Le discours de la princesse : l'aveu - Clèves
Publié le 19/01/2022
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«
1 / 2 Projet de lectur e :
-Quel discours sur le cœur et ses malheurs émerge de cette scène dialoguée?
-L'aveu, moment dramatique par excellence, cristallisant la volonté de rendre son cœur transparent à l'autre, affirme-t-il ou infirme-t-il la
tentative d'héroïsme ?
- Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses
genoux , je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à
son mari, mais l'innocence de ma conduite et de mes
intentions m'en donne la force.
Le discours de la princesse :
L'aveu témoigne du désir de transparence de la princesse et de sa foi dans la
compréhension du prince à l'égard de ce fatal amour.
- « Eh bien » marque la violence sur soi, l’effort qu’il y a à livrer cette
confession.
- Le geste accompagne la parole, comme au théâtre/ gérondif (en + participe
présent) implique une relation de concomitance, mais aussi de cause et de
moyen.
Ce geste relève-t-il de la sincérité ou de l’habileté rhétorique et
théâtrale ?
-L’ hyperbole relève-il de l’héroïsme ou d’un excès de vanité ? Le terme de «
mari » prend ici son sens puisqu’il s’agit d’une passion adultère.
Il est vrai que j'ai des raisons de m'éloigner de la cour , et que
je veux éviter les périls où se trouvent quelquefois les
personnes de mon âge.
- explication de son comportement Tournure impersonnelle.
Reprise des mêmes
mots que sa mère a employés pour la mettre en garde contre les dangers de la
cour.
Qui parle ici ? Sa mère ? Elle ? Propos généraux ( pluriels) qui la
détournent du sentiment de culpabilité personnelle ?
Je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse , et je ne
craindrais pas d'en laisser paraître, si vous me laissiez la
liberté de me retirer de la cour , ou si j'avais encore madame
de Chartres pour aider à me conduire.
- se défausse mêm e : mais le tournoi...
le portrait dérobé ! Non-dit qui va
jusqu’au mensonge ? Sa confession est d’une grande ambiguïté, entre
héroïsme pathétique et expression de l’amour-propre.
Car elle avoue sa
faiblesse , moins en terme moral qu’en terme social : cette passion n’est pas
digne de son rang.
Sa résolution n’est qu’un désir de fuite ,absence
d’autonomie : deux subordonnées circonstancielles de condition (si)
coordonnées par « ou », marquant leur équivalence, la placent en position
d’objet (« me ») la désignent comme objet victimaire.
Pathétique de l’héroïne
qui ne s’appartient plus, gouvernée par une passion fatale (// Phèdre).
Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le
prends avec joie pour me conserver digne d'être à vous.
Je
vous demande mille pardons , si j'ai des sentiments qui vous
déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes
actions.
Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus
d'amitié et plus d'estime pour un mari que l'on en a jamais eu
; conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore, si
vous pouvez.
-Le « danger » induit par l’aveu est cependant compensé par la « joie » morale
d’être exemplaire mais ses pleurs s’accordent mal à cette « joie ».
Drôle de mot
ici.
Retour du « je » Comme un sursaut d’orgueil, comme ce « songez que … »
à l’impératif.
Elle prend la parole avec autorité, manifestant ici sa fierté
aristocratique.
Elle s’applique à l’apologie de sa conduite passée :« jamais »,«
nulle » !
-Appel à la pitié dans le vocabulaire hyperbolique : ; profession de foi .
A noter
la valeur du futur simple de l’indicatif qui vaut comme engagement formel.
Elle
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