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Le grand Pardon de Marcel ARLAND (Résumé & Analyse)

Publié le 15/05/2020

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« « Il serait bon de partir tous ensemble dans une immense procession, tous, ceux que j'ai vus, ceux que j'ai perdus,ceux qui m'attendent (...) chacun avec ses jeux et sa misère, avec ses lueurs d'espoir - en route vers le GrandPardon.

» Mis en exergue de l'ouvrage, ces mots, qui donnent son sens au titre, sont en fait tirés par l'auteur d'unlivre écrit précédemment et intitulé La Nuit et les sources. Evoquant la procession du Grand Pardon breton, l'auteur imagine l'humanité comme une foule de pèlerins qui,tremblant encore et suppliant dans leur nuit solitaire, marchent cependant vers une lueur à peine entr'aperçue. Un oratorio ouvrage rassemble à la Ibis des récits ou des bribes d'histoires, ainsi que des confessions, des méditations, desprières ou « hymnes ».

Il est divisé en trois parties qui ne correspondent ni à un ordre chronologique ni à desthèmes précis, mais plutôt à trois tonalités, la structure de l'ensemble étant ici plus musicale que logique : c'estcelle d'une sorte d'oratorio aux multiples voix.

Le titre de chaque partie correspond au titre d'une nouvelle.

Ainsi, «La Porte de l'ombre » (expression reprise du Livre de Job) est à la fois le titre de la première partie et celui d'une chronique provinciale, où il est question d'un sordide projet de mariage entre une jeune fille et le fils de son amant.Incommunicabilité à l'intérieur des couples, des familles, suicides d'adolescents, errances : le monde décrit parl'écrivain est tissé de terreurs et .

4î-de hontes enfantines, avec de rares mais intenses éclaircies.

Ses héros sont hantés par la perte de l'innocence, un sentiment religieux de la nature, une longue quête de la clarté. L'art des silences Né un an avant le XXe siècle, Marcel Arland (1899-1986) a reçu le prix Goncourt pour L'Ordre en 1929 et codirigé en1952 la NRF avec Jean Paulhan.

Ses premiers livres rompaient, note le critique Georges Poulet, « avecl'enchantement de la littérature expressionniste du type Morand-Giraudoux ».

Dans Le Grand Pardon (1965), s'ilarrive à l'auteur de déraper par moments vers une certaine mièvrerie sentimentale ou dévote, il possède enrevanche au plus haut point l'art de restituer la pensée la plus informelle, le cri intérieur le plus fugace, les silencesquotidiens.

Une plainte ou une crainte sourde, ou au contraire un espoir fou et inavoué.

De l'un de ses héros, il nousdit qu'il a dû apprendre à « parler pour se taire ».

L'écrivain fait le contraire, il abolit le discours conventionnel pourredonner vie à une parole enfouie.. »

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