LE LIBÉRALISME

« LE LIBÉRALISME Le libéralisme s'est progressivement imposé en Occident, à partir des révolutions anglaise, américaine et française.Se fondant sur la conviction que l'homme est « naturellement » bon, les libéraux veulent « parier » sur l'homme.

Cepari libéral repose sur un raisonnement que l'on peut schématiser ainsi : l'homme ne doit sa souffrance et sonmalheur qu'à la société qui l'opprime et à son ignorance ; une liberté et une éducation favorisées par une politique «éclairée » devraient donc permettre, à échéance plus ou moins longue, une amélioration progressive de la conditionhumaine.

Cette liberté doit s'exercer dans tous les domaines : politique, économique et intellectuel.

Le libéralisme politique Le libéralisme politique repose avant tout sur la défense de l'individu : c'est un individualisme.

L'individu ne doit êtreopprimé ni par le pouvoir, ni par une famille, un clan ou un « ordre », ni par un groupe professionnel.• Les libertés fondamentales.

Chaque individu, du simple fait qu'il est homme, doit pouvoir jouir de droitsfondamentaux : liberté d'opinion, liberté d'expression, liberté de réunion.

Ces libertés fondamentales sont inaliénableset imprescriptibles, c'est-à-dire qu'aucun homme, fût-ce de sa propre volonté, ou aucun peuple, fût-ce après unvote librement obtenu à une écrasante majorité, ne peut y renoncer, car elles sont inaliénables.

De même, ceslibertés sont imprescriptibles : elles sont valables pour tous les régimes, pour tous les temps.

Pour les tenants desdroits de l'Homme, aucun régime ne saurait être tenu pour légitime s'il ne respectait pas ces libertés fondamentales ;n'importe quel citoyen est donc en droit de se révolter contre les régimes qui ne les respecteraient pas.• La liberté de choisir ses gouvernants est le deuxième principe fondamental du libéralisme politique.

Il faut toutefoisnoter qu'au XIXe siècle, cette liberté fut réservée à une minorité de citoyens (suffrage censitaire) supposés seuls «aptes » en raison de leur « compétence », mais que, progressivement, on aboutit à la démocratie politique avec lesuffrage universel. Le libéralisme économique Le libéralisme économique est l'application à l'économie du « pari libéral ».

Il s'est imposé dans la majeure partie dumonde occidental au XIXe siècle et est associé aux différentes révolutions industrielle, commerciale et agricole, quiont marqué le XIXe et le XXe siècle en apportant au monde « développé » une prospérité inconnue jusqu'alors. 1) Les principes du libéralisme économique « classique » Le libéralisme économique postule que, dans le domaineéconomique comme dans le domaine politique, il existe un « ordre naturel » qu'il faut respecter.

La thèse affirme quela liberté laissée aux producteurs et aux consommateurs d'agir à leur guise, donc selon leurs propres intérêts, nepourra que favoriser la prospérité de tous.

L'initiative individuelle doit donc être le ressort essentiel de l'activitééconomique. De cette volonté de « laisser faire, laisser passer », résultent trois règles fondamentales du libéralisme économique :• La libre entreprise.

Chacun doit pouvoir exercer l'activité qui lui convient le mieux.

Le libéralisme condamne doncl'ancien système des corporations qui limitait l'accès à une profession, déterminait souvent les procédés defabrication et fixait les prix des marchandises.

Le système libéral autorise au contraire l'entrepreneur à fabriquer cequi lui plaît selon les techniques qui lui paraissent les plus appropriées (et notamment l'emploi de machines).• La libre concurrence et l'économie de marché.

Les prix sont déterminés par.

le marché où s'affrontent librementl'offre et la demande.

Le marché doit permettre d'orienter la production, en quantité et en qualité, en fonction de lademande.

A l'inverse, les consommateurs moduleront leur demande, quantitativement et qualitativement, enfonction des possibilités de l'offre.

Le marché est ainsi supposé établir un équilibre optimal entre les possibilités desproducteurs et les souhaits prioritaires des consommateurs.

En outre, le marché sélectionne les meilleursproducteurs, puisque seuls ceux qui produisent au moindre coût pourront écouler leurs produits.

Les autres devronts'efforcer d'exercer une autre activité où leurs talents pourront mieux s'exprimer.• Le libre-échange est la traduction, au plan international, de ce principe libéral.

Il repose sur la conviction que laliberté des échanges internationaux (et donc la suppression de toutes les formes de protectionnisme, droits dedouane, contingentements, etc.) entraînera la prospérité mondiale.

En effet, la libre concurrence entre leséconomies nationales ne devrait pas manquer de déboucher sur une spécialisation internationale : chaque payss'adonnant aux activités pour lesquelles il est doté du maximum d'avantages.

Ainsi, au XIXe siècle par exemple,l'Angleterre, forte de ses richesses charbonnières et de son avance technologique, entendait être « l'usine dumonde » tandis que les pays neufs, et notamment les États-Unis, disposant de vastes espaces agricoles, auraientpu être un des « greniers du monde ».

De nos jours, c'est sur le même principe qu'est fondée la distinction entre le «Nord » industrialisé et le « Sud » fournisseur de matières premières. 2) Le néo-libéralisme : un capitalisme aménagé. »