Le financement des campagnes électorales en France
Publié le 12/05/2024
Extrait du document
«
Introduction :
Mesdames et Messieurs, bonjour, Savez-vous combien coûte une campagne
électorale en France ? Selon le Conseil constitutionnel, les dépenses des
candidats à l’élection présidentielle de 2022 ont atteint près de 74 millions
d’euros, soit une moyenne de 4,6 millions d’euros par candidat.
Mais d’où vient
cet argent ? Qui le finance ? Et comment est-il contrôlé ?
Dans cet exposé, nous allons nous intéresser au financement des campagnes
électorales en France, un aspect critique de toute compétition politique.
Nous
verrons tout d’abord quelles sont les sources de financement des candidats,
qu’elles soient publiques ou privées.
Nous examinerons ensuite les règles et les
régulations qui encadrent ces financements, afin de garantir une égalité des
chances et une transparence des comptes.
Enfin, nous analyserons l’impact de
ces pratiques sur la qualité de notre démocratie, en évoquant les avantages et
les inconvénients du système actuel, ainsi que les pistes d’amélioration
possibles.
Le financement des campagnes électorales est un élément essentiel qui donne
vie à la compétition politique.
Il permet aux candidats de faire connaître leurs
programmes, leurs propositions et leurs personnalités aux électeurs, et de les
convaincre de leur accorder leur confiance.
Mais il soulève aussi de
nombreuses questions, qui touchent à la fois à l’éthique, à la justice et à la
représentativité.
Comment assurer un financement suffisant et équitable des
candidats, sans créer de dépendance ou de corruption ? Comment garantir la
transparence et la traçabilité des fonds, sans porter atteinte à la liberté
d’expression ou au secret des affaires ? Comment favoriser la diversité et la
participation des acteurs politiques, sans engendrer de gaspillage ou de
surenchère ?
C’est à ces questions cruciales que nous allons tenter de répondre au cours de
notre exploration du financement des campagnes électorales en France.
Nous
allons scruter les sources de financement, naviguer à travers les règles et
régulations qui gouvernent ce processus, et en fin de compte, comprendre
l’impact de ces pratiques sur la santé de notre démocratie.
```
Partie 1 : Les sources de financement des
candidats
Les candidats à une élection doivent financer leur campagne électorale, c’està-dire l’ensemble des dépenses liées à la promotion de leur candidature auprès
des électeurs.
Ces dépenses comprennent notamment les frais de
communication, de déplacement, de rémunération des équipes, de location de
salles, etc.
Pour financer leur campagne, les candidats disposent de deux types de sources
: le financement public et le financement privé.
Le financement public est une aide de l’État, qui vise à garantir l’égalité des
chances entre les candidats et à réduire leur dépendance aux financements
privés.
Il se compose de deux éléments :
•Le remboursement des dépenses de propagande électorale, c’est-à-dire les
frais d’impression et d’affichage des bulletins de vote, des professions de foi et
des affiches officielles.
Ce remboursement est accordé aux candidats qui ont
obtenu au moins 5% des suffrages exprimés au premier ou au second tour de
l’élection, dans la limite d’un plafond fixé par la loi.
•Le remboursement forfaitaire des autres dépenses de campagne, c’est-à-dire
les dépenses qui ne sont pas liées à la propagande électorale.
Ce
remboursement est également accordé aux candidats qui ont obtenu au moins
5% des suffrages exprimés au premier ou au second tour de l’élection, dans la
limite de 47,5% du plafond des dépenses autorisées pour la circonscription
électorale.
Le financement privé provient de sources extérieures à l’État, qui peuvent être
des personnes physiques ou des partis politiques.
Il est soumis à des règles
strictes, qui visent à prévenir les risques de corruption, de conflit d’intérêts ou
d’influence indue.
Il se compose de deux éléments :
•Les dons des personnes physiques, c’est-à-dire les contributions volontaires et
gratuites des citoyens.
Ces dons sont limités à 4 600 euros par donateur et par
élection, et doivent être versés par chèque, virement, prélèvement
automatique ou carte bancaire.
Les dons des personnes morales, comme les
entreprises, les associations ou les syndicats, sont interdits depuis 1995.
•Les apports des partis politiques, c’est-à-dire les sommes versées par les
formations politiques auxquelles les candidats appartiennent ou sont
apparentés.
Ces apports peuvent être des dons, des prêts ou des avantages en
nature.
Ils doivent être déclarés dans le compte de campagne du candidat et
respecter le plafond des dépenses autorisées.
Exemples et chiffres clés :
•Pour l’élection présidentielle de 2022, le plafond des dépenses autorisées pour
chaque candidat était de 16,851 millions d’euros pour le premier tour et de
22,509 millions d’euros pour le second tour.
•Selon le Conseil constitutionnel, les dépenses totales des candidats à l’élection
présidentielle de 2022 se sont élevées à 73,9 millions d’euros, soit une
moyenne de 4,6 millions d’euros par candidat.
•Le financement public a représenté 62% des recettes totales des candidats à
l’élection présidentielle de 2022, soit 45,8 millions d’euros.
Le financement
privé a représenté 38% des recettes totales, soit 28,1 millions d’euros.
•Parmi les sources de financement privé, les dons des personnes physiques ont
représenté 76% des recettes, soit 21,4 millions d’euros.
Les apports des partis
politiques ont représenté 24% des recettes, soit 6,7 millions d’euros.
```
Partie 2 : Les règles et les régulations du
financement des campagnes électorales
Le financement des campagnes électorales en France est soumis à un cadre
juridique strict, qui vise à assurer la transparence, l’équité et la moralité du
processus électoral.
Ce cadre juridique repose sur trois principes :
•Le plafonnement des dépenses de campagne, qui limite le montant maximal
que les candidats peuvent dépenser pour leur campagne électorale, en fonction
du type d’élection, du nombre d’habitants de la circonscription et du nombre
de tours de scrutin.
Ce plafond vise à réduire les inégalités entre les candidats
et à éviter les dérives financières.
•La déclaration des recettes et des dépenses de campagne, qui oblige les
candidats à tenir un compte de campagne retraçant l’ensemble des recettes
perçues et des dépenses engagées pour leur campagne électorale.
Ce compte
de campagne doit être déposé auprès de la Commission nationale des comptes
de campagne et des financements politiques (CNCCFP), qui est chargée de
contrôler la régularité et la sincérité des comptes de campagne.
•Le remboursement des dépenses de campagne, qui consiste en une aide
financière de l’État accordée aux candidats qui ont respecté les règles de
financement des campagnes électorales et qui ont obtenu un certain seuil de
suffrages exprimés (en général,....
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