Le kâpâla et le phurbu, coupe et dague rituellesTriompher des
Publié le 23/05/2020
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Le kâpâla et le phurbu, coupe et dague rituelles
Triompher des Ennemis Intérieurs, c’est peut-être l’un des paradoxes
les plus frappants du bouddhisme à la manière tibétaine : d’un côté,
les maîtres et les pratiquants doivent à leur force paisible, à la qualité
de leur écoute et à leur sérénité une renommée universelle – et de
l’autre abondent les représentations de divinités farouches,
courroucées ou terribles, qui provoquent de prime abord un
mouvement de recul, de rejet si ce n’est de peur.
Il convient alors de se
souvenir que ces allégories ne sont que d’autres facettes des divinités
bienveillantes et protectrices, des projections de l’esprit, dont l’une des
fonctions est de combattre les ennemis de la doctrine, mais aussi
d’éteindre en les transmutant les “ poisons ” spirituels qui font
obstacle à l’Éveil.
De cet arsenal bien fourni, trois objets sont relativement courants.
Le
kâpâla est une coupe, souvent montée sur un support minutieusement
travaillé, faite d’une calotte crânienne ouvrée, dotée d’un couvercle.
Elle est utilisée par l’ascète lors de pratiques solitaires secrètes, ou lors
de services monastiques en l’honneur des divinités protectrices : on la
remplit dans ce cas de bière ou de thé, figurant l’ambroisie ou le sang.
Son usage n’est pas permis au tout-venant, car il implique une
transmission autorisée ; celui qui s’en sert doit avoir bien compris
qu’elle est un rappel du caractère transitoire de l’existence.
Le phurbu, ou dague rituelle, était à l’origine un simple clou.
C’est
aujourd’hui un petit poignard à lame triangulaire, généralement de
métal et plus rarement de bois.
La lame est surmontée d’un manche
court, souvent à l’effigie d’une divinité ou en forme de dorje.
Largement répandu, cet instrument est réputé avoir des qualités
magiques et tient souvent de l’objet d’art.
Il est utilisé pour tenir en
respect les mauvaises vibrations et les maladies, pour chasser les
esprits maléfiques, combattre les ennemis de la Loi, et même contrôler
les nuages dans la science des faiseurs de temps.
L’efficacité du phurbu est encore accrue quand on l’utilise en trio.
Son
rôle est essentiel dans les danses masquées sacrées et dans les
sanctuaires des divinités tutélaires.
Réunis en rond, cent huit phurbus
forment un cercle protecteur qui éloigne les influences néfastes.
La
troisième des armes courantes, le grigug (ou kartîka), est un couperet
semi-circulaire pourvu dans son milieu d’un manche trapu.
Sa lame
acérée sert à “ trancher les liens de l’ignorance ”..
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