Le gallicanisme
Publié le 09/12/2021
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On regroupe sous le nom de gallicanisme, au XVIIe siècle, deux mouvements en réalité très différents, qui s'opposent l'un et l'autre au parti dévot ultramontain, mais pour des raisons différentes, et s'opposent aussi entre eux. Le gallicanisme vrai est celui qui soutient la primauté du politique sur le religieux, contre la prétention du religieux d'assujettir le politique ; le second mouvement, improprement assimilé au gallicanisme, prône une radicale séparation du politique et du religieux, s'oppose donc aussi bien aux menées politiques du parti dévot qu'à la mainmise royale sur le clergé.
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Le gallicanisme
On regroupe sous le nom de gallicanisme, au XVIIe siècle, deux mouvements en réalité très différents, quis'opposent l'un et l'autre au parti dévot ultramontain, mais pour des raisons différentes, et s'opposent aussi entreeux.
Le gallicanisme vrai est celui qui soutient la primauté du politique sur le religieux, contre la prétention dureligieux d'assujettir le politique ; le second mouvement, improprement assimilé au gallicanisme, prône une radicaleséparation du politique et du religieux, s'oppose donc aussi bien aux menées politiques du parti dévot qu'à lamainmise royale sur le clergé.
L'assassinat d'Henri III par un moine (1588), les complots contre Henri IV, attribués aux jésuites et qui entraînèrentleur expulsion du royaume de 1592 à 1609, l'assassinat d'Henri IV (1610), provoquèrent la réaction gallicane, c'est-à-dire l'allégeance de l'Eglise locale au roi.
À la fin du XVIe siècle le légiste Pierre Pithou publie un ouvrage sur lesLibertés de l'Église gallicane, qui sera réédité tout au long du XVIIe siècle.
Puis Richelieu sera l'inspirateur du Traitédes droits et libertés de l'Église gallicane, des frères Dupuy en 1639.
Enfin, en 1682, l'assemblée du clergé, enapprouvant les articles rédigés par Bossuet, inspirés directement par l'ouvrage de Pithou, prend ouvertement partipour Louis XIV contre le pape, dans le conflit ouvert par la prétention du pape de supprimer la Régale qui donnait auroi le droit, considéré comme abusif par Rome, de nommer certains bénéficiaires de charges ecclésiastiques.
Mais leroi et le pape finirent par s'entendre pour le partage du pouvoir et firent cause commune contre le troisième point devue sur la coexistence du spirituel et du temporel.
Edmond Richer, syndic de la faculté de Théologie de Paris, publie, en 1611, le De ecclesiastica et politica potestatelibellus, immédiatement interdit par Rome ; l'ouvrage déniait certes au roi tout pouvoir et tout droit de regard sur lanomination aux charges ecclésiastiques, mais il refusait au pape l'infaillibilité que tout un mouvement animé par lesjésuites tendait à ériger en dogme, ne reconnaissant une telle autorité qu'au Concile des évêques présidé par lepape.
Il préconisait, comme le Concile de Trente, le retour à l'élection des supérieurs dans les couvents.
Lerichérisme, où se lit la nostalgie du fonctionnement de l'Église primitive, sera combattu aussi bien par l'intégrismedévot que par le pouvoir politique, surtout lorsqu'il se sera pratiquement confondu avec le jansénisme.
On comprendalors pourquoi Richelieu fait emprisonner Saint-Cyran, auteur du Petrus Aurelius (1638), ouvrage hostile au dirigismeromain, juste avant d'inspirer lui-même l'ouvrage des frères Dupuy.
On comprend l'union sacrée du pape et du roipour l'éradication du jansénisme.
Racine rapporte ces propos du père La Chaise, disant du roi : « Il savait par une fâcheuse expérience qu'un certain esprit d'indépendance se glissait partout où ce parti trouvait quelque accès etque, généralement parlant, cette secte était ennemie de toute domination, tant spirituelle que temporelle.
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