Le libre échange est-il préférable au protectionnisme ?
Publié le 28/10/2021
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CHAPITRE II : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE
L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?
Nous avons envisagé jusqu’alors 3 principales sources de croissance : le travail, le capital et le progrès
technique.
C’était sans compter sur un phénomène plus récent : l’essor du commerce international.
Or cette
dimension est aujourd’hui centrale pour comprendre les grands enjeux économiques contemporains.
A la suite
de la crise de 29, on a assisté à un repli massif des économies sur elles-mêmes et donc à une tendance au
protectionnisme.
Par contre, après la seconde WW, le commerce mondial connaît un essor remarquable.
En
effet le taux de croissance de ce dernier est supérieur à celui de la production.
On est passé ainsi d’un
protectionnisme dominant à un libre-échange généralisé ce qui permet à Charles-Albert Michalet, économiste
français (1938- 2007), de parler de « village planétaire ».
Cependant, on assiste depuis quelques années à une
progression des tensions protectionnistes notamment dans les relations sino-américaines.
Cette guerre entre
les deux premières puissances économiques de la planète n’est pas uniquement commerciale, il s’agit d’une
guerre économique totale où, il s’agit pour l’Ouest de rester (« make America great again » ou « keep America
great» et « America first »), et pour l’est de devenir, le centre de gravité de l’ordre économique mondial.
La crise de la Covid a fait prendre conscience à certains pays, dont la France, de leur dépendance vis-à-vis de la
Chine pour la fourniture de composants en provenance d’Asie, la filière électronique est particulièrement
exposée aux impacts de la crise liée à la Covid-19, avec des risques de rupture des approvisionnements et
d’arrêt de la production (semi-conducteurs).
Mais cette dépendance ne se limite pas aux composants
électroniques, elle a également posé la question de la souveraineté sanitaire pour les médicaments, les
masques sanitaires et les respirateurs artificiels.
Ainsi, la progression mondiale de la Covid-19 n’a fait que
renforcer les arguments contre la mondialisation et convaincu de nombreux intervenants dans les pays
occidentaux que le processus de découplage était impératif.
On montrera dans ce chapitre que la spécialisation internationale peut s’expliquer par :
Les dotations factorielles et technologiques des nations ;
Les stratégies des firmes qui cherchent à différencier leurs produits, à exploiter les économies
d’échelle, de variété et de réseaux ou à fragmenter le processus de production à l’échelle planétaire.
Les firmes multinationales, estimées au nombre de 60 000 et contrôlant au moins 500 000 filiales
(Atlas de sciences politiques, 2018), assurent en effet plus de la moitié des échanges commerciaux
internationaux, en particulier en raison de ce que l’on nomme le « commerce intrafirme » (relations
entre les filiales d’une même entreprise).
Cette expansion du commerce international de biens et services est génératrice d’importants « gains à
l’échange » qui ne se répartissent cependant pas de manière uniforme.
Si la mondialisation a permis de réduire
les inégalités entre les nations depuis les années 1990, elle a aussi contribué à augmenter les inégalités à
l’échelle infra-nationale (entre régions, entre territoires), au sein des pays développés comme des pays en
développement.
Le commerce international, à travers ses effets distributifs, fait donc des gagnants mais aussi
des perdants.
Ces derniers sont fortement demandeurs de politiques commerciales protectionnistes qui
peuvent se justifier économiquement mais dont les effets peuvent s’avérer défavorables, en particulier à moyen
terme.
Le commerce international concerne les opérations d’achat et de vente de marchandises entre espaces
économiques nationaux.
Les échanges de marchandises sont enregistrés dans la balance commerciale.
Au sens large, le commerce international inclut également les transactions internationales de services
(transports, assurance, tourisme…).
Dans ce cas, les échanges internationaux de biens et de services sont
comptabilisés dans le compte des transactions courantes de la balance des paiements.
Attention, le commerce international n’inclut pas les échanges de capitaux, ces derniers seront abordés au
cours du chapitre 4.
I) Quelles sont les principales explications des échanges internationaux ?
A) L’ouverture au libre-échange et la baisse du coût du transport
1- Mesurer la part du commerce international
On dispose de différents indicateurs pour mesurer cette part (on ne retiendra que les plus importants)
La balance commerciale :
Exportations - importations de marchandises (uniquement les biens).
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