Le Jeu de l’Amour et du hasard- extrait de la scène 8 de l’acte III– récapitulatif de cours pour une analyse linéaire à l’oral
Publié le 19/06/2022
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Le Jeu de l’Amour et du hasard- extrait de la scène 8 de l’acte III– récapitulatif de cours pour une analyse linéaire à l’oral
Introduction de l’exposé >>> Situation de l’extrait dans l’œuvre intégrale
Marivaux compose en 1730 une de ses comédies les plus célèbres, Le Jeu de l’Amour et du
hasard.
Dans cette pièce en trois actes, pour s’assurer que le mariage arrangé par leurs pères leur
conviendra, Dorante et Silvia ont eu l’idée de se travestir en valets et de faire la connaissance de
leur futur époux ou épouse dissimulés par un masque de domestique.
Chacun ignore la stratégie de
l’autre et se fait duper par lui dans les deux premiers actes de la pièce.
A la fin de l’acte II Dorante
révèle sa véritable identité à celle qu’il pense être la domestique Lisette ; Silvia, de son côté choisit
de faire durer son jeu et au cours de l’acte III elle annonce à son père et à son frère qu’elle espère
que Dorante lui demandera sa main en pensant faire la cour à une soubrette.
Je vais vous lire les
dernières répliques de l’avant-dernière scène de la pièce.
Lecture à voix haute
Explication linéaire qui développe un « projet de lecture », annoncé après la lecture du texte.
Vous pouvez
choisir l’un des trois ci-dessous:
« Je vais expliquer ce texte de manière linéaire pour vous montrer qu’’il s’agit
d’…..
/ pour vous montrer que….
»
*Silvia joue ici une dernière carte et parvient à ses fins
*Dorante se fait duper une
dernière fois avant le dénouement de la pièce
*avant de révéler son identité dans la dernière scène Silvia utilise une dernière fois le masque
qu’elle porte pour arriver à son but
***********************************
Annoncer en préambule de l’analyse linéaire que l’on peut déterminer deux mouvements dans ce dialogue
>> 1er mouvement du texte – lignes 1 à 17: la dernière stratégie de Silvia
texte – lignes 18 à 33 : la victoire totale de Silvia
>> 2ème mouvement du
Eléments d’analyse linéaire
Premier mouvement du texte – Silvia joue une dernière carte pour se faire demander en mariage sous les
traits d’une soubrette
L’extrait commence sur une réplique de Dorante qui a ici été raccourcie.
Il s’agit d’une
interrogation totale dans laquelle Dorante, une nouvelle fois, avoue ce qu’il ressent pour Silvia
puisqu’il emploie le verbe « adorer ».
On peut souligner l’emploi de l’adverbe « NE » ici explétif
[=qui n’a aucune valeur de négation] .
Ce « NE » inutile renforce l’idée que Dorante s’exprime dans une
langue élégante, dans un niveau de langue soutenu.
Silvia lui répond par une tirade dont il convient
d’analyser la structure.
Elle commence par l’adverbe NON, ce qui est assez logique puisque Dorante a posé une
question fermée
[ = à laquelle on ne peut répondre que par OUI ou NON]
Cette réponse est pourtant développée par Silvia.
Cette réplique que l’on peut qualifier de
tirade en considérant sa longueur présente l’intérêt majeur de cet extrait : Silvia va ici
exprimer les craintes qui pourraient être celles d’une domestique qui se ferait
courtiser par un homme de qualité.
Evidemment, pour une soubrette, une telle situation est flatteuse cependant Silvia va souligner
combien elle est également dangereuse, c’est le sens des deux questions (lignes 2 et 3) posées
après la conjonction de coordination « mais » qui met en valeur l’opposition entre la satisfaction et
les tourments que pourrait ressentir une servante courtisée par un maître.
lignes 3 & 4 la courte phrase déclarative « Je vais vous parler à cœur ouvert » est
intéressante parce Silvia, ici, joue à la perfection
la jeune fille amoureuse (en effet elle aime Dorante) et parvient aussi à imaginer les tourments que
cet amour pourrait déclencher chez une véritable soubrette [il faut quand même préciser qu’il s’agirait
d’une soubrette très réfléchie, pas d’une servante écervelée]
par la suite la conjonction de coordination « MAIS » est encore employée à deux reprises par
Silvia, aux lignes 4 et 9.
Elle exprime un rapport logique d’opposition
*« vous m’aimez, mais votre amour n’est pas une chose bien sérieuse pour vous » : on peut se
demander pourquoi une telle relation serait plus sérieuse pour la domestique que pour le maître,.
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