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Le Héros De Roman Doit Il Nécessairement Être UnPersonnage Capable De Réaliser Des ExploitsExtraordinaires ?

Publié le 22/05/2020

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« Le Héros De Roman Doit Il Nécessairement Être Un Personnage Capable De Réaliser Des Exploits Extraordinaires ? PLAN : I.

Le héros fait l'histoire A.

Héroïsme et prudence B.

La création de valeurs nouvelles C.

L'incarnation de l'Esprit Transition Si la marche de l'Esprit est nécessaire, ce n'est pas le héros qui réellement fait l'histoire.

mais c'est l'histoire qui le fait.

Cela ne remet-il pas en question son utilité ? Il.

La mise en question de l'héroïsme A.

Le héros comme épiphénomène B.

Relativité du héros C.

L'antihéros Transition S'il n'y de héros que celui que l'on proclame tel, la figure du héros risque d'être banalisée.

Dès lors à quoi bon des héros ? III.

Les fonctions de l'image du héros A.

L'emblème d'un peuple B.

Le héros attise l'imaginaire humain Conclusion Le danger de la banalisation de l'héroïsme. INTRODUCTION Les historiens, tâchant de penser rationnellement le cours de l'histoire et de donner un sens au flux chaotique des faits, isolent un certains nombre d'événements et de personnalités dontils font la trame de leur récit.

Parmi ces personnages, un petit nombre accède au rang de héros de l'histoire.

La singularité du héros en fait un élément indispensable du devenirhistorique, en ce qu'il est présenté comme celui qui fait dévier le cours de l'histoire et l'oriente vers quelque chose de meilleur.

Les dictateurs et les tyrans, pour marquants qu'ils aient puêtre, ne peuvent ainsi accéder au rang de héros.

L'utilité du héros, duquel semble dépendre le progrès du droit et de la morale, semble ainsi établie Cependant, la concentration des regards sur une personnalité privilégiée peut parfois occulter le rôle d'individus « secondaires », dont l'action silencieuse et sous-jacente peut finir parbriser l'ordre des choses établies.

Si le nom d'un seul homme reste dans les mémoires, peut-on cependant encore soutenir que lui seul infléchit le cours de l'histoire ? A quoi sert-ild'idolâtrer quelques « grands hommes » si en dernière instance ils ne sont que les acteurs minimes des bouleversements historiques ? Une telle question exige que l'on s'interroge sur les raisons qui font accéder un individu au rang de héros, afin que soit examiné le bien-fondé du culte quileur est rendu.

La question posée, dont le ton désabusé est celui de la déception, semble en effet provenir du constat de l'inutilité des héros.

Ne procède-t-elle pas du désenchantementproduit par la banalité de l'héroïsme, puisqu'aujourd'hui le héros est aussi bien le personnage médiocre d'un livre qu'un champion de tennis ou qu'un pompier amateur ? C'est ce culte del'héroïsme qu'il conviendra en dernier ressort d'interroger.

Ne résulte-t-il pas d'un véritable besoin, qui permet d'expliquer, sinon de légitimer, notre soif d'héroïsme ? Le héros est au premier chef un homme qui a effectué une grande oeuvre, aux effets bénéfiques ou primordiaux pour le reste de ses concitoyens.

Il est l'homme d'action par excellence,son domaine est d'abord celui de la politique, et il est capable d'infléchir le cours de l'histoire.

Le héros se distingue en ce sens du génie, dont le domaine de prédilection est la théorie oul'art, et du saint, qui appartient plus proprement à la sphère morale.

Il reste que le héros n'est pas sans posséder certaines des qualités du génie et du saint, puisqu'il doit être inventif etagir dans le sens du bien.

Le héros est en effet un être doté de qualités exceptionnelles, qui le soustraient au commun des mortels : le discernement, l'esprit de décision, la bravouredoivent être son lot.

L'utilité du héros ne semble pouvoir être remise en cause, puisqu'il est celui qui, dans les moments confus de l'histoire, a une clairvoyance qui débouche sur uneaction efficace.

Le héros est prudent », au sens aristotélicien du terme.

Le prudent en effet (Éthique à Nicomaque, livre VI, 8-13) est celui qui est capable d'une bonne délibération, quiagit en vue du meilleur des biens réalisables pour l'homme, et dont l'action porte sur des faits particuliers et individuels.

On voit par là que la prudence ne peut être objet de science (lascience ne porte que sur le général), et qu'elle ne peut s'acquérir que par l'expérience.

C'est ce qui fait que le prudent reste un être tout à fait singulier, bien au-dessus de l'hommeordinaire : l'héroïsme ne s'apprend pas.

Le Cid de Corneille nous donne, en la personne de Rodrigue, le type même du héros, faisant d'ailleurs coïncider la définition du héros commepersonnage principal avec celle d'un grand homme d'action. Le héros est capable de changer le cours de l'histoire et d'apporter du nouveau.

Il bouleverse l'ordre des choses établies pour introduire de nouvelles valeurs.

Il est celui qui, brisant lecarcan d'une morale instituée, fait entrevoir la possibilité d'une morale nouvelle.

Si le héros, en tant qu'il est « prudent » est, ainsi que l'établit Aristote, nécessairement vertueux, il suit eneffet qu'il sera non seulement un grand homme politique, mais encore un héros moral.

Dans Les Deux Sources de la morale et de la religion (chap.

1), Bergson distingue deux types demorale, la morale close qui renvoie aux règles et aux lois qui garantissent le maintien social, et la morale ouverte qui dépasse toute société particulière pour s'étendre au genre humaindans son entier.

Or, si la morale close est d'autant plus parfaite qu'elle se ramène à des formules impersonnelles, la morale ouverte « pour être pleinement elle-même, doit s'incarnerdans une personnalité privilégiée qui devient un exemple » (PUF, p.

30).

La morale ouverte, qui est la même chose que l'amour de l'humanité, ne peut donc s'incarner que dans despersonnalités exceptionnelles, et c'est d'ailleurs ce qui augmente ses chances de pouvoir trouver un point d'application dans la morale close.

Les héros en effet entraînent derrière euxles foules, et c'est parce que l'amour de l'humanité se fond dans l'individualité d'un seul homme qu'il fonctionne comme un appel : « la vérité est qu'il faut passer à l'héroïsme pour arriverà l'amour.

L'héroïsme d'ailleurs ne se prêche pas,`; il n'a qu'à se montrer, et sa seule présence pourra mettre d'autres hommes en mouvement » (p.

51).

Le héros est donc celui quioriente l'humanité vers des destinées nouvelles, et qui est capable de soulever les foules.

On peut ici songer à l'influence qu'eut Gandhi sur tout un peuple, et la place que tientaujourd'hui encore la philosophie de la non-violence dans les mentalités indiennes. Le héros incarne donc l'idée de progrès, et les figures des grands hommes symbolisent les étapes du devenir de l'humanité.

Pour Hegel, qui s'efforce de penser la contingencehistorique, l'Esprit est l'objet de l'histoire universelle.

Celui-ci n'est pas toujours déjà là, mais s'auto-réalise, en sorte que l'histoire est la manifestation de la marche graduelle par laquellel'Esprit parvient à la pleine réalisation de lui-même.

L'histoire a donc un sens.

Or, l'Esprit a besoin de s'incarner, à chaque étape de son développement, dans un peuple, et en chaquepeuple certains individus saisissent cet universel supérieur et font de lui leur but : « ce sont eux qui réalisent ce but qui correspond au concept supérieur de l'Esprit.

C'est pourquoi on doitles nommer des héros » (La Raison dans l'histoire, chap.

II, 2, « les grands hommes »).

Les héros sont donc ces hommes qui veulent une chose juste et nécessaire, qui correspond àleur époque.

Contrairement au commun des hommes, ils savent ce que veut leur époque et mettent toute leur énergie au service de cette réalisation.

Les héros ne sont donc passeulement des hommes courageux ou habiles, ils sont plus encore ceux qui portent à la conscience la nouvelle figure de l'Esprit et qui parviennent à la faire accepter aux autres individus; c'est pour cela qu'Hegel en fait de véritables conducteurs d'âmes. Cependant, si la marche de l'Esprit est nécessaire, comment soutenir que ce sont les héros qui font l'histoire ? Il y a une ruse de la Raison, qui utilise les passions des grands hommes ;ce qu'ils accomplissent n'est qu'en apparence le produit de leurs intérêts.

Autrement dit, il faut moins dire que le héros fait l'histoire qu'il n'est fait par l'histoire.

L'universel se réalise detoute nécessité, en sorte que chaque nouvel état du monde n'est pas une pure création du grand homme.

Celui-ci ne fait que faire advenir ce qui de toute façon est appelé à se produire.On peut donc aller jusqu'à dire que si César ou Napoléon n'avaient pas existé (ce qui en soi n'a pas de sens au sein de la problématique hégélienne), l'Esprit qu'ils incarnèrent ne s'enserait pas moins réalisé.

Cela ne vient-il pas dès lors atténuer la grandeur de la figure du héros ? Si le héros n'est pas en dernière instance le véritable acteur de l'histoire, à quoi bon deshéros ? Il convient en effet de se demander si l'histoire est faite par quelques individus isolés ou si le moteur de l'histoire n'est pas en deçà de ces individualités qui ne seraient ni plus ni moinsque les agents de la réalisation d'un processus dont ils ne sont pas à l'origine.

L'historien, qui cherche à trouver des causes à telle ou telle situation nouvelle, à rendre intelligible le chaos,contingent des faits, met en avant un certain nombre d'événements et isole un certain nombre d'individus, qui permettent de ponctuer l'histoire.

L'histoire comme récit se donne en effet àvoir comme un défilé de dates et de noms, faisant des héros les acteurs des événements.

Or, comme le souligne Braudel (Écrits sur l'histoire, Champs Flammarion, p.

21), il n'y a jamaisdans l'histoire d'individu enfermé en lui-même, coupé des réalités sociales, économiques, culturelles ou autres.

Ce sont ces réalités, ces structures, qui travaillant en profondeur,expliquent les bouleversements historiques, dont on ne peut lire que l'effet de surface dans la figure des héros. Le problème ne consiste pas à nier l'individuel sous prétexte qu'il est frappé de contingence, mais bien à le dépasser, à le distinguer des forces différentes de lui, à réagir contre unehistoire arbitrairement réduite au rôle des héros quintessenciés : nous ne croyons pas au culte de tous ces demi-dieux [...] Pour la Nouvelle Histoire, il s'agit de rendre compte d'une situation par l'étude des structures, et de privilégier un temps long, au détriment d'un temps bref, des groupes sociaux audétriment de quelques grands hommes.

À quoi bon des héros, puisque ceux-ci ne sont promus au rang de demi-dieux que par le travail de l'historien, qui choisit alors de ne lire que lasurface de l'histoire sans en chercher les structures sous-jacentes '? Le rôle de l'historien dans la mise en évidence des héros laisse à entendre que le héros n'existe que par ce qu'on en dit, et qu'il est proprement fabriqué par ceux qui en répandent larenommée.

Le héros est celui que l'on proclame tel, parce que cela satisfait les exigences de l'époque qui le célèbre.

Certaines figures méconnues de l'histoire accèdent au statut de «grands hommes » au moment où la situation présente demande que l'on se souvienne d'eux.

Georges Duby montre, dans Le Dimanche de Bouvines, que la bataille livrée le 27 juillet1214 par le roi de France Philippe Auguste contre la coalition formé par l'empereur Otton, le comte de Flandre Ferrand et le comte de Boulogne Renaud, et gagnée par Philippe Auguste,fut différemment perçue selon les époques.

Après avoir été pratiquement oubliée au XIVe siècle, le souvenir renaît pendant la Monarchie de Juillet en raison du goût romantique pour lemédiéval.

Au début du XXe siècle, en raison des hostilités avec l'Allemagne, Bouvines devient « la première victoire des Français sur les Allemands » et on projette d'élever un mémorialà Philippe Auguste, qui accède par là même au rang de héros de la patrie (Folio/essais, p.

293).

On voit donc qu'un personnage historique n'est héros que pour autant que l'intérêtprésent l'exige, et qu'en toute rigueur n'est héros que celui que l'on proclame héros.

À quoi bon des héros dès lors, si ceux-ci ne sont tels que par projection sur un individu des qualitéshéroïques '? Si c'est du jugement porté sur un personnage que dépend son héroïsme, si le héros est tel au moins autant par les représentations subjectives qu'on en a que par l'action objectivementaccomplie, on peut en poussant la réflexion à l'extrême aller jusqu'à dire que tout un chacun peut devenir héros.

Ceci est d'ailleurs manifeste dans les oeuvres narratives ou dramatiques.. »

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