Le fouriérisme
Publié le 16/05/2020
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Le fouriérisme
La pensée de Charles Fourier contraste singulièrement avec sa vie rangée d'employé de commerce, de «sergent deboutique», dit-il.
Dans une oeuvre foisonnante, ce visionnaire conteste globalement l'ensemble des valeurs surlesquelles repose la société.
Fourier constate que les «chimères connues sous le nom de liberté et d'égalité» ne fontque recouvrir «indigence, fourberie, oppression, carnage» et persifle une «égalité où le peuple n'a ni travail ni pain,vend sa vie à cinq sous par jour, est traîné à la boucherie la chaîne au cou».
Le régime libéral représentatif netrouve pas grâce à ses yeux; il ne fait qu'accroître la discorde entre les diverses classes de citoyens.
«Inventez unordre des choses qui plaise à toutes les castes et qui les rallie toutes aux voies du progrès», écrit-il.Fourier voit en l'homme une combinaison de «passions» servies par l'intelligence et le corps.
Tous les maux du mondeviennent du fait qu'on réfrène ces passions; il faut au contraire les développer de façon à parvenir à l'harmonie.
Aunombre de douze, ces passions se combinent chez chacun selon des proportions mathématiques.
Elles obéissent àune loi analogue à l'attraction newtonienne, l'«attraction passionnée», et s'accordent d'autant plus facilementqu'elles sont plus vives et plus nombreuses.
Il faut donc recomposer harmonieusement le tissu social selon les lois del'«attraction passionnée».
Fourier distingue 810 caractères et propose l'association en communautés où ceux-ci secombineront.
La cellule de base de la société fouriériste, la «phalange», comprendra 810 hommes et 810 femmesétablis dans un «phalanstère», coopérative intégrale où chacun travaillera dans le plaisir et selon ses propresinclinations à produire et à distribuer les biens nécessaires.
Etabli à la campagne, le phalanstère se consacreraessentiellement au travail de la terre.
Les dividendes seront répartis entre les sociétaires (4/12 au capital, 5/12 autravail, 3/12 au talent).
La direction de la communauté sera élue.
«Dans l'association domestique agricole, il y aliberté, liberté absolue, et, cependant, il y a ordre, harmonie, parce qu'il y a garantie mathématique que l'intérêtgénéral sera toujours senti et que l'intérêt individuel coïncidera toujours avec lui.» Faute de capitaux, Fourier nepeut réaliser le phalanstère.
Ses disciples s'y essaieront après sa mort, surtout aux Etats-Unis; la plupart s'yruineront.
L'oeuvre de Fourier subsiste essentiellement à travers les idées qu'elle a léguées aux socialistes.
Joseph Fourier
1768-1830
Né à Auxerre, fils d'un tailleur professeur de mathématiques à l'École Polytechnique, il participa à l'expédition deBonaparte en Égypte.
Mathématicien éminent, auteur d'un grand ouvrage sur la Théorie analytique de la chaleur,1822, d'études sur la chaleur rayonnante, sur la température de la terre et son refroidissement, a également fait desrecherches expérimentales sur la conductibilité des corps minces.
Membre de l'Académie des sciences (1817) et del'Académie française (1826).
Philosophe et économiste français.
Il perd la fortune de son père et cumule les emplois divers.
Basé sur sesobservations, il rédige des ouvrages et fonde une revue hebdomadaire, le Phalanstère, dans lesquels il fonde sacritique de la société bourgeoise.
Il conçoit le projet d'une organisation sociale qui s'articule autour de coopérativesde travail, les phalanstères.
Le phalanstère
Système économique imaginé par le théoricien socialiste Charles Fourier (1772-1832), en réaction contre la sociétéindustrielle qui, selon lui, mène l'homme tout droit vers le chaos économique.Fourier pense que l'économie devrait être organisée autour des phalanstères.
Ceux-ci peuvent être définis commeune association de coopératives de production et de consommation de 1500 à 2000 individus, où l'activité humaineest réglée en fonction des capacités et des désirs de chacun.Dans le modèle de Fourier, le capital, le travail et le talent sont à la base de la détermination des salaires..
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