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Le «Dictionnaire» de FuretièreL'«Encyclopédie» du XVIIe siècle.

Publié le 17/05/2020

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« 1 / 2 Le «Dictionnaire» de Furetière L '«Encyclopédie» du XVIIe siècle 1690 Antoine Furetière, né en 1619 à Paris, d'une famille de petite bourgeoisie, fait des études de droit, devient avocat en 1645 et achète la charge de procureur fiscal de l'abbaye de Saint-Germain-des­ Prés.

Bientôt ordonné prêtre, il est nom­ mé abbé de Chalivoye (près de Bourges) et prieur de Pruines.

Sa grande érudi­ tion, son goût des mots l'orientent vers la littérature.

Il se lie avec La Fontaine, avec Boileau, auquel il fournit quelques traits piquants du Chapelain décoiffé, et avec Racine, qu'il aide également pour Les Plaideurs.

Ses propres publications, Poésies diverses (1655), Nouvelle allé­ gorique (1658), Voyage de Mercure (1659), lui ouvrent les portes de l'Aca­ démie en 1662.

Son Roman bourgeois (1666), satire réaliste des mœurs de la basoche, est dans la ligne de Tallemant des Réaux, son contemporain.

Comme académicien, Furetière travaille au dictionnaire qui est la raison d'être de cette assemblée.

Bien placé pour estimer la portée d'un tel ouvrage, il décide d'en rédiger un pour son compte.

Son Dic­ tionnaire universel, qu'il appelle lui­ même une encyclopédie, diffère de son modèle par l'ordonnance, l'ampleur et l'esprit: ses nomenclatures sont deux fois plus longues que celles de l'ouvrage académique; les définitions des mots sont enrichies de développements analo­ giques et anecdotiques; plus de mille ter­ mes et expressions techniques contri­ buent au modernisme de l'ouvrage qui, plus de cinquante ans avant Diderot, veut faire la synthèse des connaissances humaines.

La publication de l'Essai d'un diction­ naire universel, en 1684, soulève la colè­ re des académiciens qui reprochent à leur collègue d'avoir démarqué leurs tra­ vaux préparatoires; ils obtiennent qu'on retire au Dictionnaire son privilège de publication et excluent Furetière comme plagiaire.

La querelle secoue le monde des lettres.

Furetière, qui n'a pas la plume dans sa poche, répond à des accusations souvent insultantes par des pamphlets spirituels et mordants qui enchantent «la cour et la ville».

Ses fac­ tums, d'une cruelle raillerie, sont des modèles du genre.

Mais dans le même temps il poursuit son immense travail.

Il meurt deux ans avant la première paru­ tion à Amsterdam, en 1690, de son Dic­ tionnaire universel contenant tous les mots français tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et les arts; sans le savoir, il devançait de quatre ans le Dictionnaire de l'Acadé­ mie (1694).

Le «Furetière» a été largement utilisé au xvm• siècle, notamment par les jésui­ tes, rédacteurs du Journal de Trévoux ( 1 701-17 57), comme au XIX• siècle.

Il reste un document précieux sur la lan­ gue du xvn• siècle. 2 / 2. »

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