7 millions 50 millions
Nombre d’employés
- pilotes
- navigants
3982
n/d
n/d
8200
- 1900
- 5000
Pays desservis 21 29
Routes 262 639
Réseaux en France n/d 15
Chiffre d’affaire (en milliards d’euros) 1,8 3,4
Figure 4.
Easy Jet en chiffre
18
Agressivité et compétitivité sont les deux tactiques qui font gagner des parts de marché aux
compagnies low-cost comme l’illustre la manoeuvre de Air Asia X.
Ainsi, le 14 février 2011, cette compagnie a ouvert une ligne Paris-Orly /Kuala Lumpur.
Cette
filiale long courrier de la compagnie initiale Air Asia propose un prix défiant toute
concurrence :
- Des billets à partir d'Orly à 99 euros, néanmoins une fois la phase de promotion
achevée, le trajet simple entre Paris et Kuala Lumpur devrait passer de 99 à 180 euros.
- Par comparaison un aller-retour en classe économique classique coûte 550 euros.
L’influence de l’Asie sur le secteur aérien ne cesse de s’accroître de jour en jour car sa part
de marché a doublé en 10 ans (l’Asie achemine environ 24,5 % des passagers partant pour
l’étranger contre 40,4% pour l’Europe).
L'arrivée de ce nouveau concurrent sur le marché
n'est pas une bonne nouvelle pour Air France, qui ne dessert pas cette destination et qui voit
son monopole se réduire de plus en plus.
De même, les compagnies low-cost tirent à profit également le fait que les entreprises désirent
minimiser leurs dépenses pour les déplacements de leurs hommes d’affaires.
Ces passagers,
plus lucratifs pour les compagnies aériennes que de simples touristes sont très convoités car
ils sont prêts à payer plus chers.
Et les clients « business » s’avèrent de plus en plus conquis
par la politique de certaines compagnies low-cost comme EasyJet :
- Garantie de prix bas
- Réseau européen développé
- Desserte vers des aéroports internationaux
Actuellement, la part d’hommes d’affaires est de l’ordre de 18% pour EasyJet et la compagnie
voudrait encore l’accroître jusqu'à 21%.
La compagnie britannique joue beaucoup sur les
promotions pour inciter les passagers à prendre place dans les avions oranges.
Ainsi, depuis
juin 2011, EasyJet propose un tarif flexible destiné à une clientèle business qui s’établit pour
le même vol à 463fr.90.
Inclus: changement illimité de la date de vol, embarquement
prioritaire et bagage en soute de 20 kilos.
Cette opération se solde par un franc succès: le
nombre de passagers affaires a augmenté de 20% sur le dernier trimestre.
Notamment en 2011, Easy Jet propose un tarif Flexi disponible sur Internet destiné
principalement aux hommes d’affaires dont le tarif s’élève à 117,49 euros (aller simple taxes
19
incluses).
Easy Jet est en train de gagner un autre type de clientèle au grand dam d’Air France
et de son homologue britannique, British Airways, dont la rentabilité dépend en grande partie
des classes supérieures.
Les compagnies low-cost, qui cherchent avant tout à baisser les prix
en réduisant les coûts, se sont taillées en quelques années une part de marché significative,
générant dans leur sillage une baisse des tarifs aériens.
Mais des freins à la concurrence
subsistent, en particulier au niveau des infrastructures qui frôlent la saturation, empêchant une
concurrence parfaite.
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II/ Les ripostes des compagnies traditionnelles
A/ Les stratégies défensives
Face à une augmentation toujours plus importante des parts de marché du low-cost, les
compagnies aériennes traditionnelles ont deux types de ripostes qui s’offrent à elles, les
stratégies duales et les stratégies défensives.
Les stratégies défensives consistent à mettre en place gratuitement des services que les
compagnies low-cost font payer au prix fort aux consommateurs.
Afin de s’approcher des prix
proposés par les compagnies low-cost, les compagnies traditionnelles, font le choix d’entamer
une guerre des prix.
Ainsi, Air France prend l’initiative de baisser le prix de ses billets.
En effet, au départ de Marseille 10% des billets de certains vols sont disponibles à partir de
50€ l’aller.
Ceci étant, les services resteront les mêmes que ceux proposés sur les vols
comportant des prix classiques.
Pour rendre possible cette baisse des prix, Air France mise sur
une réduction draconienne des coûts à hauteur de 15% :
· Augmentation de la durée d’utilisation de chaque appareil (12 heures par jour contre 9
actuellement)
· Réduction de 5min du temps d’escale, soit faire passer sous la barre des 30 minutes le
temps du « demi-tour »
· Augmentation du temps de vol sur un an du personnel naviguant (715 heures de vols
par an contre 600 aujourd’hui)
· Augmentation d’environ 15% des salaires des hôtesses, stewards et pilotes
Les compagnies traditionnelles récupèrent la « méthode Ryanair ».
Il y a quelques années,
elles s’étaient offusquées des propos tenus par Michael O’Leary, patron de Ryanair, qui
proposait de faire payer les toilettes à bord, mais la raison a repris le dessus.
Les grands du
transport aérien qui avaient inventé la vente à bord d’alcools, parfums et cigarettes en duty
free afin d’augmenter leurs revenus, se convertissent aux ancillary revenues (recettes
annexes).
En effet, depuis plusieurs mois, de plus en plus de compagnies font ainsi payer
quelques euros de plus aux clients qui souhaitent une place plus confortable, embarquer plus
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de bagages, se restaurer à bord ou encore changer leur réservation.
Air France a ainsi tenté de
supprimer les sandwichs gratuits proposés lors de certains vols et de faire payer les excédents
de bagages pour augmenter les bénéfices, mais cela ne s’est pas avéré suffisant pour
contrecarrer les plans des compagnies low-cost.
La compagnie s’est même attirée les foudres
des passagers, c’est pourquoi Air France a fait marche arrière sur ces points.
Il faut aussi prendre en compte le fait que les compagnies qui font le plus de chiffres
d’affaires grâce aux services sont toutes des compagnies classiques.
B/ Les stratégies offensives
Le second type de stratégies pouvant être mise en place par les compagnies aériennes
traditionnelles est appelé type de stratégies dual (offensif).
Cela consiste le plus souvent à
créer une filiale à bas-coût pour s’attaquer de front aux compagnies low-cost.
Le changement
radical du fonctionnement de la compagnie classique pour la transformer en compagnie lowcost
reste très peu répandu, car c’est de loin la stratégie la plus difficile à mettre en place.
En
revanche, la création d’une filiale low-cost apparaît comme étant la solution la moins
dommageable pour les compagnies classiques, du moins si elles parviennent à créer des
synergies entre leurs différentes activités.
La mise en place d’une stratégie de concentration
horizontale (fusion entre plusieurs compagnies) peut aussi être envisagée afin de réduire la
concurrence et de ce fait augmenter les parts de marché de ces compagnies.
C’est d’ailleurs le
choix qu’Air France et KLM ont fait, en unissant leurs forces en 2003.
Cette stratégie est
plutôt efficace, le groupe Air France – KLM étant devenu l’un des leaders mondiaux en terme
de passagers transportés.
Néanmoins, la création d’une filiale low-cost reste la stratégie offensive la plus fréquemment
utilisée par les compagnies classiques pour lutter face à la montée en puissance des
compagnies low-cost.
La fondation d’une compagnie-fille nécessite la mise en oeuvre de moyens différents de ceux
utilisés dans le cadre de la compagnie-mère.
En effet, les compagnies traditionnelles doivent
s’inspirer des compagnies low-cost et multiplient ainsi les services annexes dans le but.
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